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Critique de clemleroy


Mathieu Pigasse signe ici un livre engagé et passionné.

Sur le fond la pensée de Mathieu Pigasse est simple : nos dirigeants sont affligeant d'immobilisme. Ils manquent de vision, de courage et se complaisent dans la procrastination et la "normalité". L'austérité à l'oeuvre est l'exact contraire de ce qu'il faudrait faire, le risque doit primer sur la rente. La créativité sur les idées reçues. de la crise grecque à la crise chypriote, l'auteur appuie ses propos d'exemples le réquisitoire est sévère surtout pour la gauche et François Hollande en particulier qui n'est jamais cité (on se demande bien pourquoi) mais toujours dans le viseur.

Or le monde évolue très vite. Il convient donc de changer de perspective, de sortir de la boite logique dans laquelle le discours politique nous enferme. Il demande à tout à chacun de ne pas se résigner et de faire bouger les lignes. Il trace rapidement ses propositions : des états unis d'Europe économiquement intégrés avec un nombre de pays plus petits, une réforme en profondeur de l'état (dont une mesure phare serait la suppression des départements), redonner l'envie de vivre ensemble.

Il faut bien avouer que ce discours n'est pas neuf. Par ailleurs l'auteur assène des vérités économiques mais ne développe aucune données pour les étayer. Il justifie aussi notre identité européenne commune de curieuse façon : "Dans n'importe laquelle des métropoles de la planète, je reconnais au premier coup d'oeil un Européen" pour nous expliquer quelques lignes plus loin que les pays de l'ex-URSS n'ont rien à faire dans l'Europe.

Sur la forme, le ton est vif, voire mordant, volontiers redondant (le dictionnaire des synonymes a du être son livre de chevet).

L'auteur prend du plaisir à convoquer des personnages variés : Pessoa, Roosevelt, Camus, Morin, Nietzsche, Shakespeare et quelques rockers. C'est presque une citation par page qui vient illustrer son propos. Certains trouveront du plaisir à recaser certaines d'entre elles dans des dîners, j'ai trouvé pour ma part cela gênant. Une citation est toujours réductrice et morcelée. Peu parviennent à résumer une pensée.

Mathieu Pigasse en prônant l'anormalité signe finalement un livre assez conformiste.
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