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Critique de sandrinalillebookine


Tout n'est pas acquis.
Dans sa vie, Souheila, une jeune femme de 28 ans, institutrice, « aligne tout : un ami, un salaire, un deux pièces". "Sur le papier, je cochais toutes les cases." et puis dans l'année pourquoi pas un enfant ? de cette vie un peu routinière où le chemin semble tout tracer, Sou dévie du chemin pour entrer dans un salon de massage sans en parler à son compagnon, Rémi. Elle prend même un abonnement en secret. Est-ce par culpabilité de gaspiller de l'argent au lieu d'avoir un psy ? En tout cas, cela lui fait du bien. A chaque massage, elle se pose plein de questions et s'interroge, par exemple, sur l'identité de ces femmes masseuses étrangères, sur ses relations. Elle s'est trouvé un espace d'intimité. Et quand un jour, elle est face à la porte close du salon, elle est désemparée. Interpellée par la police, elle va se retrouver victime d'un scandale avec d'autres femmes qui vont former un Collectif pour se défendre. Dans ce groupe, qui revendique leur droit de gérer leur corps qui a été "violé" (l'auteure parle de cette vague #meetoo) où elle peine à trouver sa place, elle se rapproche de Véronique, agent immobilier et de son mari Paul, psychanalyste. Commence alors une 2e partie de ce roman où Souheila continue sa quête personnelle, à côté des dictats du collectif, en cherchant à entrer en contact avec Paul.

Je n'en dirais pas plus sur les 2 événements qui font basculer le roman pour ménager l'envie de le découvrir, d'une part, la cause de la fermeture du salon et d'autre part, la rencontre avec Paul. Et enfin, le roman change brusquement de cap, vers la fin, suite au décès de sa grand-mère, Sou décide de partir à Larache retrouver sa famille et ses origines marocaines. Car son père est mort quand elle avait 5 ans et elle ne sait rien de lui, même si sa mère vit toujours à Sarcelles, elle a peu de contact avec sa famille paternelle.

Ce qui interpelle en tant que lecteur, c'est que le personnage principal n'arrive pas à se positionner et être en accord entre la société et ce qu'elle éprouve et qu'elle n'arrive pas non plus à s'exprimer ce qui suscite des questionnements. Tout n'est pas acquis, n'a pas de réponses. Parfois on ne sait pas où est sa place.
A part cette envie de se faire masser, c'est une femme qui se positionne assez peu, qui continue de se chercher et qui fuit la réalité du quotidien. On sent qu'elle est toujours dans un entre deux, qu'elle a peur de s'engager et tourne les situations en dérision, avec une certaine répartie, parfois décalée.
Cette histoire peut paraitre confuse et elle est pourtant très bien menée, très bien écrite, avec une fin assez surprenante qui nous entraine ailleurs, vers un apaisement.
Merci à Babelio et la ME Mialet-Barrault pour cette très bonne lecture qui interroge le quotidien et l'engagement. Débat ou pas débat ?
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