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Critique de glegat


« Philosopher c'est apprendre à mourir » disait Montaigne. Cette citation est un peu dérangeante, on aimerait mieux que la philosophie nous apprenne à vivre et à mieux profiter de la vie. Mais c'est justement cela qu'a voulu dire l'illustre philosophe de la Renaissance. En acceptant la mort, en ayant conscience de la brièveté de la vie nous pouvons mieux nous armer pour affronter avec courage et détermination le temps qui nous est octroyé. Si l'on rajoute à cela que la devise de Montaigne était « Que sais-je ? » qui implique un doute sur la capacité de l'homme à connaître la vérité on se rapproche de l'humilité avec laquelle nous devons aborder la lecture de tout ouvrage. Il ne s'agit pas de trouver des réponses toutes faites aux questions que l'on se pose, mais de faire en sorte que la fréquentation des livres nous aide à forger les structures mentales nous permettant de penser par nous-mêmes. Frédérique Pernin démontre par son ouvrage « Petite philosophie du lecteur » que la lecture n'est pas un acte anodin, mais qu'il s'agit d'une démarche volontaire aux multiples conséquences et constitue un vrai sujet de réflexion philosophique. Ainsi « Il faut lire ni pour se distraire ni pour se cultiver : la vie est trop courte pour que l'on consacre du temps à de mauvaises lectures. Et le problème n'est pas tant de lire de mauvais livres que de mal lire. » (Page 77). L'auteur décline ainsi sous forme d'un abécédaire, les relations complexes que nous entretenons avec les livres. Chaque chapitre a pour titre un mot qui est le prétexte à développer une idée sur le thème de la lecture : Affinités, Bûcher, Cosmos, Dictionnaire, Enfance, Musique, Oubli, Polar, etc.. Une liste à la Prévert qui montre l'infinité des réflexions qui peuvent naître à propos de la lecture et des livres. L'auteur aborde des questions que tout le monde se pose « À quoi bon lire si l'on ne retient que si peu de chose » (Page 80). Son texte est émaillé de citations comme ce passage de Proust dans « Du côté de chez Swann » à propos de la lecture dans les W.C. : « Destinée à un usage plus spécial et plus vulgaire, cette pièce, d'où l'on voyait pendant le jour jusqu'au donjon de Raoussainville-le-Pin, servit longtemps de refuge pour moi, sans doute parce qu'elle était la seule qu'il me fût permis de fermer à clef, à toutes celles de mes occupations qui réclamaient une inviolable solitude : la lecture, la rêverie, les larmes et la volupté ». (Page 124)

Ce livre s'adresse aux lecteurs passionnés, il est une invitation à poursuivre ses propres réflexions sur ce vaste sujet.

— « Petite philosophie du lecteur » de Frédérique Pernin, 2008 (136 pages).
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