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Citations sur La plus belle histoire du langage (35)

Il semblerait que la langue soit assez autonome par rapport à la pensée, et que, en tout cas, le fait de parler une langue ne conduise pas ses locuteurs à raisonner d’une manière particulière. Nous avons tous le même cerveau, en dehors de nos expériences personnelles, et les langues empruntent les mêmes chemins, et je pense aux changements stéréotypés dans la grammaire ou le sens des mots que nous avons évoqués précédemment.
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Tous les enfants du monde apprennent à parler grosso modo au même âge, et pourtant, d’une culture à l’autre, les parents s’adressent de manière très différente à leur bébé. Dans certains pays, on murmure lorsque l’on parle à un petit ; dans d’autres, au contraire, on élève le ton. Parfois on ne s’adresse pas de la même façon aux petits garçons et aux petites filles. Parfois, on ne leur parle pas directement tant qu’ils ne savent pas parler eux-mêmes ; parfois aussi, on les inonde de paroles. Ailleurs, on répète beaucoup les mots et les phrases, ou on les explicite sans cesse… Malgré toutes ces variations culturelles, tous les enfants apprennent à parler correctement leur langue maternelle.
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Avec les techniques d’imagerie, il est très intéressant d’observer ce qui se passe dans le cerveau des bilingues lorsqu’ils parlent leur première langue ou leur seconde. Chez l’adulte, on voit que deux régions différentes s’activent dans la zone frontale selon qu’il parle dans une langue ou dans l’autre. Pour la compréhension du langage en revanche, on n’a pas repéré de différence visible, du moins pour l’instant, chez les « vrais » bilingues : ceux-ci semblent utiliser exactement les mêmes régions temporo-pariétales à gauche pour les deux langues. Chez les « faux » bilingues – tous ceux qui parlent une deuxième langue, mais avec plus de difficultés que leur langue maternelle –, on trouve toutes les configurations possibles, y compris une séparation totale des régions actives entre les deux langues : la langue maternelle à gauche et la deuxième langue à droite ! Comme s’il existait une structure unique pour apprendre la première langue, et qu’ensuite le cerveau optait entre différentes stratégies possibles, peut-être en fonction des méthodes d’apprentissage ou de l’âge.
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Chez l’adulte, la perception de la langue se fait à travers le filtre de la langue maternelle, c’est-à-dire que toute parole entendue est codée dans un format acceptable par la langue maternelle.
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Toutes les langues de toutes les ethnies du monde permettent de dire absolument tout ce qu’on veut. Les langues des chasseurs papous ne possèdent certes pas un vocabulaire administratif étendu, ni un vocabulaire informatique, mais ce ne sont pas de vraies lacunes : le vocabulaire, comme vous le savez, se crée ou s’emprunte. Dans leur structure, leurs langues permettent toutes d’énoncer n’importe quelle idée. Et tout est traduisible d’une langue à une autre.
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En théorie, les linguistes parlent de « dialectes » lorsqu’une langue commence à se diversifier en variantes plus ou moins intercompréhensibles. Mais en même temps, dans un sens plus populaire, le statut de langue ou de dialecte dépend non de critères linguistiques mais de raisons politiques. Ce sont les États qui décident si telle langue est officielle ou non, si elle est autorisée pour rédiger les documents administratifs ou non, si elle est enseignée à l’école ou non.
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Pour un linguiste, il n’y a pas de différence fondamentale : une langue, c’est un dialecte qui a réussi. Le suédois et le norvégien sont considérés comme deux langues différentes, pourtant les Norvégiens et les Suédois se comprennent très bien, mieux qu’un Savoyard et un Picard parlant leurs dialectes. Le norvégien et le suédois ont réussi : ils sont portés par des États, tandis que le savoyard et le picard sont restés confinés dans leurs régions.
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On n’est certainement pas passé abruptement du cri de singe à la tirade shakespearienne. Je suis de ceux qui pensent qu’il y a un ou plusieurs stades de proto-langage. Beaucoup d’hypothèses ont été émises sur la question. Certaines sont vraiment amusantes, comme la théorie « ouah-ouah », selon laquelle nous aurions commencé à parler par onomatopées : cui-cui pour désigner l’oiseau, glouglou pour boire, etc. Ou encore la théorie « miam-miam » : le premier son aurait été mmm, le bruit du nourrisson qui réclame la tétée.
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On sait, depuis Darwin, que l’environnement ne crée jamais rien. La fonction ne crée pas l’organe. La bipédie n’est pas apparue parce que nos ancêtres avaient besoin de voir l’horizon, l’œil n’est pas apparu parce qu’il fallait voir, ni l’aile parce qu’il fallait voler. Ni – certainement pas – le langage parce qu’il fallait parler. L’environnement sélectionne les individus en fonction de ce qui les avantage ou alors il les élimine.
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Notre larynx n’est pas entièrement dévolu à la production de sons : il sert d’abord à réguler le flux respiratoire ; la langue est indispensable pour articuler, mais aussi pour la mastication et le goût. Dans notre cerveau, les fameuses zones du langage ne sont pas les seules qui entrent en activité lorsque nous tenons une conversation et, surtout, elles sont impliquées dans d’autres processus cognitifs, comme la reconnaissance des mouvements faciaux.
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