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Citations sur Ravensbrück mon amour (9)

Pour me donner le courage de supporter la vie au camp, je ne cessais de me répéter qu'un jour cela finirait, qu'un jour un autre pays s'opposerait enfin à Hitler. Bien sûr, le salut ne viendrait pas de gens comme moi, je ne ferais jamais partie des libérateurs, armes au poing. Mon rôle était tout trouvé, j'aiderai les survivantes à témoigner pour que cela n'arrive plus.
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Je m'appelle Gunther Frazentich. Je suis un vieillard de soixante- dix - sept ans . vieillard, parce que suis
rongé par un cancer qui va finir par m'emporter.Je me sens de plus en plus faible. Le médecin ne me répond pas lorsque je lui demande combien de temps il me reste à vivre, non pas qu'il ne possède pas la réponse, mais il ne veut pas me dire à quel point cette échéance est brève. Je ne suis pas si âgé, c'est juste la maladie qui a usé mon corps prématurément.
Mais avant de partir vers d'autres horizons, et puisque j'ai encore un peu de vie en moi et que ma mémoire ne me fait pas défaut, je veux vous raconter une histoire, la mienne.Je ne suis pas narcissique
non, c'est juste que j'ai envie de partir plus sereinement, plus léger, et j'ai surtout envie de vous remettre en mémoire ce qui s' est passé il n'y a pas si longtemps.
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J'avais aussi très envie de dessiner son acte de bravoure afin que l'on sache que,si d'un côté certains donnaient la mort, d'un autre côté , il y avait des gens qui se battaient pour sauver des vies au péril de la leur.
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Elle avait raison, Simonne, je buvais trop.
Maintenant, j'ai arrêté pour de bon, plus une goutte d'alcool, mais c'est trop tard, j'ai développé un cancer du foie.Je suis plus jaune qu'un canari, j'ai des douleurs horribles, le ventre qui se remplit d'eau
....Une fois par semaine, on me fait une ponction, ça va mieux pendant deux , trois jours, puis je regonfle.
Je sais que c'est la fin, je vais crever.Simonne avait raison, j'ai voulu me taire, oublier, mais il fallait que ça sorte, et voilà comment c'est sorti: un cancer qui me ronge.Ça a pris vingt ans.
Pauvre Simonne, elle s' est tuée par amour pour moi, moi qui ai porté le deuil d'une femme que j'ai si peu connue.Quand les gendarmes sont répartis, j'ai relu la lettre plusieurs fois, et comme un con, je me suis rendu compte que je l'aimais , elle aussi, ma Simonne. Si j 'avais été un peu plus attentif à elle , moins égoïste, nous aurions pu être heureux.
Je ne sais pas ce qu'est devenue Lucienne, mais si elle est encore de ce monde, j'espère que les démons du 《 pont aux corbeaux》 l'ont lâchée.
Ravensbrück. ...On avait toutes les chances d'y mourir sur place, mais si par miracle on en réchappait
on en claquait quand même des années après. Ce que nous avons vécu laisse à l'âme des blessures ouvertes dont on ne cicatrise jamais.
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Mais j'étais l'artiste du diable, l'illustrateur des enfers, voilà ce que j'étais devenu.
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« J’y allais à reculons et une fois de plus, je m’attendais au pire. Mais ce que j’y vis était au-delà. C’était l’un des mystères de ce camp, vous aviez beau vous attendre à une chose horrible, vous étiez toujours en dessous de la réalité. Pourtant, en tant qu’artiste, je pouvais me vanter d’être très imaginatif, mais jamais assez par rapport à la cruauté nazie. »
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« Je voulais que l’on soit aussi marqué en regardant mes dessins, que l’horreur des scènes saute aux yeux, alors je ne donnais couleur qu’au sang, à la maladie, aux coups et à la pourriture. »
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Jouer un rôle, porter un masque, je ne pouvais pas faire autrement, question de survie. Pourtant vingt-cinq ans était un bon âge pour se révolter, mais cela m'était impossible, même avec la plus forte des convictions. Je n'avais aucune chance de m'en sortir face à ces déments en armes, alors je ne disais et ne faisais rien, mais je restais intérieurement le même, un opposant farouche à leurs idées, penchant du côté des opprimés et non de celui des bourreaux.
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Donc, chaque soir, moi qui voulais tant fermer mon esprit aux horreurs quotidiennes, moi qui voulais dormir pour tenter d'effacer ces images abominables, je devais m ' imprégner de tout cela encore et encore, pour finir mes dessins , puis les recopier en gardant les mêmes émotions qu'ils suscitaient.j'etais seul avec mon désespoir face au papier sur lequel j'avais couché les ignominies de ces savants fous.Mes larmes coulaient et je les laissais tomber sur mon esquisse.Elles m ' aidaient car je m'en servais pour estomper.Du doigt j ' étalais mon dégoût des hommes.Des nausées me secouaient
l'estomac lorsque je retravaillais ces scènes sur mes feuilles, le soir.Leurs cris, leurs hurlements, venaient de nouveau me hanter.
Cela pouvait paraître étrange, mais cette façon de mettre toute ma hargne dans ces croquis faisait
évoluer mon style.Si je faisais abstraction de ces femmes qui enduraient un véritable calvaire, si, comme l'avait conseillé Gebhart, je ne pensais qu'aux planches de Vésale, de ce côté - là c'était réussi. Chaque jour je gagnais en dextérité, en vitesse.
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