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Critique de Marti94


Avec cette « Tentative d'évasion (fiscale) » le couple de sociologues Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon font une nouvelle fois leur job et c'est très bien pour nous.
Ils nous proposent une enquête sociologique au coeur des paradis fiscaux de la haute finance et des grandes fortunes. Pour cela, ils nous emmènent en Suisse, au Luxembourg ou encore à Bercy.
Non seulement ils dénoncent les faits mais, ce qui est plus grave, leur banalisation et surtout l'impunité et le sentiment de puissance que donne l'argent.
Les faits, ce sont, chaque année, entre 60 et 80 milliards d'euros qui ne rentrent pas dans les caisses de l'État, selon le syndicat Solidaires Finances publiques. de quoi payer les intérêts annuels de la dette et résorber le « trou » de la Sécurité sociale.
Cette fraude si importante est pourtant organisée par et pour les nantis. Car le pouvoir économique et social permet l'accumulation éhontée de richesses par la dispense, pour la classe dominante, de payer des impôts proportionnels à l'immensité de leurs richesses.
L'incursion des deux sociologues au ministère des finances à Bercy leurs permet de décrire son fonctionnement et les limites de l'intervention des fonctionnaires face à la fraude fiscale des nantis, en raison d'un pouvoir politique qui peut être complice de petits arrangements entre amis. Alors quand les décideurs sont juges et parties ça donne des situations scandaleuses. C'est ce que l'on appelle la délinquance en col blanc et certains mériteraient vraiment la prison.
En tout cas, il n'y a pas autant d'indulgence pour les pauvres qui fraude. Alors pour un pays qui se réclame d'une « République irréprochable » ça fait froid dans le dos.



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