AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Romileon


L'Académie royale d'Espagne charge deux de ses membres de se rendre en France pour faire l'acquisition de l'Encyclopédie.
Le bibliothécaire don Hermogènes et l'amiral don Pedro Ravaté sont désignés pour cette mission.
Ils sont aussi différents que possible. Don Hermès est tout de rondeurs, de douceur et de bienveillance.
Don Pedro quant à lui est calme, impertubable et prêt à affronter tous les dangers.
Et des dangers il y en aura.
D'abord, un tel périple est périlleux : les routes sont mauvaises, les auberges sont sales et mal fréquentées, des brigands s'embusquent pour détrousser les voyageurs.
Ils en feront d'ailleurs l'expérience.
Ils auront aussi à déjouer les manigances d'un homme sans scrupule envoyé par deux Académiciens opposés à l'encyclopédie qui veulent à tout prix faire échouer leur quête.
Enfin, ils devront s'adapter à la ville de Paris, tellement éloignée de leur quotidien étriqué madrilène. Pour mettre la main sur une 1ère édition, déjà devenue rare, ils courront les cafés, salons, librairies... Pour dénicher la perle rare ils rencontreront des encyclopédistes, de séduisantes libertines et auront à faire face à un duel d'honneur..
J'ai apprécié ce récit particulièrement bien écrit. La confontation des deux Espagnes : l'une conservatrice, guidée par une religion quasi fondamentaliste opposée à une Espagne éclairée qui cherche dans la raison à faire reculer l'ignorance, la superstition..
Les personnages sont très attachants notamment l'amitié qui peu à peu unie les deux voyageurs qui se découvrent, se livrent et malgré leurs différences s'apprécient de plus en plus.
L'abbé Bringas qui est leur guide dans Paris est spécialement intéressant. Fanatique acharné à dénoncer les privilèges, surtout ceux des intellectuels qui ont réussi et sont reconnus contrairement à lui, il m'a permis de réaliser le rôle joué lors de la Révolution française par ces intellectuels frustrés, qui vont abandonner toute retenue pour prendre leur revanche.
Le talent de Pérez-Reverte consiste à le montrer sous un jour assez déplaisant : sale, ivrogne, goinfre, sans cesse à se plaindre, à enrager et se réjouissant de tous mauvais tours survenant à l'un ou à l'autre de ses "ennemis".
Je n'ai qu'un léger regret. Ici encore, le narrateur-auteur intervient régulièrement au fil du récit pour évoquer ses recherches, ses rencontres, ses lectures pour rester au plus près de la vérité historique. Je trouve ce procédé un peu fréquent à présent.
Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}