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Critique de gill


Énigmatique et envoûtante, l'entrée en matière de ce livre est splendide.
Mais l'hirondelle ne fait pas le printemps, et le rossignol, pour chanter, n'ouvre qu'un petit bec.
"Rossignol" est un court roman de science-fiction d'Audrey Pleynet, paru dans la collection "Une heure lumière" des éditions "Le Bélial".
"Rossignol" vient tout juste de remporter, à Nantes, le prix littéraire Utopiales 2023, tout bruissant encore des délibérations de son jury.
Toutes mes félicitations vont donc à Audrey Pleynet, l'autrice de ce bel exercice d'écriture, de cet élégant livre de genre que pourtant je n'ai pas aimé.
Le style y est riche d'une architecture de sensations teintée de surréalisme.
Le roman s'ouvre sur les langueurs d'une adolescente si finement mais peut-être trop longuement décrites.
Le vocabulaire y est un peu hermétique, inventé pour l'occasion.
Mais ça fonctionne.
Ce n'est pas si souvent que la science-fiction sait se faire poésie.
Une jeune femme est perdue dans un monde qui n'est que peu décrit, au milieu de personnages n'ayant pas pris le temps d'être convenablement présentés.
Un Marith blanc surgit !
Il faut partir ... Partir maintenant ...
Sont a sa poursuite les spéciens, les nombreux fusionnistes encore ignorant les motifs de sa fuite, les autorités, les dirigeants de communautés et les stationniens apeurés.
La course s'amorce sans réelles explications.
Le contexte ? Les détails ? L'époque ?
Nous ne pouvons pas tout savoir.
Doit-on pour autant ne presque rien savoir ?
Le récit peine à prendre de la force, reste flou.
peut-être est ce là le prix à payer pour une écriture trop stylisée, pour une ambiance trop marquée.
A la fin du quatrième chapitre, à la 47 ème page de ce court roman qui en compte 130, le corps du récit ne semble pas encore ni devoir s'amorcer vraiment, ni prendre force et direction.
L'ennui finit par s'installer.
Le bel exercice d'écriture s'abîme dans la lassitude.
Devenue spécieuse à force de se vouloir élégante et raffinée, la plume d'Audrey Pleynet semble s'écouter écrire.
C'est donc une rencontre manquée pour moi que la lecture de ce livre que j'aurai pourtant aimée suivre avec plaisir et gourmandise, puisque le jury du prix Utopiales, qui n'a pu à ce point se tromper, vient de le récompenser quelques jours avant l'ouverture à Nantes de ce si précieux et intelligent festival ...

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