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Critique de Nicolino


C'est la quatrième fois que Carl Pineau raconte les aventures de son inspecteur de police nantais, ce Greg Brandt-Nuit nantaises 70's est le premier dans l'ordre chronologique. Ça tombe puisque je n'ai pas lu les autres.
En janvier 1976 Brandt sort de l'école de police et débarque fraîchement de Paris.

Trois braqueurs masqués attaquent un fourgon et raflent un paquet de fric tout en tuant deux convoyeurs. C'est le plus gros braquage de la région, avec qui plus est, des méthodes de sauvages. Tout le commissariat est sur le pont, Greg Brandt fait équipe avec Pierrick, le noctambule bretonnant du groupe. On traverse Nantes, de jour comme de nuit, tout les hauts lieux et les barons de la pègre locale sont visités ; comme à Marseille ou à Lyon, les bars de nuit, le racket, le grand banditisme et autres activités illégales sont bien implantés dans la ville.
Parallèlement à ce braquage qui sert de colonne vertébrale au roman, Greg s'occupe du viol d'un jeune homme en plein centre-ville. le tout sur fond de misère sociale, d'alcoolisme, de violences en tous genres.

Quand quelques semaines plus tard, un autre braquage a lieu suivi de près par un meurtre, le livre prend une bonne dose d'adrénaline. Les personnages sortent de leurs gonds, les colères, jusqu'ici contenues, éclatent bruyamment, les poings et les flingues sont de plus en plus sensibles.
Carl Pineau signe un roman où ça bastonne sec, et où il y a plus de monde au début qu'à la fin.

Plus on progresse dans le livre, plus on en apprend sur Greg Brandt. Jeune flic précédé par la réputation paternelle posthume, il paraît plus moderne que ses collègues, plus droit que certains aussi, pas incorruptible mais pas loin. C'est un bleu, mais pas un abruti. Il n'a pas trop de difficultés à se fondre dans l'équipe du commissariat ni à évoluer habilement dans les eaux plus troubles du milieu nantais, entre barbouzes gaullistes, anciens de l'OAS, et jeunes giscardiens. Les violences et les morts auxquelles il est confronté l'endurcissent en un rien de temps. C'est typiquement le genre de personnage auquel on s'attache rapidement.

L'ambiance est proche du roman policier des années 70, entre le polar de gare et Raf Vallet. Mais, avec son politiquement correct, son féminisme et son anti-rascisme Brandt semble débarquer directement d'aujourd'hui ; ça paraît anachronique, décalé, mais cela souligne aussi les vilains traits de ses années dont beaucoup sont nostalgiques.

Greg Brandt-Nuit nantaises 70's ravira les nantais puisqu'on va et vient en tout sens dans la ville et ses alentours, certains endroits se colorent d'une nuance bien sombre. Les autres y trouveront de quoi apaiser leurs heures d'insomnie tant l'écriture, bien rythmée, est couplée avec une histoire addictive parfumée au Chivas et aux Gitanes. Les quatre cents et quelques pages vous attrapent au coucher et vous relâchent dans le milieu de la nuit sans que vous ayez vu le temps passé.
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