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Citations sur Troubadour (8)

– Fais bien attention, Gaucelm. Je ne suis pas devin, mais je sais reconnaître un véritable poète. Dans chaque génération on n'en trouve guère qu'un seul. Je suis persuadé que l'art te poursuivra comme un chien et qu'à la fin il te trouvera.
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Guilhelma regarda la lumière qui, en grands rayons dorés, traversait les trembles. En automne, le monde paraissait oblique. En été, toutes choses se trouvaient aplaties. Le printemps, c'était un souffle en direction du ciel.
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– Là où je suis né, dans le Limousin, ce sont les mots et non la voix qui font le poète.
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Juchée sur un piton rocheux, s'élevait devant leurs yeux la forteresse carrée de Ventadour. Ses mâchicoulis se détachaient nettement sur les champs qui s'étendaient jusqu'aux pics lointains. Le donjon et les murs d'enceinte se dressaient dans la lumière du soleil couchant qui leur donnait une teinte cuivrée. Là, sur son socle rocheux, bien appuyé sur des affleurements de pierre, le château de Ventadour offrait un aspect formidable. Rien ne paraissait pouvoir le menacer sinon la foudre venue du ciel. Des arbres, dans leur frondaison automnale rougeoyante, des herbes folles et de jeunes cèdres poussaient au pied même de l'enceinte. Au-dessous, sur un terrain pentu, quelques maisons étaient blotties les unes contre les autres comme pour se protéger.
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Comme la plupart des chemins de cette contrée inhospitalière, la route ne lui disait rien qui vaille. De si bonne heure, Gaucelm n'y rencontra personne, sinon les vents de Corrèze, qui ne lui laissaient aucun répit. Tout au long de son voyage jusqu'à Malemort, il apprendrait à les connaître tous. Il y avait ceux qui surviennent comme les pierres d'une fronde ; ceux qui battent les jambes du cheval et soulèvent les broussailles en effrayant le pauvre animal ; ceux qui sifflent tout doucement mais sans cesse aux oreilles d'une manière telle qu'on ne peut plus les oublier, même pendant le sommeil. Il y avait aussi des vents faibles qui viennent des lieux humides, rôdent sur les berges moussues, s'insinuent dans les terriers de blaireau, dans les trous des loutres et dans les puits profonds. Des vents qui sentent l'humus et les racines pourries. Comme il regrettait les vents puissants qui parcouraient les plaines chaudes du pays d'Uzerche, les vents inoffensifs qui, l'hiver, en ville, venaient gratter et cogner aux volets, rappelant aux habitants combien ils avaient de la chance d'être à l'abri dans leur chambre !
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— Nous autres poètes, nous sommes une drôle d'engeance. La beauté nous contraint au mensonge, dit Gaucelm.
— Qui a dit cela ?
— Je viens juste de le formuler.
— C'est très pompeux. On pourrait plutôt dire que le mensonge est mis au service d'un vers, qui parvient rarement à atteindre une chose aussi élevée que la beauté. Nous ne sommes pas une drôle d'engeance, mais une engeance insignifiante.
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Elle lui paraissait si raisonnable, cette foi que les autres nommaient hérésie. Auprès de ceux qui se prétendaient chrétiens – les soldats qui pillaient Mondragon, les chevaliers qui s'embarquaient pour l'Orient, et même le pape qui les exhortait à la croisade –, les cathares comme madame Belot paraissaient vraiment pieux. Ils s'en tenaient à leurs affaires. Ils assistaient les malades, ne souhaitaient de mal à personne, ne tuaient pas, ne mangeaient même pas de viande. Pourquoi donc les persécutait-on ?
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Aucun troubadour n'avait produit une chanson sous forme écrite, pas même ceux qui savaient former les lettres. Il en avait toujours été ainsi. Quand un troubadour avait chanté, les jonglars et jonglaresas veillaient à recueillir ses chansons et les répétaient, nourrissant ce grand fleuve de canzos qui animait les places de marché, les tavernes de village, les cours de châtelains et tous les lieux où des humains se rassemblaient pour les écouter. Quand les œuvres des troubadours ne méritaient pas d'être répétées, elles mouraient de mort naturelle. C'était le destin que méritait le travail mal fait de n'importe quel artisan.
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