Ce genre de simplification excessive est particulièrement représentative des idéologues. Ils ne retiennent qu'un seul axiome : le gouvernement, c'est mal, l'immigration, c'est mal, le capitalisme, c'est mal, le patriarcat, c'est mal. Ensuite, ils passent leur vécu au filtre et soutiennent que tout s'explique par ce simple axiome. Ils sont convaincus, avec un certain narcissisme, que malgré leur mauvaise théorie il est possible de remettre le monde sur la bonne trajectoire, si tant est qu'on leur en donne les clés.
Le socialisme, qui me sembla bientôt une possibilité fort séduisante, se révéla tout aussi peu concluant : avec le temps, je finis par comprendre, notamment grâce au grand George Orwell, qu'une grande partie de ce grand courant de pensée trouvait son inspiration non pas dans le respect des plus démunis, mais dans la haine des riches et de ceux qui réussissent.
Nous créons des structures dans lesquelles nous vivons. Des familles, des États, des nations... Nous établissons les principes sur lesquels ces structures sont fondées et élaborons des systèmes de croyances. Tout d'abord, nous adoptons ces structures et ces croyances, comme Adam et Ève au paradis. Mais le succès nous rend suffisants. Nous oublions d'écouter. Nous considérons ce que nous avons comme allant de soi. Nous fermons les yeux pour éviter de remarquer que certaines choses changent, que la corruption s'installe. Et tout part à vau-l'eau. Est-ce la faute de la réalité ? De Dieu ? Ou n'avons-nous pas été suffisamment attentifs ?
Derrière les murs si sagement érigés par nos ancêtres sont tapies l'horreur et la terreur. Nous les abattons à nos risques et périls. Inconsciemment, nous patinons sur la fine couche de glace d'un lac gelé où, dans les eaux glaciales, des monstres indescriptibles attendent notre moindre faux pas.
L’Être est un processus, non un état. Un voyage, non une destination. C’est la transformation perpétuelle de votre connaissance lorsqu’elle se retrouve face à l’inconnu, non le fait de se cramponner à la certitude, à jamais insuffisante.
Toute hiérarchie produit des gagnants et des perdants. Il est naturellement plus probable que les gagnants justifient l’existence de la hiérarchie, et que les perdants la critiquent.
Ce qui sauve, c’est la volonté d’apprendre ce que vous ignorez encore. C’est la foi dans la possibilité de la transformation humaine.
Évidemment, sur le moment, il est plus simple de se taire et d’éviter tout conflit. Mais à long terme, c’est fatal.
Les humains, comme les homards, s’évaluent mutuellement en partie par la posture. Si vous vous présentez comme vaincu, les autres réagiront envers vous comme si vous étiez en train de perdre. Si vous commencez à vous redresser, on vous regardera et on vous traitera de manière différente.
Malgré la distance parcourue, nous n'étions allés nulle part.