«
Sylvia Plath elle-même aurait certainement exclu plusieurs de ces nouvelles, elles sont donc publiées contre son propre jugement ». Voilà, à mes yeux cela explique leur qualité inégale, signalée par d'autres lecteurs également (il s'agit d'un extrait de la préface).
Dans son journal,
Sylvia Plath se montre critique : « Ecoeurée par la nouvelle que je venais de finir : texte rigide et artificiel, histoire d'un homme tué par un ours, parce que sa femme le souhaitait de toute évidence, sans que soit analysé ou développé aucun des courants souterrains d'émotion profonde. Comme si tout ce qui pouvait bouillonner ou jaillir du plus profond de mon expérience était recouvert de petits couvercles hygiéniques transparents. » Cela porte sur la nouvelle le Cinquante-neuvième ours.
Au fil des pages, je tombe parfois sur une fulgurance, sur une sensibilité à fleur de peau.
Ou alors sur un abyme de détresse.
Un extrait de Johnny Panic et la Bible des rêves :
« Onze heures plus tard. Je suis vidée jusqu'à la moelle, en plein mois de mai 1931, en compagnie d'une infirmière qui vient juste d'ouvrir un sac de linge sale dans le placard de sa malade pour y découvrir cinq têtes coupées, dont celle de sa mère.
Un air glacé m'effleure la nuque. »
Quatrième de couverture – erronée :
« Ce recueil réunit la quasi-totalité de l'oeuvre de nouvelliste de
Sylvia Plath ».
Sur wikipedia on apprend que son oeuvre en prose compte plus de cinquante nouvelles, alors qu'ici on en découvre quatorze uniquement. (Editions la Table Ronde, 325 pages).