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Critique de ninamarijo


Ce conte, a été publié en 1926 à l'époque où on assiste à la montée au pouvoir de Staline.
Boris Pilniak relate la mort d'un commandant de l'Armée Rouge, ici du nom de Gravilov, qui, souffrant d'un ulcère est prié par les autorités « de monter sur le billard »… trainé en salle d'opération celui-ci meurt. C'est en fait, l'histoire véridique de M.Frounzé, l'homme qui a succédé à Trotski à la tête de l'Armée Rouge, même si l'auteur s'en défend dans « un avertissement de l'auteur » en préface du livre.
Ce texte raconte comment « la machine infernale » du pouvoir broie ces sujets ; à sa sortie dans la revue littéraire « Novy Mir » il est immédiatement censuré et la revue réimprimée.
Boris Pilniak emploie un langage imagé et une écriture saccadée où les nombreuses répétitions nous déroutent et nous perdent. Dans ce rythme rapide, parfois haletant, Pilniak nous embarque au milieu de « cette ville machine » où l'industrialisation et la mécanisation changent les rapports au temps, à l'espace, et aux gens. le texte est d'une originalité surprenante, tout concourt à annoncer et dramatiser l'événement qui se prépare : le temps est lugubre, le brouillard gris, « les bruits stridents » et « la lune fatiguée de courir » : on avait l'impression « qu'elle était affolée, qu'elle se dépêchait, qu'elle courait, qu'elle sautillait pour arriver quelque part, pour ne pas être en retard --- une lune blanche parmi des nuages bleu foncé et les noires crevasses du ciel. »
Puis le matin fatidique, tout redevient silence : « le silence glacé de l'aube où « la lune se mourait dans les ténèbres de l'aube » où seul, le bruit du téléphone résonne entre l'hôpital et « l'homme au dos raide de la maison numéro un », tout, donc se taisait, « comme on doit se taire là où la mort est présente. »
Le récit est glaçant !
Lisez ce court récit il est le premier du « genre » et avec d'autres écrits il mènera son auteur à la mort !

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