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Critique de lunch


Kevin « BoingFlop » Phenicle n'est encore qu'un gamin lorsqu'il fait ses premiers pas dans le monde du piratage. Doté d'un don unique, il est capable d'émettre avec sa bouche la fréquence adéquate (2600 Hz) pour dompter les lignes téléphoniques. Il faut savoir qu'au début des années 80', le téléphone ne fonctionnait pas tout à fait comme aujourd'hui et ce signal permettait, lorsqu'une communication avec un numéro vert était initiée, de basculer vers un autre correspondant en faisant croire à un nouvel appel et ce... gratuitement !
Intéressé par tout ce qui a trait à la technologie, il passe ainsi du phreaking (piratage téléphonique) au hacking (piratage informatique) à l'aube des premiers ordinateurs.

Wizzywig est le récit de sa vie, de sa jeunesse à sa sortie de prison, car le garçon va être arrêté et incarcéré pour ses actes, qualifiés d'espionnage.
Aux États-Unis, on ne rigole pas...


Un récit pour un lectorat exigeant.

Je ne connaissais rien du phreaking lorsque j'ai entamé cette lecture, je ne connaissais même pas l'existence de ce mot. Pour dire vrai, je me suis demandé si ce type de piratage n'était pas une fiction. Quelques recherches m'ont prouvé le contraire.
Apprendre toutes ces choses improbables sur l'utilisation frauduleuse des lignes téléphoniques était terriblement intéressant mais en même temps tellement ennuyeux. J'étais pris entre deux feux, celui de l'attrait tout particulier de ce qu'on ne connaît pas et qui nous interpelle, et celui de la lassitude d'un monde tellement abstrait qu'il paraît incompréhensible.
Un livre exigeant et un sujet qui ne facilite pas l'immersion pour les non initiés. L'histoire est dense et demande une bonne dose de concentration.
De plus, Ed Piskor a volontairement accentué cette effet de lourdeur par un gaufrier répétitif sur la majorité des 286 planches de l'album. Une décision qui condamne à un rythme lent, accentué encore par un texte relativement conséquent.

Il s'agit de la première oeuvre solo d'Ed Piskor après deux collaborations avec Harvey Pekar (American Splendor et The Beats). Pour l'illustrer, l'auteur s'emploie au noir & blanc avec une grande clarté. Son trait est réaliste à l'exception des yeux et du nez du protagoniste principal, accentuant son côté « monsieur tout le monde ». le dessin témoigne d'un travail précis et soigneux bien qu'on puisse regretter une certaine rigueur dans les postures.


Critique de la société américaine.

Le sujet de la piraterie, omniprésent en toile de fond, n'est pas le seul abordé dans ce livre. On y parle aussi de justice, de conditions d'incarcération et des écueils du système américain (facilité à se procurer de nouvelles identités sur la base d'un simple acte de naissance)...
Une critique sous-jacente de la société étasunienne et un doigt pointé sur ses failles. C'est sur ces questionnements-là que le livre bouscule, interpelle et gagne en intérêt.

[...]


La suite à lire sur BenDis... !
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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