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Critique de thedoc


« La Maison des morts »… Avec un titre pareil et une couverture à l'esthétisme soigné – très jolie soit dite en passant-, on pourrait se dire « Voilà encore un livre de littérature ado qui sent le marketing à plein nez ». Les critiques en quatrième de couverture sont bien sûr très élogieuses, et justement, j'ai appris à m'en méfier suite à quelques déceptions. Encore du marketing… Et puis, malgré tout ça, j'ai emprunté ce livre de Sarah Pinborough – une parfaite inconnue pour moi -, histoire de me faire mon propre avis.

Quelque part en mer, une île. Quelque part sur cette île, une demeure, appelée par ses occupants « La maison des morts ». Ces derniers sont essentiellement des garçons, enfants et adolescents, encadrés par des infirmières froides et impassibles. La Matrone, une femme austère aux allures de Cerbère, est la responsable de cette maison particulière destinée à accueillir des jeunes gens qui ont été diagnostiqués porteurs du gène d'une maladie mortelle. Ils sont les Déficients. Enlevés à leurs familles, ostracisés, les voilà regroupés dans cette demeure, attendant les premiers symptômes qui les condamneront à une mort certaine. Toby est l'un d'eux. Pour éviter de souffrir davantage de cette situation, le jeune homme s'est blindé : ne pas s'attacher à ceux qui l'entourent et se plonger dans une sorte d'apathie. Mais lorsque Clara arrive dans la maison, tout est bouleversé. Clara, c'est la joie de vivre : elle profite de chaque instant qui lui est donné. Et Toby, malgré lui, comme un papillon attiré par la lumière, est attiré par la jeune fille.

Ne prévoyez rien à faire lorsque vous commencez ce livre car il est très difficile de le quitter.
Je m'attendais à une histoire fantastique mais il s'agit plutôt ici d'un roman d'anticipation. Dans un récit très prenant qui alterne passé – récit à la troisième personne sur les souvenirs de Toby – et principalement présent - à la première personne avec la narration de Toby, nous plongeons dans un univers angoissant et terriblement sombre où la mort est omniprésente. Et pourtant, malgré ces thème très noirs – la maladie, la solitude – l'auteur réussit à introduire un incroyable souffle de vie dans son histoire. Car l'essentiel est là : peu importe le temps qu'il nous reste à vivre, l'essentiel est dans la manière dont on profite de l'instant qui nous est donné. le personnage de Clara, solaire, symbolise cette soif de vivre et va devenir la personne salutaire pour Toby. La vie est là, tout autour. Il suffit juste de franchir le mur pour la redécouvrir.
Les personnes qui les entourent, d'Ashley, le religieux, au jeune Will enfantin, en passant par le surdoué Louis, sont tous extrêmement attachants. Un sentiment de fraternité lie progressivement ces jeunes condamnés, tandis que les adultes - les infirmières, menaçantes, et professeurs, vagues silhouettes – les entourent de manière diffuse.

Alors certes, on retrouve les thèmes classiques du premier amour, de l'amitié, de la mort, très souvent galvaudés dans la littérature ado. Mais Sarah Pinrobough a trouvé ce petit quelque chose qui rend cette histoire terriblement addictive et surtout, particulièrement bouleversante. Car si je m'attendais à une certaine fin, l'émotion m'a tout simplement surprise en lisant les dernières phrases. Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux apparences.
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