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Critique de montmartin


Dès la première page, le narrateur prend à témoin le lecteur, ce qui parait normal puisque c'est d'un duel qu'il s'agit. Mais il souhaite d'abord nous conter l'origine de ce différent. Nous voilà donc partis en voiture à cheval, en cette fin de XVIIIème siècle, sur les mauvais chemins, souvent impraticables, entre Madrid et Paris, à la suite d'un bibliothécaire et d'un retraité de la marine tous deux membres de l'honorable Académie Royale espagnole. Leurs pairs les ont chargés de rapporter en Espagne une édition originale en 28 volumes de l'Encyclopédie de Diderot et D Alembert. Les académiciens souhaitent ainsi faire sortir l'Espagne de l'obscurantisme et de l'apathie dont se complaisent l'Eglise et la royauté et ouvrir en grand les portes de l'avenir et de la raison à travers les penseurs, les philosophes et les scientifiques

Le narrateur, écrivain sans doute, par ses recherches dans des documents, plans, archives cartes et livres de voyage, et en se rendant lui-même à Paris sur les lieux fréquentés par les deux académiciens, nous fait revivre ce périple semé d'embûches, d'incidents, d'attaques de gibiers de potence, d'autant plus qu'un certain Raposo, ancien soldat, qui survit d'expédient a été soudoyer pour empêcher ces "deux hommes de bien" de réussir leur mission.

Malgré quelques longueurs et des propos parfois très érudits, laissez-vous embarquer dans cette aventure mélange de réalités historiques et de fiction, c'est une véritable épopée dans laquelle nous entraîne l'auteur. L'écriture précise et imagée nous décrit les visages et les lieux comme dans un tableau d'un peintre espagnole. Tout au long de leur long voyage les deux hommes devisent sur la religion " la plus grande tromperie qu'ait inventée l'homme ", sur l'amour des beaux livres, sur les femmes et le libertinage. Des portraits savoureux dont celui de l'abbé Bringas, sorte de Mélenchon du XVIIIème siècle, poète révolutionnaire, qui en dépit de son titre n'est pas exactement un homme pieux, et qui sera le guide pittoresque de nos deux académiciens dans les salons parisiens hauts lieux de la mode et de l'élégance où l'on vient pour admirer et être admiré alors que dans les quartiers populaires on se prostitue pour une miche de pain. Un roman hommage à cet ouvrage majeur du XVIIIe siècle, première Encyclopédie française, synthèse des connaissances, symbole du siècle des lumières, et véritable arme politique dans un Paris pré-révolutionnaire.
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