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Citations sur Furie (6)

Cet hiver-là, elle avait découvert que les déclarations des adultes étaient comme la neige : au début, dans les intentions, elles étaient propres, mais elles se salissaient bien vite de leurs actes. La bonne volonté s’évaporait, les émotions fondaient ou se transformaient en flaques boueuses. Il n’en restait plus rien au printemps.
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« Que va devenir Mama Issa ? » Elle questionna son père au bout du troisième jour de veille auprès de la malade.
« Article quinze. » Il haussa les épaules,
« Qu’est-ce que ça veut dire ?
— Le quinzième article de la constitution dit ça : la base, c’est de se débrouiller tout seul. Voilà ce qu’on dit à Kinshasa.
— C’est écrit dans la constitution ?
— Non ! » Le rire d’Eddy résonna bizarrement étranger dans le sous-sol. « Nous, les gens de Kinshasa, nous avons le sens de l’humour. Même si, autour de nous, ça ne va pas, il faut s’en sortir. Rappelle-toi ça, Alia, parce que tu es de Kin’, c’est là que tu as été conçue et que tu es née. »
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De cette conversation Alia retint encore Mama Issa qui cria :
« Tout ce qui vient de vous, les Blancs, est « classique ! La musique est classique, la littérature est classique. Et ce qui vient de nous, c’est du folklore. Quand les auteurs blancs écrivent sur l’Afrique, on les admire pour leur ouverture au monde. Mais quand les Noirs écrivent sur l’Europe ou les Etats-Unis, on les critique en disant qu’ils imitent les écrivains blancs. »
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Vivre dans la séparation, dans les marges, sentir que tu ne correspond à rien, qu'ils n'ont pas besoin de toi...personne ne veut ça.
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« Ali bomaye! » criait-on. Et c’était vrai: Ali avait gagné! Et, à chacun de nos cris, il gagnait à nouveau. Car sache que les mots ont ce pouvoir!
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Mama Issa soutenait mordicus que Black Sphinx, Américaine au sang haïtien, portugais, indien et russe, était la précurseuse d’une nouvelle tendance et contribuait largement à la lutte pour la libération des femmes. » Elle fume, elle boit et elle hurle sur scène. C’est ça, ta nouvelle tendance? S’emporta Bastien. En plus, elle est raciste. Elle dit que les Blancs n’ont jamais rien fait d’intéressant dans leur culture et que c’est pour cela qu’ils doivent puiser dans la culture noire.

-Mais il ne faut pas prendre ça à la lettre! La blancheur, c’est un concept, un ensemble de privilèges dont profitent les Blancs. Quand tu entres dans un magasin, les vendeuses t’accueillent comme un roi. Quand moi j’y entre, elles me suivent pour vérifier si je ne vole rien. C’est ça qui nous différencie, dit-elle en désignant sa peau sur son bras.

– Je n’aime pas les artistes qui montent les gens les uns contre les autres. » Eddy entra dans la conversation. « C’est facile de créer des antagonismes, mais c’est plus dur de trouver ce qui lie les gens.

-Parce que c’est ennuyeux, le soutient Bastien. Les gens préfèrent les énoncés en noir et blanc.

-L’art devrait être au-dessus de tout ça. » Eddy hocha la tête.

« Mais puisque je te le dis: ce n’était pas de l’art, ça, grogna Bastien.

-C’est la colère de plusieurs générations qui parle à travers elle, s’éleva Mama Issa.

-Une plouc, et c’est tout! » Bastien fit un signe de la main.

De cette conversation Alia retient encore Mama Issa qui cria: »Tout ce qui vient de vous, les Blancs, est « classique »! La musique est classique, la littérature est classique. Et ce qui vient de nous, c’est du folklore. Quand les auteurs blancs écrivent sur l’Afrique, on les admire pour leur ouverture au monde. Mais quand les Noirs écrivent sur l’Europe ou les États-Unis, on les critique en disant qu’ils imitent les écrivains blancs. »
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