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Critique de antoineperroud


L'aventure de la première ascension du Mont-Blanc est une fable à la fois épique et humaine qui témoigne, à sa manière, du changement de la société. En effet, la montagne et ses plus hauts sommets sont peut-être le dernier refuge des croyances et des légendes d'autrefois. À l'aube de la Révolution française, à la fin du siècle des Lumières, ce sanctuaire inviolé va abdiquer face à l'homme.

Récit historique traditionnel, Mont-Blanc ne se démarque pas par son originalité. Vivianne Perret narre, d'une façon très classique, la chronique de la première escalade du Mont-Blanc, le 8 août 1786. Honneur au vainqueur, la scénariste s'intéresse particulièrement à Jacques Balmat, guide bourru, fasciné, voire obsédé par sa montagne. Au-delà de l'exploit « sportif », il s'agit également d'une histoire de rivalités. Côté vallée, entre les gens de Chamonix, pour déterminer qui gagnera la bourse promise au plus téméraire. Côté beaux salons, entre les « Messieurs » de la ville, pour l'honneur de voir son nom associé à une telle prouesse. La narration est malheureusement imprécise (la date de la montée victorieuse n'est même pas mentionnée) et, parfois, difficile à suivre. Hormis Balmat, les différents personnages – fictifs et historiques – ne sont guère détaillés. Heureusement, Perret est parvenu à dépeindre l'atmosphère de l'époque : la science et la raison remplacent, peu à peu, les superstitions d'un autre âge.

Loin de la précision chirurgicale de Jirô Tanigushi dans le Sommet des Dieux, Laurent Bidot (L'éternel) adopte une approche plus contrastée pour décrire les Alpes. Les cimes sont bien présentes dans le paysage, mais elles ne le dominent pas. En accord avec le scénario, il s'agit, en premier lieu, d'une histoire d'hommes. La reconstitution historique, réalisée dans un style qui rappelle celui de Warnauts & Raives, est détaillée et précise. Malgré un dessin un peu figé par moments, la lecture reste agréable. La mise en couleurs est également très bien réalisée, Bidot retranscrivant avec intensité les différentes atmosphères (la ville, les pics, les intérieurs) du récit.

Sans atteindre des sommets (!), Mont-Blanc, le royaume de la déesse blanche retrace avec application l'ascension historique du toit de l'Europe.
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