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Critique de tolstoievski


J'aime beaucoup e. o. plauen et son plus célèbre petit livre d'images (quasiment pas de texte, et il n'est absolument pas question d'être germanophone pour ce repaître de l'ouvrage) intitulé Vater und Sohn, soit Père et Fils en français.

e. o. plauen est le pseudonyme d'Erich Ohser (ça c'est pour le e. o.) et Plauen est le nom de la ville où il a grandi. Il faut savoir que les bandes (au sens premier du mot) dessinées par e. o. plauen (constituées de 4 à 6 vignettes) paraissaient dans un journal en pleine période nazie (de 1934 à 1937), sous la férule de la censure et sous la menace toujours très présente de la déportation ou de la prison si les dessins étaient jugés « contraires à l'ordre et à la morale publique ».

On comprend mieux la nécessité de travailler avec un pseudonyme et l'on s'aperçoit que malgré cette très mince fenêtre de liberté, l'auteur a réussi à faire passer beaucoup d'idées, ou, du moins, à les suggérer habilement, au travers de ces petites saynètes apparemment anodines.

On y retrouve toujours un homme quelque peu ventripotent, chauve et affublé d'une moustache, que n'aurait pas reniée Bismarck, et son fils, un petit brun espiègle. Et si l'on sent que la fessée n'est jamais très loin entre le père et le fils, on sent aussi beaucoup de connivence et de complicité entre l'homme et son enfant. le père, d'ailleurs, voulant montrer les bonnes moeurs à son fils finit souvent par faire pire encore que ce dernier.

Finalement, on y voit un père qui n'aime pas tant que cela se plier aux règles, qui fait beaucoup de bêtises, lui aussi ,ou qui a des idées encore plus saugrenues que son fils. Bref, qui est tout sauf le canon du père de famille tel que le désirait le régime tendrement dictatorial de l'époque.

J'en termine en saluant cet opuscule, tant pour sa fraîcheur et son comique que pour le courage politique de son auteur, qui, quelques années plus tard, pour ses idées et pour l'amour de la liberté, a été contraint au suicide, ayant été démasqué, lui qui avait signé plusieurs dessins plus nettement politiques et anti-nazis.

Chapeau bas et respect Monsieur Erich Ohser, mais à jamais dans nos coeurs, e. o. plauen. Donc, d'après moi, une petite BD ancienne à découvrir ou à relire.
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