Le Paris des merveilles, tome 1 : Les enchantements d'Ambremer

« Aux olympiades de la mauvaise fois, après un triomphe, Isabel de Saint-Gil aurait été disqualifiée pour professionnalisme. »

Il était une fois le Paris des Merveilles...
Où l'on plante le décor d'un Paris qui n'exista jamais tout à fait.

« Le diner fut servie dans le petit salon à la demande de la baronne. Griffont, assis en bout de table, avait Isabel à sa droite et Falissière à sa gauche ; Azincourt trônait en face sur un tabouret haut. Le vin aidant, une gaieté complice s’instaure. Comme souvent lors de retrouvailles cordiales, on commença par l’évocation d’anecdotes heureuses que chacun sait par cœur mais de réjouit d’entendre encore. La mémoire est un ciment solide. Si solide et durable que la nostalgie surgie parfois longtemps à l’amitié. Elle et même s’y substituer et nous tromper. Combien de fois nous sommes nous aperçus trop tard que rien ne nous attachait désormais à tel ou telle, sinon le souvenir d’une époque évanouie, Quand cette idée frappe, douloureuse, le temps paraît faire un bond et nous nous découvrons subitement face à un étranger que le hardes des sentiments défunts ont cessé de déguiser. Cela, plus que les ans, fait que l’on vieillit. L’âge est le catalogue de » nos désenchantements intimes.

La presque certitude de secourir autrui vaut plus que l'idée d'y laisser sa peau pour cet homme là...

La mémoire est un ciment solide. Si solide et durable que la nostalgie survit parfois souvent à l’amitié.

- Car Madame reçoit chez moi, à présent ?
- J'ai cru que Madame était ici chez elle puisque Madame est... Madame, si j'ai bien compris Monsieur.
Cela ne manquait pas de logique.
- En effet, reconnut Griffont. J'imagine que Madame s'est établie avec armes et bagages...
- Oui, Monsieur. Madame a pris la chambre qui, naguère, était la chambre de Madame. À ce que m'a dit Madame.
- Madame a dit vrai.
- Et j'ai installé les domestiques de Madame dans la petite chambre du haut, Monsieur.
- Les domestiques de Madame ?
- Lucien et Auguste, Monsieur.
- Ben voyons...

Quoiqu'ils fassent, deux anciens amants qui ne se détestent pas conservent une complicité des corps et des attitudes qui s'exprime malgré eux. C'est surtout vrai lorsque tout sentiment n'est pas mort.

A l'époque déjà, les esprits sages niaient l'existence de l'OutreMonde et de ses prodiges. Et les mêmes, aujourd'hui, continuent doctement à vouloir peindre nos rêves en gris...

Cet univers voisine avec le nôtre. Jadis, ils étaient si proches qu'ils se frôlaient parfois. Alors naissaient des passages fugitifs, des chemins de traverse déguisés, des ponts incertains jetés sur l'abîme qui, d'ordinaire infranchissable, sépare les mondes.

Les contes d'autrefois, ainsi que les fabuleuses créatures qui les inspirèrent, ont une patrie. Cette patrie se nomme l'OutreMonde. Ne la cherchez pas sur une carte, même millénaire. L'OutreMonde n'est ni un pays, ni une île, ni un continent. L'OutreMonde est... un monde, ma foi.