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Citations sur Today we live (83)

Renée se protégeait très efficacement de l'arbitraire de l'existence et de l'inconstance des hommes en vivant le moment présent intensément, comme si c'était le dernier.
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Cette nuit-là, Mathias se réveilla en sursaut. Renée était serrée contre lui. Elle avait blotti sa tête contre son torse et avait posé une main sur sa hanche. Il sentait la chaleur de sa respiration contre sa peau, le poids très léger de son bras contre son flanc. Un bref instant, il eut le réflexe de refermer ses bras sur elle. Et puis non. Fallait pas pousser !
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Au fond, ce qui faisait que les nazis ne deviendraient jamais les maîtres du monde, c'était leur manque total de sens de l'humour. Et, corrélativement, leur inaptitude à l'autodérision.
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"Comment tu t'appelles" demanda-t-elle.
Dieu qu'elle l'énervait avec ses questions ! Il n'avait aucune envie d'entendre l'enfant l'appeler par son nom : Mathias. "Mathias, j'ai faim", "Mathias, j'ai froid", "Mathias, je dois faire pipi", et toutes ces geignardes que les enfants rabâchent. C'est alors qu'il se rendit compte qu'elle n'avait encore jamais demandé quoi que ce soit. Absolument pas une plainte, depuis ce moment dans la forêt où... où il avait dégommé Hans. Il pouvait être décapité pour ça. Mais surtout pour avoir épargné une Juive. Difficile de dire lequel des deux crimes était le plus grave.
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Pendant que la petite racontait, il s'était senti léger, apaisé, loin de cette guerre. Il était revenu là-bas, dans la tente de la vieille indienne. Mais c'était un autre temps, un autre lui-même.
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Elle ne négociait pas avec la réalité. Jamais. En revanche, elle se plongeait avec passion dans les légendes et les contes, des histoires anciennes très éloignées de son présent. Elle les percevait confusément comme les seuls vrais remèdes à la laideur du monde ; et, paradoxalement, comme les éblouissants reflets de sa fulgurante beauté.
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Renée aimait bien cette expression, c'était drôle, ça donnait l'impression que ce n'était pas tout à fait terminé, puisqu'on faisait encore quelque chose, pas très folichon, certes, mais c'était quand même mieux que rien. Renée n'avait jamais cru à toutes ces histoires d'aller au ciel, d'être avec les anges, de voir le bon Dieu. L'image de la terre et des racines de pissenlits était bien plus conforme à ce qu'elle pressentait.
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Pour un gars qui paraissait mépriser profondément l'existence, il est exceptionnellement doué pour la vie.
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Une semaine plus tard, il prêta serment dans la SS, se fit tatouer un numéro de matricule sous le bras gauche. Comme les juifs, s'était-il dit. L'élite avait droit à ce traitement, de la même façon que le fin fond du panier. C'était d'une logique implacable, en réalité : pour que le jeu soit parfait, c'est-à-dire équilibré, il fallait que les bons et les méchants existent en miroir les uns des autres. Il fallait que les bon et les méchants existent, tout simplement. Les nazis rêvaient de bannir les juifs de la surface de la Terre, mais l'anéantissement du peuple juif entraînerait ipso facto celui des nazis, puisqu'une des principales raisons d'être du nazisme était précisément l'extermination des juifs. Le pur nazi ne se définit que par son contraire et sa négation, le Juif. Sans lui, il retourne au néant. C'était vertigineux, mais cela avait sans doute le mérite d'expliquer pourquoi on avait choisi une chose aussi moche, douloureuse et infamante que le tatouage d'un numéro sous le bras comme signe d'appartenance à la crème de la société, comme à sa lie.
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En traversant la cour, ils entendirent une salve de déflagrations qui venait de la forêt toute proche, dans les parages du ruisseau où Mathias et Renée avaient dû laisser la jeep. Un obus passa non loin de la ferme. Jeanne sursauta et renversa une partie du lait qu’elle transportait.
Dans la cave, les civils étaient tétanisés par les tirs. Personne ne fit donc attention à la mine chamboulée de Jeanne ; on mit cela sur le compte de la peur. Jules grogna, il voulait les Américains dehors. Mais Pike n’était pas décidé à partir ; la radio restait inutilisable, et ils n’allaient pas se fourrer au cœur des combats, avec si peu de munitions, et deux blessés qui n’étaient pas encore en état de marcher.
On distribua le lait, qui apporta un peu de réconfort. En buvant sa première gorgée, Sidonie fut frappée par une image : elle se revoyait enfant, assise sur les genoux de sa grand-mère, sirotant son « lait de poule » tiède devant le sapin de Noël. Et ça lui revînt: on était le 24 décembre, le soir du réveillon. Personne n’y avait pensé ! Elle dit :
« Et si on en gardait pour ce soir ? C’est le réveillon ! »
Tous se figèrent , complètement abasourdis. Noël. C’était presque absurde en un moment pareil, avec la guerre tout autour, les gens qui meurent, qui marchent dans la neige, ou qui attendent, affamés et congelés dans les caves, avec les maisons en ruines, les bêtes éventrées dans les cours, et sur les chemins, les forêts en flammes.
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