AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Marie Madeleine dans La Mystique, les arts et le lett.. (18)

Marie-Madeleine est bien plus qu'un personnage du Nouveau Testament ou qu'une sainte chrétienne. Elle est aussi, et surtout, celle qui du Moyen Age au Baroque, a attisé l'imagination de bon nombre d'artistes, peintres, poètes, musiciens. Dans la tradition occidentale, hébraïco-chrétienne, elle est peut-être l'unique expression significative d'un Féminin véritable, intégral, collectif et archétypique, apte à recueillir dans sa polyvalence, une infinité de projections. Ce que dit Jung du Christ comme archétype, est aussi valable pour elle
Commenter  J’apprécie          40
Le thème des femmes amantes délaissées qui dans I'intensité de la passion dépassent les hommes et se dépassent elles-mêmes est un leitmotiv de la poésie rilkienne. Marie-Madeleine est I'incarnation exemplaire de la « Liebende », l'amante qui se réalise non pas dans la possession mais dans le renoncement à l'objet d'amour car Dieu n'est pas un objet mais une direction ainsi que Rilke l'écrit dans Les cahiers de Malte Laurids Brigge.
Commenter  J’apprécie          30
Dans le cas de sainte Madeleine, le rôle du concile paraît essentiellement positif dans le domaine de la peinture: quelques scènes de sa vie, liées à des sources peu sûres, disparaissent, tandis que de nombreuses nouvelles scènes font leur apparition.
Les épisodes de la vie de la Madeleine qui ne sont plus représentés après la Contre-Réforme étaient dans la plupart des cas tirés de La Légende Dorée de Jacques de Voragine, unanimement condamnée comme trop légendaire. On ne peindra plus la Mondanité de la Madeleine (gravée de Lucas de Leyde en 1519) ni la Prédication de la Madeleine aux Marseillais ni les miracles de l'apostolat provençal.
A la fin du Moyen Age et à la Renaissance, les artistes multiplient l'image de la "myrrophore", élégante jeune femme représentée dans le riche accoutrement que portait la Madeleine dans les représentations des Mystères. Elle porte un vase généralement somptueux pour souligner le prix insigne du parfum qu'elle va répandre sur les pieds du Christ. Molanus s'insurge contre ce riche costume "c'est indécemment qu' elle est représentée par les peintres avec des vêtements d'apparat". Les théoriciens italiens de la Contre-Réforme s'élèvent aussi vivement contre ce luxe incongru
Commenter  J’apprécie          30
Mais le principal enseignement proposé par l'illustre pécheresse repentie est bien entendu l'exemple de la pnitence, Speculum penitentiae. Les protestants rejetaient certains sacrements comme la confession car ils jugeaient le baptême et la foi suffisants pour la rémission des péchés. « Péche hardiment mais crois plus hardiment encore » clamait Luther. Les exégètes catholiques s'emploient activement à réfuter cette affirmation ; le cardinal Robert Bellarmin, saint jésuite célèbre pour ses Controverses, consacre en 1613 un épais volume à la faute et à la à nécessité de la pénitence. La Madeleine éplorée représentée pieds du Seigneur chez Simon le Pharisien est l'image même de l'absolution : « Remissa sunt ei peccata multa, quoniam dilexit multum » ; dans sa retraite à la Sainte-Baume, elle incarne à la fois pénitence et repentir, c'est-à-dire, avec l'absolution, les trois éléments du sacrement de pénitence.
Commenter  J’apprécie          20
Sainte Madeleine est la preuve même du mérite obtenu en méditant dans la retraite les vérités de la foi : elle est poussée par l'amour et non l'orgueil de vouloir se sanctifier par ses propres œuvres, comme le croyaient les Réformés. Les tableaux représentant Jésus chez Marthe et Marie (Luc 10, 38-42) sont à cet égard très significatifs : un commanditaire catholique fera représenter Marie-Madeleine aux pieds du Christ, mains croisées et totalemnent inactie, écoutant la parole du Seigneur. Un protestant ne peut accepter cette représentation qui prouve (d'après le texte évangélique même) la supériorité de la vie contemplative sur la vie active : il fait placer dans les mains de Marie un gros livre, la transformant ainsi en pieuse Réformée lisant I'Écriture.
Commenter  J’apprécie          20
Ies décrets du concile en matière d'art religieux sont la formulation définitive d'une évolution qui apparaît en fait dès 1530 en Italie. Les auteurs des traités ont développé et complété les enseignements de Trente en présentant une doctrine cohérente: l'art doit être utile à l'homme, agir sur les sentiments des croyants, adhérer à la réalité visible. Il semble que les peintres, dans leur grande majorité, ont représenté sainte Madeleine en tenant compte de tout cela, sans doute sous l'impulsion de leurs commanditaires.
On pouvait craindre que les règles édictées par le concile de Trente, puis les théoriciens de l'art chrétien, tarissent l'imagination créatrice des artistes ; il n'en fut rien, malgré les consignes prudentes quant à l'orthodoxie des images, les pein- tures de sainte Madeleine connurent un formidable développement.
Commenter  J’apprécie          20
Auréole suprême, la chevelure si fluide, qui enveloppe le corps de la sainte et ruisselle tout le long, traduit cette spiritualité de l'eau vive qui est une spiritualité baptismale.
Commenter  J’apprécie          20
La fortune de l'iconographie magdalénienne en Italie, entre les XIIIe et XVe siècles, s'inscrit au cœur de la Réforme Mendiante, puis des mouvements de l'Observance qui la traversent. Au XIIIe siècle, Marie-Madeleine est liée à l'Ordre des Franciscains : trois des plus grands cycles de peinture monumentale qui lui sont dédiés, sont commandés ou inspirés par les Franciscains. Ce sont d'abord les fresques qui décorent la chapelle consacrée à la sainte dans l'église inferieure de la Basilique Saint-François d'Assise, puis celles peintes dans la chapelle Rinuccini à l'intérieur de l'église Santa Croce, à Florence, enfin celles de la chapelle du Podestat dans le Palais du Bargello, à Florence aussi, dont il ne reste plus grand-chose aujourd'hui . Marie-Madeleine appartient à la pastorale des Frères.
A partir des années soixante-soixante-dix du XIVe siècle, un reclassement s'effectue au sein de la clientèle des Ordres Mendiants, au profit des Dominicains, mieux insérés dans le patriciat urbain. Parmi les couvents des Prêcheurs, ceux de Fiesole à la fin du XIVe et de Saint-Marc à Florence au XVe assurent à Marie-Madeleine son plus vif succès : elle en vient à incarner, aux yeux des Observants et de leur clientèle, l'image parfaite de la pénitence.
Commenter  J’apprécie          20
Le gnosticisme dresse apparemment un évangile contre un autre, l'évangile magdaléen contre I'évangile apostolique, enseignement contre enseignement, doctrine contre doctrine. Mais la mystique bérullienne, spontanément, sans thématiser, dit qu'entre Jésus et Madeleine tout a lieu sans enseignement, sans doctrine, de l'un à l'autre immédiatement. Le secret n'est pas caché. Il est même en un sens toujours manifeste dans les regards, les gestes, les états- j'emploie un mot éminemment bérullien - de la Madeleine. Mais c'est l'immédiat du coeur qui laisse sans mots et sans voix pour le dire.
Commenter  J’apprécie          20
Le Carmen de Beata Maria Magdalena est l'expression des convictions profondément chrétiennes de Pétrarque. Pétrarque connaissait bien la patristique mais son christianisme, loin des controverses exégétiques et théologiques, demeure essentiellement sentimental. Pour lui, la rencontre de la Madeleine et du Christ est un coup de foudre qui aboutit à une soumission et un amour total. Marie-Madeleine ne séduit pas le Christ, elle est conquise par lui, elle est le Christ. L'amour est identification avec l'être aimé, chaque blessure du Christ sera une blessure pour Marie-Madeleine; ainsi, les souffrances de Marie-Madeleine sont exemplaires pour le chrétien, pour lui aussi c'est au prix de la souffrance qu'il sera jugé digne de la résurrection. La démarche fondamentale est celle de la conversion, il faut aller vers le Christ pour le connaître et l'aimer.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (3) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Jésus qui est-il ?

    Jésus était-il vraiment Juif ?

    Oui
    Non
    Plutôt Zen
    Catholique

    10 questions
    1847 lecteurs ont répondu
    Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

    {* *}