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Critique de CineKino


Je retrouve une nouvelle fois ce couple de sociologues, dont on a du mal à suivre tous leurs ouvrages tant ils sont prolifiques telle une Amélie Nothomb de la sociologie. Les Pinçon-Charlot, toujours passionnés par les riches, s'intéressent à l'habitude que ces derniers ont prise de dissimuler de l'argent et de chercher à payer moins d'impôt. Ce que certains qualifieront d'optimisation fiscale, mais qui au final relève de la fraude fiscale, même si les banquiers et autres spécialistes impliqués dans ces trafics savent jouer avec les limites du droit fiscal.

Toujours dans leur style de reporters de terrain, d'analystes et de commentateurs militants, les Pinçon-Charlot nous emmènent à leurs côtés dans un voyage très vivant en Suisse et au Luxembourg, mais aussi à Bercy (parfois encore plus verrouillé que ces pays), et nous font croiser pas mal de personnalités (dévoilées notamment par les fuites de documents grâce à des lanceurs d'alerte comme pour les affaires HSBC et Panama) qui en prennent pour leur grade.

Avec ce gros travail de recherche et de suivi de l'actualité, ils nous permettent de ne pas oublier tous ces cas et de comprendre un peu comment tout ça fonctionne. J'ai notamment découvert les dessous des ports francs (juste après avoir appris leur existence la veille en voyant "Tenet" au cinéma !). Ces entrepôts hors des lois, construits spécialement pour que les riches viennent en jet privé stocker des oeuvres d'art ou autres produits luxueux de façon discrète, sont aussi un moyen de blanchir l'argent sale grâce aux dates de prescription : une oeuvre volée placée 15 ans peut ensuite ressortir en toute impunité. Impunité, c'est finalement le mot phare de ce livre tant il est difficile de sanctionner toutes ces pratiques, les politiques de ces dernières années leur permettant une amnistie en payant juste une petite pénalité, et encore.

Je devrais arrêter de lire ce genre de livres, tellement c'est écoeurant de découvrir ces pratiques de clan, considérées comme normales pour les riches et qui perdurent malgré quelques – timides – tentatives de contrôle politique. Mais ce ''toujours plus'' des riches a en même temps quelque chose de fascinant, et je comprends la passion de nos sociologues pour ce sujet décidément sans fin, que je remercie de m'enrichir… culturellement à défaut de m'enrichir financièrement !
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