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Critique de Colchik


Première rencontre pour moi avec Sylvia Plath. J'augure que ce ne sera pas la dernière, car son écriture agit avec un charme étrange, entêtant, au fil de ces miscellanées, certes inégales, mais ourlées de la même acuité mélancolique et teintées d'ironie.
Ce recueil de textes réunis par le poète Ted Hughes, l'époux dont elle s'était séparée peu de temps avant son suicide, peut paraître disparate – et il l'est – puisque s'y côtoient réflexions sur la poésie, souvenirs d'enfance, nouvelles au contenu très autobiographique, mais il révèle le talent singulier de Plath. J'ai été frappée par la fulgurance des touches poétiques qui traversent son texte au moment où l'on s'y attend le moins. Dans le tissage de la narration apparaissent tout à coup ce qui pourrait passer pour des mailles sautées, mais sont en définitive des jours créés par un fil rapporté et laissant entrevoir un autre niveau de perception de la réalité. Cette intrusion inattendue dans une réalité triviale, parfois lissée à l'extrême, engendre un pas de côté chez le lecteur.
Ainsi : « Ses chaussures à semelles de caoutchouc crissent comme si elles écrasaient des souris vivantes. » La banalité de la scène – une infirmière poussant une table roulante où se trouve une cafetière destinée à une réunion de secrétaires – est pulvérisée par cette comparaison grinçante.
La nouvelle intitulée Johnny Panic et la bible des rêves se distingue par son climat fantastique et anxiogène, une sorte de clin d'oeil grinçant et désespéré à la folie et à l'univers psychiatrique.
Sylvia Plath nous livre son existence chancelante avec la pudeur d'une rescapée et le courage d'une condamnée.
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