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Catherine Nicolas (Traducteur)
EAN : 9782710304395
252 pages
La Table ronde (19/09/1990)
3.47/5   19 notes
Résumé :
Ce recueil réunit la quasi-totalité de l'œuvre de nouvelliste de Sylvia Plath, qui lui importait plus que tout autre forme littéraire. Dans l'Amérique crispée des années cinquante, l'auteur exprime sa révolte, sa détresse, ses élans poétiques, dans une langue qui révèle une tension insoutenable ainsi que les affres d'une féminité douloureuse.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Première rencontre pour moi avec Sylvia Plath. J'augure que ce ne sera pas la dernière, car son écriture agit avec un charme étrange, entêtant, au fil de ces miscellanées, certes inégales, mais ourlées de la même acuité mélancolique et teintées d'ironie.
Ce recueil de textes réunis par le poète Ted Hughes, l'époux dont elle s'était séparée peu de temps avant son suicide, peut paraître disparate – et il l'est – puisque s'y côtoient réflexions sur la poésie, souvenirs d'enfance, nouvelles au contenu très autobiographique, mais il révèle le talent singulier de Plath. J'ai été frappée par la fulgurance des touches poétiques qui traversent son texte au moment où l'on s'y attend le moins. Dans le tissage de la narration apparaissent tout à coup ce qui pourrait passer pour des mailles sautées, mais sont en définitive des jours créés par un fil rapporté et laissant entrevoir un autre niveau de perception de la réalité. Cette intrusion inattendue dans une réalité triviale, parfois lissée à l'extrême, engendre un pas de côté chez le lecteur.
Ainsi : « Ses chaussures à semelles de caoutchouc crissent comme si elles écrasaient des souris vivantes. » La banalité de la scène – une infirmière poussant une table roulante où se trouve une cafetière destinée à une réunion de secrétaires – est pulvérisée par cette comparaison grinçante.
La nouvelle intitulée Johnny Panic et la bible des rêves se distingue par son climat fantastique et anxiogène, une sorte de clin d'oeil grinçant et désespéré à la folie et à l'univers psychiatrique.
Sylvia Plath nous livre son existence chancelante avec la pudeur d'une rescapée et le courage d'une condamnée.
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J'ai le sentiment que Sylvia Plath avait faim de la vie, avait envie de tout. Et le fait, de vivre une vie mutilée, elle ne peut le supporter et se donne la mort à 31 ans. "Le jour où Mr Prescott est mort" est la première nouvelle du recueil. La mort est très présente dans ses nouvelles ; la mort, elle l'a rencontrée lors du décès de son père. Son chagrin la porte vers l'écriture et la poésie. L'écriture est le souffle qui lui permet de rompre avec le rôle de la bonne ménagère, véhiculé dans les années 50 par la publicité. L'écriture est un espace où la pression de la société patriarcale américaine s'estompe. Ses nouvelles abordent ces thèmes sans trop d'originalité et sans légèreté. Sa révolte sourd à travers des personnages caricaturaux. Ma nouvelle préférée s'intitule "Initiation". Une cérémonie a lieu sur un campus américain. Millicent a été choisie parmi d'autres étudiantes pour entrer dans une fraternité. le lecteur suit l'évolution psychologique de la jeune fille qui s'affranchit des codes et des normes.
Les nouvelles sont très inégales mais elles sont intéressantes et comptent pour comprendre la genèse de l'oeuvre d'un écrivain.
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« Sylvia Plath elle-même aurait certainement exclu plusieurs de ces nouvelles, elles sont donc publiées contre son propre jugement ». Voilà, à mes yeux cela explique leur qualité inégale, signalée par d'autres lecteurs également (il s'agit d'un extrait de la préface).


Dans son journal, Sylvia Plath se montre critique : « Ecoeurée par la nouvelle que je venais de finir : texte rigide et artificiel, histoire d'un homme tué par un ours, parce que sa femme le souhaitait de toute évidence, sans que soit analysé ou développé aucun des courants souterrains d'émotion profonde. Comme si tout ce qui pouvait bouillonner ou jaillir du plus profond de mon expérience était recouvert de petits couvercles hygiéniques transparents. » Cela porte sur la nouvelle le Cinquante-neuvième ours.


Au fil des pages, je tombe parfois sur une fulgurance, sur une sensibilité à fleur de peau.
Ou alors sur un abyme de détresse.


Un extrait de Johnny Panic et la Bible des rêves :
« Onze heures plus tard. Je suis vidée jusqu'à la moelle, en plein mois de mai 1931, en compagnie d'une infirmière qui vient juste d'ouvrir un sac de linge sale dans le placard de sa malade pour y découvrir cinq têtes coupées, dont celle de sa mère.
Un air glacé m'effleure la nuque. »

Quatrième de couverture – erronée :
« Ce recueil réunit la quasi-totalité de l'oeuvre de nouvelliste de Sylvia Plath ».
Sur wikipedia on apprend que son oeuvre en prose compte plus de cinquante nouvelles, alors qu'ici on en découvre quatorze uniquement. (Editions la Table Ronde, 325 pages).
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WOW.

J'veux dire. Nique.
Tu vois avant ch'connaissais pas Virginia Woolf et quand j'avais vu The Hours j'm'étais dit que ce serait bien de savoir pourquoi Nicole Kidman elle était chouette dans le film. Donc j'ai lu Woolf. Et j'ai jamais retrouvé quelqu'un d'aussi brillant, d'aussi doué pour exprimer toute la souffrance qu'on n'ose faire éclater en public, cette frustration contenue, transformée en poésie de l'instant.

Comme quand Merteuil elle se pique les ongles à un dîner pour pas gueuler alors qu'elle en crève d'envie. le "cri" de la femme blanche bourgeoise qu'en a ras le cul de faire comme dans les pubs parfaites.

Ça c'était avant que je découvre Sylvia Plath.
Petit petit petit. C'est ... C'est comme Woolf en plus moderne mais surtout en plus calculé, plus sordide, plus vengeresque aussi.

Le jour où Mr Prescott est mort est un recueil de nouvelles. Toutes ne sont pas bonnes, mais justement l'objet, la trame des nouvelles, cette souffrance se répercute elle-même dans la façon dont on est parvenu à les publier. C'est le mari de feu Sylvia Plath qui les a publié sans son consentement alors qu'il savait qu'elle aurait désapprouvé le choix de certaines nouvelles. J'veux dire on sait très bien qu'on se lance dans quelque chose d'intime, qui a été écrit pour ne pas être lu et que donc.

Tu vois où je veux en venir ? Si non c'est pas grave, t'enfiles un froc tu vas chez ta/ton/tes libraireS et tu leur demande ce bouquin sur un conseil de Lou (ça te donnera pas le droit à une réduc, c'est juste comme ça histoire de dire que c'est moi qui t'ai donné envie et tout et qu'en plus tu vas kiffer !)

Désolé j'sais que c'est une pointure et que beaucoup l'ont déjà lue.

MAIS WOW.

Truqué mon vieux.


Lien : https://www.instagram.com/lo..
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AVIS : Aujourd'hui, j'ai décidé de profiter de mon challenge 1jour/1livre pour me plonger dans ce recueil regroupant la quasi-totalité de l'oeuvre nouvelliste d'une de mes idoles, Sylvia Plath. Il faut savoir que je suis complètement fascinée par le personnage. On y retrouve tout son côté délirant, sa rébellion, sa quête d'identité en tant que femme dans un monde trop souvent réservé aux hommes. C'est fort, ça vous prend aux tripes, on ne s'ennuie pas une seule seconde. J'avais chroniqué il y a peu sur une biographie de Sylvia dans l'ouvrage "7 femmes" qui nous racontait sa vie dramatique entre dépressions, écriture vitale, quête de féminité, difficulté à concilier vie de femme et de mère, tentatives de suicide, passion et trahison. Ici, on plonge un peu plus dans la tête de cette passionnée hypersensible qui vécut au coeur des années 50 et nous exprime sa révolte comme sa détresse dans une langue d'une tension insoutenable. "Le jour où monsieur Prescott est mort" est un mix entre condensé d'anecdotes autobiographiques mais également fantasmagorie totale, rêves étranges et délirants. Oui, dans cet ouvrage, il est surtout question de rêves, ceux qu'on fait comme ceux qu'on a perdu. @monprecieuxlivre
Lien : http://monprecieuxlivre.wixs..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Je suis un ermite truffé de vers dans un pays de porcs gras si gavés de maïs qu'ils ne voient plus l'abattoir au bout du chemin.
(Johnny Panic et la bible des rêves)

Les aventures, c'est une chose, dit-elle. Mais signer pour la vie simplement parce qu'on se sent seul, parce qu'on a peur d'être seul, c'est encore autre chose.
(Dans les montagnes)
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Dans le silence qui s’en suit, la sirène d’une ambulance toute proche lance son gémissement de fée blanche, passe sous nos fenêtres, diminue à l’angle pour cesser enfin à l’entrée des urgences.

(in Les filles de Blossom Street)
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Miss Emily laisse glisser les yeux sur cet amoncellement de fleurs. Une lueur tremblote dans son regard. J'ai l'impression d'observer deux bougies à l'extrémité d'un long couloir, deux minuscules flammes qui vacillent et se raniment dans le vent sombre. Dehors, le ciel est plus noir qu'une cocotte en fonte.
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Tous les matins, la main sur le cœur, nous prêtions allégeance à la bannière étoilée, sorte de linge d’autel aérien qui recouvrait le bureau du professeur.
(in America ! America)
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Ai-je bien entrevu, dans l'armoire de l'infirmerie, l'éclat de flacons - tranquillisants et calmants à l'intention du rebelle, de l'artiste, de l'excentrique en herbe?
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Connaissez-vous cette romancière et poétesse géniale qui n'eut aucun succès de son vivant, ni dans les lettres ni en amour, et se suicida à l'âge de 31 ans ?
« La cloche de détresse », de Sylvia Plath, c'est à lire dans la collection L'Imaginaire chez Gallimard.
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