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Critique de Charybde2


Très intéressant, mais largement inabouti...

RELECTURE
THÈME : L'immortalité dans la SF

Pour diverses raisons, je parcours ces temps-ci quelques solides thèmes de SF, plus ou moins réchauffés par de l'actualité hors du genre.

Ce court roman de 1960, conçu comme un canevas de thriller, bien avant la lettre, met en scène un jeune et respectable professeur d'université, chercheur particulièrement pointu en mathématiques, victime d'une forte propension à tenter de se suicider dans ses moments de demi-sommeil - qui va enquêter sur ce qui lui arrive, pour tenter d'échapper au sort qui lui semble promis...

Production d'apparence anecdotique chez Pohl, qui se consacrait à l'époque surtout à son travail de rédacteur en chef du magazine "Galaxy", après avoir dû digérer le décès de son ami et co-signataire Cyril M. Kornbluth en 1958, ce roman est pourtant emblématique de la SF classique : style et intrigue maîtrisés, humour pince-sans-rire très présent, sérieux et profondeur dans le traitement des conséquences psychologiques et sociales d'un "fait science-fictif" (ici l'existence d'immortels au sein de la communauté humaine) - mais focalisation sur l'idée et sur son déroulé, qui empêche l'ampleur romanesque de se déployer. Les trente dernières pages en particulier tiennent plus du synopsis que du roman.

C'est vers la fin des années 60, et plus encore celle des années 70, que, pour le meilleur (et aussi pour le pire), le métier, le talent et la mode permettront à des pavés de 500 pages ou plus de déployer toute leur puissance dans le genre SF, accompagnant aussi l'envol du "techno-thriller" moderne...

Une lecture rapide, vraiment intéressante, mais pleine de regrets, donc, par rapport à ce qu'une moindre contrainte "économique" (la dure loi de la "longue nouvelle" payée chichement au mot accepté) aurait pu alors permettre à Pohl d'atteindre, avec plus de quinze ans d'avance sur ses futurs succès...
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