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Critique de Dombrow01


Ce livre est une autobiographie de Thomas Pesquet, racontée avec beaucoup de simplicité par celui qui est "une des personnalités préférées des Français" comme dit la 4ème de couverture. Et à juste titre.
L'auteur raconte son parcours en commençant par son enfance, ses études, et les différentes étapes qui l'ont conduit à travailler pour L'Agence Spatiale Européenne. Ce n'est pas la partie la plus passionnante, mais ensuite Thomas Pesquet nous raconte les séances d'entrainement dont certaines sont pour le moins surprenantes. On connait le travail en scaphandre dans une piscine pour appréhender l'impesenteur, mais apprendre à poser des collets pour attraper des lapins, c'est assez inattendu. Ça peut servir au cas où la capsule se poserait accidentellement dans un endroit désert et ça fait partie du programme, comme les stages de survie en radeau pneumatique.

Puis l'auteur nous raconte son premier voyage spatial, envoyé par les Russes. Il nous décrit toutes les étapes du voyage, les émotions et la vie quotidienne à bord de la station spatiale internationale qui a un côté russe et un côté américain (Il faut dire que c'est un des seuls endroits où les Russes et les Américains arrivent à s'entendre, ça mérite d'être signalé). Thomas a beau avoir quelques plats préparés par un grand chef cuisinier, les repas, les toilettes, tous ces petites choses insignifiantes sur terre deviennent des problèmes dans l'espace. Il y a des navettes pour apporter le ravitaillement et évacuer les déchets, tout est prévu mais ça ne veut pas dire que tout est facile. J'ai appris qu'on leur infligeait un lavement avant le décollage, histoire qu'ils ne soient pas perturbés pendant le vol. Pas très glamour ... Heureusement les astronautes ont droit à un coup de téléphone tous les jours pour prendre des nouvelles et surtout rassurer la famille.
Ensuite c'est le retour, les sensations perdues, les examens médicaux à n'en plus finir, les sollicitations multiples et la difficulté de vivre normalement quand on est célèbre. Puis la lancinante question : quand vais-je repartir ???

Thomas Pesquet va vivre une deuxième aventure spatiale, envoyé par les Américains cette fois avec le programme SpaceX. Là aussi il nous fournit force détails sur la préparation, le vol, le séjour et les sorties spatiales auxquelles il va participer. Ces sorties sont d'une complexité extrême à cause de l'énorme scaphandre qui gêne les mouvements mais est indispensable pour ne pas mourir de froid. Chaque geste est compliqué, la lecture de ces interventions m'a fait penser à Raymond Devos qui jouait du violon avec des gants de boxe.

Un point qui m'a particulièrement intéressé dans cette partie est la comparaison que fait l'auteur entre les méthodes de travail américaine et russe. Il y a des différences liées à l'histoire, Soyouz est ancien, SpaceX vient d'être construit, mais on en trouve aussi liées aux mentalités. Les Russes ont des cérémoniaux auxquels les Américains ne pourraient même pas penser, il faut passer dans la chambre de Youri Gagarine avant de décoller, il faut également pisser sur la roue arrière droite du bus qui les emmène au pas de tir car ce même Gagarine l'avait fait en son temps. Pas facile avec un scaphandre !
Encore une différence importante : les Américains regardent sans cesse la météo et reportent le vol si la mer est trop forte, au cas où un problème forcerait la capsule à amerrir. Les Russes partent le jour dit quel que soit le temps, et Thomas Pesquet cite un exemple de décollage en pleine tempête de neige. A noter aussi que Soyouz est équipé de commandes manuelles pour prendre la main en cas de problème, ça n'existe pas sur SpaceX ; il y a plusieurs ordinateurs de contrôle, mais aucun moyen de les contourner. On fait confiance à la technologie au pays de l'Oncle Sam. Pour finir une dernière anecdote, au moment du départ Elon Musk en personne vient chaleureusement saluer les conjoints des astronautes américains, puis passe sans s'arrêter devant la femme de Thomas et celle du Japonais qui l'accompagne. "America First" poussé à l'extrême ou juste de la muflerie ? J'aurais tendance à y voir la deuxième explication.

Dans ce livre Thomas Pesquet nous parle aussi de sa vie familiale et des sacrifices qu'implique la vie d'astronaute. Pour lui, mais aussi pour sa femme, et pas seulement pendant les six mois qu'il passe dans la station spatiale internationale. Les périodes de préparation ont lieu en Russie, aux États-Unis ou à Cologne, peu de couples pourraient résister à de telles contraintes pendant des années, le leur l'a fait, et ça rend l'histoire encore plus belle.
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