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Critique de Nastasia-B


Les Fées, tout en étant un très, très grand conte classique de Charles Perrault est peut-être le moins célèbre des huit contes qui constituent le fabuleux recueil qu'il intitula Contes de Ma Mère L'Oye.

La raison de cette (très) relative mauvaise fortune de ce conte par rapport aux autres, je l'ignore. On constate que c'est l'un des plus courts du recueil (le deuxième plus court pour être exacte) et il aurait pu être tentant de faire un rapprochement entre sa brièveté et sa popularité. Or, force est de constater que l'explication ne tient pas puisque le conte le plus court (Le Petit Chaperon Rouge) est quant à lui le plus célèbre, donc, mystère.

Il est vrai que la mécanique de ce conte est fort simple, mais ce n'est pas une exception. Jugez plutôt : une veuve marâtre, deux filles, l'une choyée, l'autre exécrée qui est le bouc émissaire du foyer. Bonne à tout faire, surtout si la tâche est pénible, la malheureuse enfant est envoyée, un jour, chercher de l'eau dans une fontaine au loin ; ouvrage ingrat s'il en est.

Au pied de la fontaine, la bonne fille croise une vieille dame qui lui quémande de l'eau. Malgré les mauvais traitements qu'elle subit, la jeune fille est douce et secourable et n'hésite donc pas à rendre service à l'étrangère.

Étrange, cette étrangère, car elle est en fait une fée camouflée en ancêtre et elle remercie sa bienfaitrice en lui octroyant un don : celui d'engendrer dans sa bouche des fleurs et des pierres précieuses à chacune de ses paroles. (Un drôle de don vous avouerez, surtout quand on parle la bouche pleine !)

De retour chez elle, la marâtre s'émeut positivement de cette métamorphose subie par sa fille honnie. Mise au courant de la cause de ce changement, elle n'a de cesse d'envoyer sa fille favorite quérir pareille aptitude.

L'inconvénient, bien sûr, c'est que quand on est une mauvaise fille, il est dur de convenir à une fée, et celle-ci, si elle lui fait l'offrande d'un don, il n'est pas forcément celui qu'elle aurait souhaité. On peut même carrément dire que cela pose quelques problèmes à la mauvaise fille, lesquels problèmes je vous laisse découvrir si vous ne connaissez pas le conte.

Je signale au passage que dans cette version Magnard, la fin a été notablement modifiée et adoucie, pour la vilaine des deux filles, car initialement, Perrault lui avait taillé un autre sort, plus terrible et plus expéditif…

En somme, encore un beau conte, de cette plume alerte au parfum suranné qui nous ravit tant, qui est au conte ce que les tragiques grecs sont au théâtre. Une morale toujours plus subtile qu'il n'y paraît de prime abord.
Je ne parle pas trop des illustrations qui sont pourtant bien sympa car il existe une multitude de versions et d'éditions différentes de ce conte (rien que pour Magnard, au sein de cette même collection, il y a eu deux tirages avec deux illustrateurs différents). J'ajoute au passage que j'aime beaucoup cette collection Magnard des grands classiques en version album et adaptés pour la jeunesse.

Donc, pas mon conte de Perrault favori, mais bien plaisant tout de même, et d'ailleurs, ce n'est là que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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