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Critique de tolstoievski


Ahlam est une bande dessinée pour adultes au texte concis, pour ne pas dire minimaliste. le trait noir sur fond blanc est simple mais efficace. On observe par endroit des rehauts inversés au fusain ou des gris optiques du plus bel effet.

Je pense que le dessin est le grand point fort de cet auteur-illustrateur. À certains égards, notamment dans la partie imaginaire, ésotérique ou surnaturelle, j'ai retrouvé un traitement des personnages qui m'a évoqué Hugo Pratt dans sa série Corto Maltese, ce qui, dans mon esprit, est tout à son honneur.

Le texte, quant à lui, m'a paru plus pauvre que le dessin. (La quantité n'a rien à voir là-dedans, on peut avoir un texte bref mais bien senti ou percutant.)

Le scénario me semble lui aussi largement sous-exploité. L'idée de départ m'apparaît intéressante : un jeune adulte de vingt-quatre ans, Guillaume, peine à trouver sa place dans la vie sociale et éprouve comme un " vide intérieur ". Au cours d'une discussion apparemment anodine avec sa mère à la terrasse d'un café, celle-ci lui apprend qu'il a eu une soeur jumelle morte in-utero.

Guillaume est terrassé par cette nouvelle ; bien plus qu'on ne pourrait s'y attendre. Il va lui falloir désormais vivre avec cela, tâcher d'affronter la réalité et, si possible, repartir d'un élan neuf dans l'existence avec « ça » dans son sac de voyage.

Cette révélation a au moins un mérite pour lui : elle lui permet d'enfin comprendre d'où provient son grand sentiment de vide intérieur.

Guillaume saute alors dans un bus ; destination nulle part... ou plutôt si, il part à la recherche d'Ahlam, la soeur qu'il n'a jamais vue.

Je vous laisse découvrir la suite qui fait plus clairement référence à la mythologie gréco-latine, notamment et que je n'ai pas particulièrement savourée.

Ce sujet, de par le prénom du protagoniste principal comparé à celui de l'auteur, de par aussi ce qui me semble être un petit clin d'oeil, à savoir le numéro de la barque qui m'a tout l'air d'être la date de naissance de l'auteur (22/10/86), m'apparaît comme très intimement autobiographique.

Je comprends tout à fait le besoin de nous livrer un tel sujet et l'intérêt psychologique que cela pourrait revêtir mais, au bout du compte, je reste tout de même un peu sur ma faim, je trouve cela un peu court jeune Cyrano, on pouvait dire… Oh ! Dieu !… bien des choses en somme.

J'aurais souhaité davantage lire et suivre le long processus d'acceptation du décès, le cheminement réel du héros dans son deuil rétrospectif ou bien, si le choix narratif était orienté vers l'onirique, qu'il fût plus franchement métaphorique ou lyrique. Mais en l'état, avec un mélange des deux, on goûte à tout sans profiter à fond de rien. Il y en a qui aiment ça, moi, pas tellement…

Pour conclure, j'aurais tendance à attribuer 4 étoiles au dessin et 2 seulement à l'ensemble scénario-dialogues. Ma note globale est donc un mélange des deux qui témoigne de mon impression mitigée. Néanmoins, un autre que moi vous dirait sans doute tout autre chose et combien différemment.
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