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Citations sur Ma vie sans gravité (32)

Visage gonflé, petits yeux et jambes de poulet : voilà à quoi on peut ressembler les premiers temps d'une mission.
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J'avoue : je flotte maintenant comme un as. Au début, c'est curieux : on se surprend à avoir le réflexe de nager. Ça ne sert absolument à rien, sinon à s'agiter sans avancer d'un pouce.
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C'est de la couture en gants de boxe, et pas d'aspérité où attacher les fils. Je "Macgyvere" de mon mieux et je m'y reprends 5 ou 6 fois. Ca finit par tenir. De quoi terminer l'EVA. C'est aujourd'hui une des choses dont je suis le plus fier en sortie : avoir improvisé seul une solution inventive avec les moyens du bord, tout au bout de l'ISS.
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À contempler l’horizon d’en bas, on a systématiquement l’impression qu’il y aura toujours quelque chose au-delà : après l’océan, encore de l’océan. Que la Terre est trop vaste pour que nous l’abîmions vraiment.

De l’ISS, je vois une boule qui est la finitude en soi. Ça a beau être grand, c’est quand même fini, contenu.

D’où le parallèle qui m’est venu très tôt : quelle différence entre la Terre et la Station spatiale, toutes deux lancées dans le vide inhospitalier de l’espace ? Aucune. Nous séjournons avec des gens que nous n’avons pas forcément choisis, avec des ressources limitées à utiliser avec parcimonie, sur un vaisseau dont il faut prendre soin si on veut qu’il vole encore longtemps…

L’exemple le plus frappant est sans doute l’atmosphère : une bulle de savon si peu épaisse (quelques dizaines de kilomètres, pour une planète de 6 371 kilomètres de rayon !), une si mince cornée qui contient toute la vie, qui rend à elle seule la vie possible. Et autour de nous ? Du vide, du noir, du rien. À des années-lumière à la ronde.

La Terre est une incroyable oasis au milieu du plus hostile et immense des déserts, grâce à une bulle de savon qui semble pouvoir exploser en un rien.
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Je me bats pour ne pas saisir un appareil photo quand le spectacle est beau, mais c’est comme sur Terre : on manque souvent le moment lui-même si on s’obsède à vouloir le capturer.
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« quelle différence entre la Terre et la Station spatiale, toutes deux lancées dans le vide inhospitalier de l’espace? Aucune. Nous séjournons avec des gens que nous n’avons pas forcément choisis, avec des ressources limitées à utiliser avec parcimonie, sur un vaisseau dont il faut prendre soin si on veut qu’il vole encore longtemps… » (p.241)
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Vous êtes en sortie extra-véhiculaire avec un collègue sur l’ISS, beaucoup plus expérimenté que vous. D'un coup de pied malencontreux, il casse une antenne. Vous êtes le seul à le voir Faire. Vous ne tardez pas à recevoir un message du centre de contrôle qui vous informe qu'ils ont perdu la communication avec tel et tel système. Ils vous demandent si vous avez remarqué quelque chose. Votre collègue (conscient ou non d'être à l'origine de l'incident) répond : « Rien à signaler de mon côté. » C'est à vous de parler, et tout le monde entend systématiquement toutes les communications (pas moyen de lui parler seul à seul). Que dites-vous ?
Je prends quelques secondes pour réfléchir.
— Soit je suis solidaire et je ne dis rien. Seulement, c'est un vrai problème que les gars au sol n'aient pas l'information. Ils sont peut-être 200 à s'échiner... Si je ne leur dis pas la vérité, ils vont y passer des heures, ou faire des réunions pendant des semaines pour expliquer une panne qui n'en est pas une. Sans compter qu'ils connaissent sans doute des répercussions dont nous n'avons pas idée nous-mêmes ici. Autre option... je
dénonce mon collègue. Ce qui est toujours extrêmement désagréable. Et puis, surtout, c'est kamikaze car nous sommes enfermés ensemble pour plusieurs mois. Même si on s'explique une fois revenus à l'intérieur de la Station, ça risque de lui inspirer du ressentiment et c'est toute la dynamique d'équipe qui va en pâtir.
— Alors que faites-vous ? lance l'un des psychologues qui me pense peut-être coincé.
— Je ne vois qu'une solution : je dis au centre de contrôle que c'est moi qui ai cassé l'antenne et que je suis désolé.
— Merci à vous, me dit-on en guise de conclusion.
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L'exploration, c'est ça : courir un risque pour mieux mettre ses semblables en sécurité.
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Je trouve fascinant ce réflexe de survie qu'à l'être humain : l'inconnu lui fait peur ( car il masque potentiellement un danger pour l'espèce), alors il va voir.
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Nous déployons pièges et collets dans l'espoir de capturer une proie. Luca, victime d'une insolation, vomit dans mes chaussures au cours de la première nuit(glaciale). Au matin, relevant nos pièges, nous trouvons deux lapins, extase et satisfaction, que nous vidons, découpons et cuissons (nous apprendrons plus tard qu'il n'y a aucun lapin à l'état sauvage en Sardaigne ; les forces spéciales ont juste eu pitié de nous et ont glissé les deux bêtes dans nos collets).
...
Puis, l'hélicoptère balance un radeau de survie - sorte de boudin hexagonal qui se gonfle tout seul - et disparait... Pas vraiment prévu au programme.
...
Evidemment, notre embarcation ne tarde pas à fuir, nous pompons à la main comme des Shadoks.
...
Une fois la réparation effectuée ("Ca n'était pas prévou, ma c'est oune buon esercizio"), nous apprenons à manier les fumigènes et les fusées de détresse. La mienne est défectueuse, elle tombe à l'intérieur du canot, je réagis vite, l'empoigne et la jette à l'eau avant que quiconque ait esquissé un geste, sans lui laisser le temps de trouer l'embarcation ou de me brûler les mains. Mes collègues en rient et déformeront un peu l'histoire chaque fois qu'ils la raconteront : si vous leur demandez aujourd'hui, ils vous diront que je l'ai tirée vers l'intérieur en la tenant à l'envers, ou pire !
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