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Critique de Calimero29


J'avais lu "Se taire", le précédent roman de Mazarine Pingeot et j'avais apprécié à la fois le style et le thème principal du secret refoulé qui ronge.
Dans ce roman Lucie, mariée, deux enfants, rédactrice dans un journal scientifique apprend la mort d'un ami d'enfance, Louis, un an après le suicide d'Héloïse, sa cousine; les trois enfants passaient leur été en Dordogne et des liens très forts s'étaient établis entre eux. Cette mort fait remonter des souvenirs heureux mais également la peur, tapie en elle, après l'agression dont sa cousine et elles ont été victimes à neuf ans, dont Louis a été témoin et qui a été étouffée par les familles mais aussi par les enfants eux-mêmes.
Lucie a peur de tout, peur multipliée par une imagination morbide, peur des déplacements en métro, d'être face à ses étudiants quand elle enseignait, d'un crash d'avion quand son mari par en mission à l'étranger, de la rue... Elle commence à s'enfoncer dans la dépression, la réalité distordue par sa peur.
On retrouve les thèmes déjà évoqués dans "Se taire" avec un secret que l'enfant doit taire, le silence qui ronge et détruit, la famille qui préfère faire comme si rien ne s'était passé, comme si les traumatismes disparaissaient avec le temps alors qu'ils s'enracinent.
Ces thèmes sont intéressants mais que cette lecture fut laborieuse et ennuyeuse : innombrables digressions philosophico-scientifiques sur le temps, la mémoire, l'engagement, Bergson, Einstein, Heisenberg..., descriptions répétitives des peurs de Lucie chaque fois qu'elle prend le métro, va au travail (c'est-à-dire tous les jours!), considérations sans aucun intérêt sur la nécessité de se munir de sacs plastiques pour faire ses courses sinon elles sont difficiles à porter (!!!), séance en visio-conférence d'essayage de chaussures, des définitions de Wikipédia, des citations de philosophes, des paroles de chansons qui m'ont donné l'impression d'un remplissage artificiel pour atteindre un nombre de pages honorable. Toutes ces scories verbeuses ont tendance à oblitérer le coeur du roman qui aurait mérité un autre traitement.
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