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Critique de Libellule41


Beaucoup d'entre nous ont sans doute encore en mémoire le film de David Lean et la chanson mélancolique qui l'accompagnait. En abordant la lecture de la nouvelle traduction du "Docteur Jivago" sortie cette année en librairie, oublions pour quelque temps les images du couple quasi-mythique que formaient à l'écran en 1965 Omar Sharif et Julie Christie, et les soubresauts de leur douloureuse et romanesque histoire d'amour. Car le roman de Boris Pasternak va bien au-delà.
Sur le fond, ce livre constitue une vaste fresque historique dans laquelle l'auteur met en scène un foisonnement de personnages aussi disparates quant à leur origine sociale et leur façon de vivre que l'était la société russe de la 1ère moitié du 20ème siècle. En les confrontant aux bouleversements politiques et sociaux de la révolution de 1905, de la 1ère guerre mondiale, de la révolution de 1917 et de la guerre civile, l'auteur fait vivre des citadins, des paysans, des intellectuels, des étudiants, modestes ou non, des bourgeois et des ouvriers. Il évoque tout un panel de personnalités aux prises avec les modes de pensée générés par leur éducation et avec leurs propres contradictions face à des évènements qui souvent les dépassent. A cet égard, Iouri Jivago et Lara Antipova, même s'ils constituent les principaux protagonistes de cette histoire, ne sont que des exemples parmi d'autres, d'existences ébranlées par les vicissitudes de la Grande Histoire.
Sur la forme, ce long roman au rythme lent est pourvu d'un souffle narratif qui emporte le lecteur sur plus de 600 pages. Saluons la précision des détails, la minutie avec laquelle sont décrits les lieux, les postures des personnages, la beauté des paysages, notamment ceux de l'Oural où se situe une grande partie du roman. Saluons le travail d'introspection de l'intime effectué par Boris Pasternak pour restituer les sentiments et les conflits intérieurs qui habitent les acteurs de ce livre. Saluons également la poésie qui, au coeur de l'évocation des traumatismes et des errances, met de la couleur à ce très beau texte.
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