Georges Pérec était un créateur profondément original, produisant des OLVI (Objets Littéraires Non Identifiés) souvent déconcertants et difficiles à lire. Il a écrit ce que personne n'a osé écrire. Certains diront qu'il excelle dans les exercices de style et qu'il les pousse jusque dans leur extrême…
Dans "Un homme qui dort", le style se veut simple, et l'intrigue encore plus simple. Le sujet se réduit aux errances d'un jeune étudiant qui vient de renoncer à passer ses examens. Isolé à Paris, il se laisse aller à une sorte de dépression. Rien d'autre ! Le récit n'avance pas vraiment; il tourne en rond, comme le héros...
Quoiqu'il ne comporte qu'un petit nombre de pages, ce roman m'a semblé long. Pérec s'applique à décrire les moindres faits et gestes du héros, ainsi que ses observations dans sa mansarde ou au cours de ses pérégrinations dans la ville: c'est parfois fastidieux pour le lecteur, mais c'est aussi un tour de force de l'auteur, qui poursuit imperturbablement son étonnant récit.
Dans ce livre, l'auteur ferait-il référence de près ou de loin à son propre vécu ?
A noter que, quand il parle du jeune homme, Georges Pérec conjugue systématiquement ses verbes à la seconde personne du singulier. C'est une sorte d'apostrophe "molle" à son anti-héros à la dérive. Curieux...
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