Que ce soit Cilia qui m’a épousé et non pas le contraire, il n’y avait pas de doute là-dessus. Ces soirées d’abattement passées en sa compagnie à arpenter sans répit chaque rue, en lui serrant le bras, en feignant la désinvolture, en proposant pour plaisanter de sauter ensemble dans le fleuve - moi je n’accordais pas beaucoup de poids à ces idées, parce que j’y étais habitué - la bouleversèrent et l’attendrirent
Voyage de noces
La peine, presque un remords, que l’exaspération de l’exilé me causait m’arracha le dernier intérêt que je pouvais éprouver pour cette vie. J’aspirais désormais à m’en aller, comme d’une île déserte.
Terre d’exil
Je me suis tellement complu dans la solitude que s'est atrophié en moi tout sens de la relation humaine et que je suis devenu incapable de tolérer et de communiquer une quelconque tendresse.
La souffrance qui suivit fut immense. Mais le lendemain je n'attendis plus Mina au café. Je n'allai plus la chercher à la maison. Il n'y a qu'une chose que j'aurais encore voulu lui dire, qui me brûlait et qui maintenant encore, bondit dans ma gorge quand je pense au passé. "Lui, il les satisfait, tes vices, hein ?"
Pendant longtemps je me sentis comme écrasé, comme quand, tout petit, je m'endormais en pleurant parce qu'on m'avait battu.
Maintenant que je suis devenu vieux et que j'ai appris à souffrir, Mina n'est plus là.