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Critique de Tschum


L'auteur fait le constat, comme beaucoup d'entre-nous, de vivre une" expérience de désolation", désolation intérieure où le monde n'a plus ni goût ni saveur.
Le capitalisme sauvage actuel assèche et vampirise les ressources naturelles de notre planète et appauvrit les populations les plus fragiles provoquant ainsi une crise écologique et humanitaire.
J.P Pierron est sidéré par "notre impossibilité de croire ce que nous savons du désastre écologique et social ».
Il a écrit ce livre dans un esprit de" consolation, avec « une prise de conscience de l'absurdité de toutes les tâches à accomplir qui nous détournent de notre aspiration à être». Apprendre à faire la part en soi entre besoin, envie et désir, l'envie étant ce trouble qui nous pousse à avoir ce que les autres ont. Rivalité mimétique exacerbée par notre société de consommation. Il convient donc de cultiver une forme d'extériorité dans sa vie pour ne pas se laisser aliéner.
C'est pourquoi il propose une 'écologie "des milieux" qui suppose une écologie sociale qui appelle une écologie intérieur, « l'écospiritualité ».
Pour lui, l'écologie est aussi l'affaire des poètes et des spiritualités en renouvelant nos manières de vivre. En effet, l'écologie profonde concerne nos attitudes originaires, personnelles ou collectives. La nature n'est pas un bien à exploiter, mais une partenaire avec laquelle se relier. "L'enjeu n'est pas technique ou éthique, mais ontologique et spirituel».
Pierron nous invite à développer des expériences esthétiques et spirituelles sous toutes les formes possibles (méditation, contemplation, prières, yoga, marche dans la nature, cuisiner, pleine conscience d'un parfum, d'une odeur, etc.) et en particulier avec les arts qui nous rendent sensibles à nouveau et s'ouvrent sur des univers invisibles qu'ils rendent visibles". Pour retrouver et exploiter notre sensibilité, Pierron explique qu'il est nécessaire de «Lâcher-prise», pas « le lâcher-prise » de l'industrie du "bien-être" qui a pour objectif d'exercer son emprise sur la vie, mais au contraire celui qui nous permet d'être en prise avec elle et nous donne de la" disponibilité ! Disponibilité pour rechercher et découvrir sa "consistance intérieure" , transformer son rapport à soi-même, aux autres et à la nature, en cultivant un art de l'attention , afin, aussi, de pouvoir développer une posture critique à l'égard d'un nouveau type d'aliénation : les écrans, le numérique, les réseaux sociaux, etc.
L'éco spiritualité n'est pas chose facile et demande une transformation importante de nos manières d'être et nos manières de vivre afin de reprendre notre place, dans et avec la nature. Nous devons enfin croire ce que nous savons.
Si notre approche de l'écologie doit, aussi, être impérativement plus spirituelle, malheureusement, je crains que cela ne suffise pas pour lutter contre le capitalisme sauvage et son économie de profits qui nous entraînent inéluctablement vers un abîme qui pourrait-être catastrophique pour le genre humain.
Je remercie Babelio et les éditions de l'Atelier de m'avoir fait découvrir ce livre captivant et passionnant et un nouvel auteur, fin connaisseur de Bachelard et Ricoeur, qui vient de réveiller ma conscience de la nécessité d'avoir une démarche plus responsable et plus « spirituelle », même si je ne partage pas autant le côté parfois mystique de l'approche.
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