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Critique de cleophas35


En 1910, Charles Péguy publie un nouveau cahier de la quinzaine dans lequel il aborde de manière rétrospective l'Affaire Dreyfus. Ce texte sera republié après sa mort sous le titre Notre Jeunesse.
Républicain, socialiste et chrétien, Péguy compte parmi les tous premiers défenseurs de Dreyfus, au coté de Bernard-Lazare, avant même que l'affaire ne prenne de l'ampleur. L'essentiel de son texte exprime sa colère suite à la récupération de l'Affaire par les politiciens, notamment Combes et Jaurès, auxquels il oppose les mystiques. Ceux qui vivent de leurs idées et ce qui vivent pour leurs idées.
Péguy se situe parmi les mystiques ; il analyse avec respect l'opinion des mystiques antidreyfusards (on ne sacrifie pas un pays pour un homme) mais affirme son choix originel : la République ne pouvait pas avoir les mains sales au sujet de Dreyfus, il en allait de son honneur.
Face à ces positions forgées dans la recherche du bien commun, Péguy lance la charge contre les politiciens. Il est furieux contre ceux qui ont exploité l'Affaire pour s'attaquer au christianisme et restreindre la liberté religieuse, alors que les vrais dreyfusistes ne pouvaient que respecter la liberté de tous, républicains ou non, chrétiens, juifs ou athées.
Si le style est assez daté, la hauteur de vue de Péguy donne à cet ouvrage un aspect assez intemporel, pour mettre en avant des qualités d'indépendance et de vertu républicaine. A cet aspect, la parole de Péguy reste d'une actualité troublante. On a même le sentiment qu'elle est encore plus pertinentes 114 ans après sa parution.

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