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Alia a du caractère et est le principal personnage de ce livre. Elle a dû subir bien des épreuves et s'en est sortie grâce à sa force mentale et physique. Comme l'autrice, Grazyna Plebanek, elle fait de la boxe.
Les autres personnages sont intéressants aussi : son père, sa mère, sa tante Issa, ils sont bien dépeints;
Il y a intrinsèquement beaucoup de qualités dans ce roman, mais la mayonnaise n'a pas pris en ce qui me concerne, je me suis ennuyé souvent, j'ai trouvé le portrait fait de la police trop caricatural.
Dommage...
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Ce que j'ai ressenti:

C'est l'histoire d'une femme forte, celle d'Alia. C'est moi, Stelphique, conteuse du monde Fairy, qui vous la raconte, cette rencontre avec la Furie Futée…

Un jour, dans un pays pas si lointain, à vrai dire, collé à nous autres, une petite fille a appris le poids des mots et la force de frappe, grâce à son père mais à cause de la vie aussi, qui s'est occupée de la faire grandir avec ses deux puissances au creux de ses mains. À coups de poings dans la gueule, à coups de pieds dans ses rêves, Alia s'endurcit. Elle ne s'est pas laissé abattre, la petite Futée, elle a déjoué les attaques et s'est forgé un mental d'acier…Je n'ai pas son talent à la Furie Futée pour conter ses exploits devant un public médusé, il vous faut donc, absolument l'écouter, parce qu'elle y met des mots sauvages et poétiques sur ces histoires urbaines, et c'est tellement fort que ça vient te frapper direct…Sept fois! Sept fois sous le plexus. Sept et encore sept fois plus. Crochet du droit, crochet du gauche, danses et rugissements, laissant son adversaire, chaos. Et nous, avec.

« N'aie pas peur de la douleur. »

Elle avait des racines, cette Furie, mais on les lui a arraché…Elle avait l'innocence, mais on le lui a subtilisé. Elle avait la peau noire, mais on lui a inculqué le blanc. Elle avait deux pays dans le coeur, mais on ne lui a laissé de la place, nulle part. Elle avait une famille mais on lui a éclatée aux quatre vents…Alors, il lui est resté, que de la colère…Des gants de boxe et la rue. Parce que dans ce monde qui ne va pas bien, elle a voulu essayer de le changer. Trop furieuse de voir le racisme, la misogynie, l'injustice, la cruauté, elle a laissé la fureur la submerger…Et a réussi à la transformer…Mais une menace plane sur elle, car il est dit qu'elle serait la suivante…

"Fais quelque chose, Alia. Oppose-toi à ça!"

La Furie est devenue une femme combattante dans un monde d'hommes. Sans artifice avec la rage au ventre, elle a troqué ses atouts de féminité pour se faire respecter sur le ring et dans les rues. Elle avait des multiples possibilités, elle choisit le chemin le plus ardu. Parce que c'est une guerrière, Alya, une petite légende des temps ordinaires qui vous apparaîtra sans doute extraordinaire, une fois, que vous découvrirez, je l'espère, qui se cache derrière les contes de la Furie Futée qui vient de partout…

"Vivre dans la séparation, dans les marges, sentir que tu ne correspond à rien, qu'ils n'ont pas besoin de toi…personne ne veut ça."

Ainsi se termine ma rencontre avec la Furie Futée et il n'y a pas de morale à en tirer. Il y avait du mal et il y avait du vrai, tout cela, dans une certaine ébullition d'émotions. C'était tellement dur parfois de lire la violence et ses effets. Il est à découvrir ce roman!
Lien : https://fairystelphique.word..
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Alia a 5 ans quand elle arrive de Kinshasa. A Bruxelles elle découvre les racines et l'identité, dont elle va se sentir privée. A son père, elle emprunte la passion de la boxe et l'art du conte. A sa mère, elle n'emprunte rien. On va suivre le parcours d'Alia, de l'école à la police en passant par un mariage blanc. Sans oublier ses frères qu'elle protège.

Parallèlement à ce parcours, Grazyna Plebanek va se livrer à une radioscopie de la Belgique. Celle des Tueurs du Brabant, celle des gouvernements manquants, celle des milices policières... J'ai même été étonné de ne pas avoir droit à l'affaire Dutroux...

L'auteure questionne aussi la famille, la perte de repères des policiers qui s'enferment dans un microcosme dont ils ne peuvent sortir, l'expression des sentiments. Des migrants sont torturés et laissés pour morts. Ce racisme qui s'exprime de manière ultra violente est un contrepoint extrême au racisme ordinaire de la société dans son ensemble.

Grazyna Plebanek raconte cela dans une langue directe, sans fards, dure, explicite. Elle n'épargne rien. Parfois on n'est pas loin d'un docu-roman, avec la fiction qui cède la place aux faits divers. le roman est construit de manière double: on progresse dans la vie d'Alia d'une part, et on fait une sorte de zoom arrière pour les meurtres de migrants. Les deux récits se télescopent en fin de livre. C'est puissant, terriblement attractif, même si ce n'est pas 100% original. Je regretterai le déséquilibre entre les deux intrigues. On se penche énormément sur la place d'Alia et des Congolais dans la société belge, et peu sur l'immigration actuelle. C'est voulu, sans doute, car les deux phénomènes sont liés. Mais j'aurais bien vu davantage de développement sur le présent.
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Ce livre propose au lecteur de suivre la vie d'une jeune congolaise, Alia, qui se retrouve assez rapidement en Belgique. Ce livre balaye large avec tout de même un thème central, l'intégration, le racisme et les discriminations. Cela n'empêchera pas d'évoquer l'ensemble des étapes de la vie d'une jeune fille comme le premier amour par exemple.

La lecture est assez violente, il faut dire que la vie d'Alia n'est pas de tout repos. Un père quittant sa famille, une mère quasi-absente, une tentative de viol, un avortement, des policiers aux pratiques ignobles mais dans lesquels Alia va retrouver un semblant de famille...

J'ai eu un peu de mal au début avec une mise en place de l'histoire traînant un peu en longueur et puis je me suis attaché à cette petite fille qui devient très rapidement une femme forte. J'ai réussi à m'immerger dans ce roman, immersion qui fût facilitée par une écriture agréable. Je me suis indigné avec elle, j'ai ri avec elle, j'ai eu peur avec elle, jusqu'à cette fin brutale qui fait réfléchir.

C'est donc un roman intéressant, avec un début un peu poussif, quelques longueurs certes, mais dans l'ensemble la vie de cette jeune fille, les thèmes abordés et la manière de les traiter ne m'ont pas laissé indifférent. Ce roman pousse à la réflexion, c'est indéniable.
C'est donc une lecture que je pourrai recommander.
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Alia prénommée ainsi par son père qui aime la boxe, (référence à Mohamed Ali), a un frère qui s'appelle Jo (référence à Joe Frazier)
Son père est un conteur né. Il raconte le combat historique de Kinshasa en 1974, entre Ali et Foreman. Puis le père est parti, et la grand-mère est arrivée pour soutenir la famille, puis la grand-mère est repartie au Congo.
C'est Alia qui devient responsable de son frère, elle a 10 ans, elle doit faire attention que sa mère se lève pour aller travailler. Elle boxe et elle veut suivre la formation de policière en Belgique.
Histoire étonnante, bien menée et qui nous décrit parfaitement les rouages du racisme, de l'immigration, de l'insertion, et les dérives policières dans la société européenne.
Livre écrit en 2019 par une écrivaine polonaise et qui nous raconte l'histoire d'une famille originaire du Congo qui émigre en Belgique.
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Si je devais le résumer...

Attention uppercut littéraire en vue.

Un roman puissant, brutal, cinglant. La nature humaine y est traitée sous ses plus sombres aspects. Rien ne nous est épargné et cela monte crescendo.

Ceci est le combat d'une jeune femme pour exister ou subsister dans un monde cruel.

Un vrai tour de force.

C'est l'histoire...

D'Alia qui débarque à l'âge de 5 ans de son Congo natal avec sa famille à Bruxelles. Un père travaillant pour un diplomate qui aime raconter des histoires à sa fille. Une mère qui cherchera éternellement sa place. Deux frères, un qui ne fera que vivoter et l'autre qui réussira son intégration.

Le père avant de retourner au pays donnera à sa fille le goût de la boxe. Elle va s'en servir comme exutoire face à la violence du monde qui l'environne. Rien ne lui sera épargné, les remarques racistes à l'école, le rejet, la violence. Elle devra se battre sans cesse pour s'imposer dans un monde qui ne lui fera jamais de cadeaux. Elle incorpora la police et un service vérolé où une fois encore elle va être mise à l'épreuve... Et quelle épreuve.

Je ne vous en dit pas plus...

Ce que j'ai aimé

La puissance de ce roman.
Il est époustouflant, on est dans une sorte de tension constante.
Le portait sans artifices de ces femmes immigrées qui chacune à leur manière, vont rester en marge, s'intégrer ou se révolter.
L'écriture est tout sauf tendre, elle est percutante, directe.
C'est construit un peu comme un polar.
Les courts chapitres intercalés dans le récit de l'histoire d'Alia maintiennent un suspens.
Le mot de la fin..

Attention à bien monter votre garde, sinon vous allez vous prendre des directs du droit ou du gauche à la lecture de ce roman.
Lien : https://justelire.wordpress...
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Depuis qu'elle est petite, Alia (prénom inventé par un père fan de Mohamed Ali) n'a qu'une envie : FRAPPER.
Cogner pour faire taire sa colère et ses douleurs : le déracinement de son Congo natal, l'abandon, la violence et le racisme quotidien,
Boxer pour s'élever et se légitimer dans une ville d'Europe qui lui est hostile,
Devenir flic pour s'accrocher, ne pas sombrer et avoir l'illusion d'une famille retrouvée.
Mais la violence ne lui laisse aucun répit : Elle cogne, elle aussi....sur les migrants torturés et laissés pour morts par ses collègues, au cours de séances qualifiées de formations supplémentaires en art du combat...Je n'en dirai pas plus...
Je pensais traverser cette lecture en dilettante... mais impossible d'en ressortir indemne : c'est vibrant, poignant, glaçant, suffocant, révoltant,...
Assurément un roman coup de poing !
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Quand la famille d'Alia arrive à Bruxelles dans les années 80, c'est dans les bagages de Bastien qui quitte Kinshasa pour rentrer chez lui.

Dans cette famille il y a Eddy, le père qui est chauffeur de maitre, ou de maitresses, c'est selon. Eddy le conteur, le griot, qui aime la palabre et le contact avec ceux qui l'écoutent, mais qui s'étiole en Belgique. Jusqu'au jour où il rentre à Kinshasa pour quelques jours, et oublie de revenir, laissant sur la touche femme et enfants, y compris Riva, ce petit dernier qui s'annonce alors qu'il vient de les quitter.

Il y aussi Fourmi, collée devant l'écran de télévision à regarder chaque jour des séries. C'est Alia qui a la charge de l'éducation de son frère Joe. Il faut dire que là-bas, c'est Fourmi qui devait s'occuper de tous les enfants que son père a eu avec ses autres épouses, alors elle en a soupé et ne veut plus travailler.

Il y a Alia, la forte, la fille de son père, prénommée d'après Mohamed Ali, son idole, et qu'il va initier à la boxe, avec ce sac suspendu dans l'entrée et sur lequel elle frappe, frappe encore. Comme une violence contenue qui doit exploser, comme un appel au secours peut-être, face au racisme, à la difficulté d'être noire dans un pays de blancs, d'être fille aussi dans une cité difficile. Elle a des rêves Alia, que ses frères réussissent, que sa mère travaille, faire de la boxe, et surtout rentrer dans la police. Elle a du courage aussi, de la pugnacité et de la suite dans les idées. Alors malgré la violence, le racisme ambiant, elle devient celle quelle rêvait d'être, policière dans un monde d'hommes, violent, raciste, délétère.

Prenant prétexte de nous conter Alia et ses rêves, Grazyna Plebanek explore l'histoire récente de la Belgique

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/03/22/furie-grazyna-plebanek/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Il raconte l'histoire d'Alia, congolaise de naissance et Bruxelloise d'adoption. Enfant, elle fut bercée par les histoires de son père Eddy, conteur de Kinshasa. Il l'initie très jeune à la boxe et Alia devient une jeune femme forte et fière. Enfant, elle s'occupe de la maison et de son petit frère puisque sa mère, Fourmi est très peu présente pour sa famille. Nous découvrons aussi Mama Issa, sa tante qui jouera un rôle important dans son éducation. A cette vie de famille compliqué s'ajoute des difficultés d'adaptation à l'école de par sa couleur de peau. Alia va sortir les poings et les coups pour se faire respecter. Une fois adulte, elle intègre la police, un milieu quasi exclusivement masculin où règne racisme, haine et violence, ce qui va la mettre face à de nombreuses difficultés.
Les chapitres sont très longs et certainement trop pour moi (Premier chapitre de 118 pages). J'ai eu beaucoup de mal avec la première partie qui je dois le dire m'a laissé sur le bord de la route. L'auteur passe beaucoup de temps à nous parler de la jeunesse d'Alia et développe assez peu sa vie d'adulte. Ce qui est vraiment dommage car c'est finalement la partie du livre qui m'a transporté en effet la suite du roman nous peint le portrait d'une femme battante qui lutte toute sa vie contre le racisme et j'avais envie d'en savoir plus sur la femme et non sur l'enfant. Ceci ci dit, c'est un roman puissant oui, brutal encore plus et de ce fait je m'attendais à prendre un uppercut en pleine face et tomber par KO mais je suis restée hors du ring. Dommage.
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🇨🇩 J'ai été complètement happée par ce récit d'une famille congolaise venue habiter à Bruxelles au milieu des années 1970. le père est un conteur hors-pair et transmettra sa passion à sa fille Alia. Il est également épris de boxe, et sa fille se lancera à corps perdu dans ce sport pour essayer de le retrouver, ce père qui décide finalement de rentrer à Kinshasa.

🇧🇪 La peinture sociale est poisseuse, les conditions de vie et d'intégration sont difficiles - les personnages résistent chacun à leur manière au déracinement. Les logements sont petits, le travail précaire, la famille se disloque. le récit nous évoque Zola et son portrait attachant mais honnête de Gervaise.

👮‍♀️ Les années passent et la jeune Alia, enfin naturalisée belge mais sans prénom sur sa carte d'identité, décide de rejoindre la police. La plume de Plebanek nous entraîne alors vers le côté obscure de nos sociétés, là où l'on ne sait s'il faut rire ou pleurer. Promotion sociale au goût amer, éternelle étrangère dans la métropole colonisatrice, Alia se cherche une identité.

✍ L'écriture est vive et maîtrisée, nous donnant à voir l'envers du décors, à l'image de cette ville multiculturelle qu'est Bruxelles.
À découvrir!

Ce roman faisait partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs 2020.
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