Un coup de coeur pour cette pièce où l'identité est mise à mal, où l'esprit s'efface pour laisser un « corps sans nom ».
J'aime la façon dont les personnages évoluent les uns autour des autres, je retrouve sans soucis « l'esprit » de l'époque, cette montée des puissances néfastes qui influencent les êtres.
Pirandello réussit à faire preuve de justesse, tout en démontrant tout son ressentiment pour les puissances qui se développaient en Allemagne et en Italie. Comme l'Europe qui courait à sa perte, les personnages se tournent autour en se détruisant mutuellement. La folie semble s'inviter dans les familles, les relations, où chacun veut dénoncer l'autre et apporter des preuves qui ne seront là que pour servir cette même personne. Comme tu me veux est une pièce où l'on détruit l'humain pour un profit personnel, où on altère l'identité d'une autre pour qu'elle rentre dans un rôle. le doute qui plane jusqu'au bout montre cette vision du monde, à travers une femme particulière, qui se détruit, qui s'oublie, qui s'efface.
Ou comment devenir une autre pour effacer son passé.
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