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Critique de raphaelbelaiche0332


Tchevengour est un des rares livres que j'aie lus quasiment d'une traite et dans une espèce d'extase intellectuelle, celle que procure la soudaine ouverture du champ sensitif à la multitude de détails réels et de sensations d'être dans la vérité de l'ici et maintenant que l'on perçoit dans les plus profondes méditations et dans les rêves les plus lumineux.

Exhumé du cimetière gelé dans lequel l'avait enterré le stalinisme, ce chef d'oeuvre n'a pas connu les adorations critiques qui auraient pu consacrer son auteur comme le génie littéraire qu'il est manifestement.

À mettre en parallèle avec les pièces retranchées des Fleurs du mal, mais sans procès ni honte, ni postérité aussi, le livre étant frappé d'interdit par la censure soviétique, à la fin des années vingt du 20e siècle, ce qui en dit long sur ses qualités peu communes. Des qualités si grandes qu'elles faisaient vaciller sur ses bases le grand mensonge de toute la tribu des profiteurs aux dents acérées qui ont prétendu combattre le capitalisme derrière la bannière rouge. Les actionnaires de la collectivisation, la nomenklatura de sangsues mafieuses qui ont été le noyau du communisme mondial.

Andreï Platonov parle avec la vraie voix du vrai prolétaire, une voix pleine d'intelligence et de lumière. Une voix pleine de religiosité, de fascination pour le monde et ses mystères. Une voix de la poésie abondante et immédiate. L'humaine humilité dans la beauté du monde, de la vie et des rêves, laissant à la périphérie, dans leur vanité criminelle, la noirceur et les prétentions misérables du communisme soviétique.
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