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EAN : 9782745924827
136 pages
Milan (20/03/2008)
3.17/5   24 notes
Résumé :

Dans un monde bavard et fébrile, les livres s'offrent comme autant de refuges. Chacun est une promesse de rêves, de joies, de désirs, d'idées... Dans sa silencieuse solitude, la vie du lecteur est riche de multiples existences. Cet ouvrage ne cherche pas à convertir à la lecture, il s'adresse à ceux qui déjà sont convaincus : aux lecteurs - pour leur tendre un miroir. Sous forme d'abécédaire, l'auteur examine les différentes facettes de la relation complex... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Cet essai est une analyse fine des rapports entre le lecteur et le livre. Il traite aussi de la société en général car lire est une activité qui met en jeu le rapport du lecteur au monde : le lecteur redistribue les cartes au gré de ses lectures. L'écriture n'est pas un art de la représentation mais de l'interprétation. On peut lire un tableau en combinant ses signes, et c'est ainsi qu'il s'ouvre à nous. Chaque livre est un cosmos : il détaille un univers qui transforme le regard du lecteur. le livre de F Pernin cite de nombreuses citations, toutes d'une extrême profondeur et nous invite à découvrir ou nous interroger sur cette activité de lecture, et sur ces déviances : en citant par exemple le personnage d'Emma ou de Bouvard et Pécuchet, en marquant une différence nette entre la lecture comme phénomène de société, et nécessaire appropriation personnelle. Il y a une telle finesse dans sa manière d'aborder ce qui constitue l'essence de l'activité de lire, une grande érudition aussi, que lorsqu'on lit cet essai d'un trait, on a le sentiment d'avoir voyager dans une réflexion d'une grande intelligence, chaque argument ciselé, propre à développer une réflexion personnelle et à espérer modifier sa pratique pour atteindre, ce qu'elle évoque par touches, une sorte de lecteur idéal. C'est un livre à conseiller à tous. Mais pour réellement en apprécier la saveur, il faut se poser à chaque chapitre, qui fonctionne à partir d'un terme, agencée en abécédaire, et s'imprégner. Cet essai invite sans cesse le lecteur dans sa pratique en un dialogue intérieur, auteur et lecteur font preuve de créativité. Elle y glisse aussi un hommage au roman policier, souvent qualifié de sous genre, mais qui recèle la substance même de toute narration.
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« Philosopher c'est apprendre à mourir » disait Montaigne. Cette citation est un peu dérangeante, on aimerait mieux que la philosophie nous apprenne à vivre et à mieux profiter de la vie. Mais c'est justement cela qu'a voulu dire l'illustre philosophe de la Renaissance. En acceptant la mort, en ayant conscience de la brièveté de la vie nous pouvons mieux nous armer pour affronter avec courage et détermination le temps qui nous est octroyé. Si l'on rajoute à cela que la devise de Montaigne était « Que sais-je ? » qui implique un doute sur la capacité de l'homme à connaître la vérité on se rapproche de l'humilité avec laquelle nous devons aborder la lecture de tout ouvrage. Il ne s'agit pas de trouver des réponses toutes faites aux questions que l'on se pose, mais de faire en sorte que la fréquentation des livres nous aide à forger les structures mentales nous permettant de penser par nous-mêmes. Frédérique Pernin démontre par son ouvrage « Petite philosophie du lecteur » que la lecture n'est pas un acte anodin, mais qu'il s'agit d'une démarche volontaire aux multiples conséquences et constitue un vrai sujet de réflexion philosophique. Ainsi « Il faut lire ni pour se distraire ni pour se cultiver : la vie est trop courte pour que l'on consacre du temps à de mauvaises lectures. Et le problème n'est pas tant de lire de mauvais livres que de mal lire. » (Page 77). L'auteur décline ainsi sous forme d'un abécédaire, les relations complexes que nous entretenons avec les livres. Chaque chapitre a pour titre un mot qui est le prétexte à développer une idée sur le thème de la lecture : Affinités, Bûcher, Cosmos, Dictionnaire, Enfance, Musique, Oubli, Polar, etc.. Une liste à la Prévert qui montre l'infinité des réflexions qui peuvent naître à propos de la lecture et des livres. L'auteur aborde des questions que tout le monde se pose « À quoi bon lire si l'on ne retient que si peu de chose » (Page 80). Son texte est émaillé de citations comme ce passage de Proust dans « Du côté de chez Swann » à propos de la lecture dans les W.C. : « Destinée à un usage plus spécial et plus vulgaire, cette pièce, d'où l'on voyait pendant le jour jusqu'au donjon de Raoussainville-le-Pin, servit longtemps de refuge pour moi, sans doute parce qu'elle était la seule qu'il me fût permis de fermer à clef, à toutes celles de mes occupations qui réclamaient une inviolable solitude : la lecture, la rêverie, les larmes et la volupté ». (Page 124)

Ce livre s'adresse aux lecteurs passionnés, il est une invitation à poursuivre ses propres réflexions sur ce vaste sujet.

— « Petite philosophie du lecteur » de Frédérique Pernin, 2008 (136 pages).
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Non seulement ce "Pause Philo" nous montre comment le lecteur peut être ressenti par les non-lecteurs mais il nous peint,nous, et on se découvre, on se redécouvre, on s'attendrit, on sourit, on s'étonne, on s'affirme, on rougit parfois tant les voiles sont levés sur nos habitudes, nos émotions les plus secrètes.
On se lit à travers tous les chapitres de cet abécédaire aux titres évocateurs : Dictionnaire!, Enfance, Quiproquo, Rareté, etc...
On en sort en se disant qu'il faudra le relire, sa densité le demande.
Tout lecteur et non "lisant" se trouvera interpellé dans sa solitude de lecteur et dans son lien au monde par les pages et pages qu'il dévore (Goût! - un chapitre qui se déguste) et retiendra que "Chaque livre révèle un nouvel ordre du monde, non au sens où il se contenterait d'enseigner abstraitement qu'il existe d'autres perspectives, mais au sens où il nous fait entrer dans une autre manière d'être au monde."

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Voici une petite douceur, à déguster comme on laisse un carré de chocolat fondre sur la langue, petit à petit, sans manger toute la tablette d'un coup, en laissant pour les prochains goûter.
Une suite de courts chapitres, ayant pour thème un mot, développé autour de la lecture et de l'amour des livres.
C'est joli, même si certains mots vous inspireront certainement plus que d'autres, ce qui rejoint la pensée de l'auteur, pour lequel le livre n'existe que lorsqu'il prend sens pour le lecteur qui le lit.
Pour les vrais amoureux de la lecture, ceux pour qui cette passion élève l'âme et transcende le quotidien.
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Une réflexion très intéressante sur la lecture et les lecteurs.
Frédérique Pernin explore dans son raisonnement les relations entre le lecteur, le livre et les auteurs : le cheminement qui nous amène à aimer lire, la rencontre avec les mots, les genres littéraires....
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Il y a autant de mondes que point de vue possibles sur lui. (...)
L'expérience de la lecture permet d'échapper à la solitude inhérente à toute conscience. Elle nous apprend ce que cela fait d'être un autre. Chaque livre révèle un nouvel ordre du monde, non au sens où il se contenterait d'enseigner abstraitement qu'il existe d'autres perspectives, mais au sens où il nous fait entrer dans une autre manière d'être au monde. (p.62)
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Un consommateur sait ce dont il a besoin et le prend dans un livre; un lecteur au contraire exige du livre qu'il dépasse ses attentes, qu'il le trouble au risque de lui déplaire. En acceptant qu'une pensée s'impose, voire résiste, la lecture devient alors ce moment précieux d'une rencontre avec l'altérité.
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Aujourd'hui, ce n'est pas tant une critique acerbe et dédaigneuse que la littérature doit craindre, mais peut-être son contraire, à savoir une critique qui n'est plus qu'une grande réclame. Car la plus grande menace pour les lettres reste la parole bienveillante qui, acceptant tout, ne distingue plus rien. L'égale tolérance n'est qu'indifférence, et quand chaque livre vaut tous les autres, c'est la valeur du livre qui se perd.
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Je mange du bison, j'hérite de sa force; je mange bio, je suis bio; et si je lis le dernier Goncourt, me voilà cultivé ! Cette croyance en la transsubstantiation est si puissante qu'elle peut donner lieu à d'étranges rituels où le livre n'est plus ingéré que symboliquement: un quatrième de couverture à la hâte, des fiches pour réviser les classiques, et l'heureux lecteur croit s'être incorporé les connaissances d'un grand homme.
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...les lecteurs autophages sont ceux qui se nourrissent de ce qui leur ressemble. Qu'il s'agisse d'un essai ou d'un roman, le livre se doit d'être facile, familier, déjà compris avant même que d'être lu. Ne lisant que ce qu'ils sont, ils se dévorent eux-mêmes. Inévitablement, même s'il lit beaucoup, un autophage présente de la sous-nutrition; il risque des carences et dans les cas extrêmes la mort de l'esprit.
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