AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 169 notes
5
22 avis
4
29 avis
3
12 avis
2
2 avis
1
0 avis
J'avais bien aimé le premier roman de Sophie Pointurier, La femme périphérique, sujet sur la disparition invisibilisation des oeuvres des femmes artistes derrière leur auguste époux. Dans ce deuxième roman, l'autrice continue son exploration que je qualifie de féministe de la condition des femmes, cette fois-ci sur le droit de détenir et utiliser une arme, de faire couler le sang, tabou anthropologique venu du fond de l'histoire et sévissant sur la totalité de la planète. Sophie Pointurier écrit ici un roman sur la violence politique des femmes, non pas idéologiquement située à l'extrême-gauche (Groupes Rouillan et Baader, Japanese Red Army des années 70), ni dans les luttes écologiques ou régionalistes (ETA) où on a eu l'habitude de les voir agir en compagnie d'hommes, mais cette fois pour se défendre elles-mêmes contre l'ennemi principal, contre la violence des mâles. C'est la première fois que je lis un roman sur ce sujet ô combien radio-actif et épineux. Et c'est réussi. On est dans un bon polar dont l'intrigue à suspense se dévoile doucement, c'est drôlement et finement écrit, et mine de rien, est abordé le sujet tabou par excellence : les femmes ont-elles le droit de se défendre contre leurs agresseurs intimes, voisins, ou plus lointains, les hommes en général, et leur incessante violence de genre exercée contre nous ?
Commenter  J’apprécie          30
C'est l'histoire de Claude (prénom épicène, source de son combat ?) 44 ans en quête de sens.

Au grès de quelques rencontres, elle décide de racheter un hameau dans lequel elle va chercher à construire un lieu de vie féminin. Avec des ambitions encore plus grande.

Au milieu de cette aventure d'une vie, elle se retrouve accusée de meurtre et on va alors alterner entre récit d'une quête et interrogatoires. On va vivre cette aventure oscillant entre condition féminine, violence conjugale, et recherche de liberté. C'est plutôt bien fait, même si j'ai trouvé que c'était trop décousu, parfois pas assez fort. J'ai souvent été frustré par des chapitres souvent trop courts qui coupent l'élan alors que ça aurait dû l'accélérer.


En tous cas, l'émotion est garantie ; et puisqu'elle est saupoudrée de suspens, je comprends qu'elle fasse mouche et éclaire certaines parts sombres du rapport hommes/femmes.


Un 7/10 dans mon échelle de goût, en notant que je suis certain que ce livre peu devenir culte et un immense point d'appui pour beaucoup, comme la découverte des Béguines l'a été pour Claude.

Commenter  J’apprécie          30
Claude est une quadragénaire en perte de motivations. Lorsqu'elle découvre une annonce qui propose d'acheter un hameau déserté, elle ose penser que c'était ce qu'elle attendait. D'autres femmes décident de la rejoindre. Mais les béguinages et leurs béguines ont depuis longtemps disparus de nos villages ! Et il semblerait bien que les mentalités- et la place des femmes dans nos sociétés- n'aient pas tant évolué qu'on pourrait le souhaiter. L'auteure nous ménage cependant un épilogue "moins pire" qu'imaginé.
Commenter  J’apprécie          40
Ce livre m'a été offert au Noël dernier par un membre de ma belle-famille. Tient, la personnage principale est travailleuse sociale (comme moi), désabusée (oui, je m'y reconnaît également), et féministe (ça fait beaucoup de ressemblances, là, non ?). Outrepassant cette incongruité première (quel message belle-famille essaie-t-elle de me faire passer ?), je n'ai pas lu, mais dévoré cet ouvrage. La structure du roman est ce qui m'a sans doute le plus marqué. Réalisant des aller-retours entre passé (réflexion du projet, mise en place, les embûches...) et présent (garde à vue notamment), l'autrice nous tient brillamment en haleine. Si j'ai pu craindre un côté politique un peu trop cliché (l'adolescent qui tag "ACAB" sur sa table d'école...), celui-ci est au contraire finement amené et questionné. Quelle place pour des femmes dans un monde d'hommes ? Pourquoi vivre entre femmes fait-il tant effraction ? Comment se défendre face aux violences masculines, comment organiser la solidarité, la défense, voir la riposte ? Ce roman est brillant car il ne tombe pas dans le cliché, dans une quelconque glorification de la violence ou de la non-violence, ne donne pas de recette parfaite et toute faite, il nous laisse entrevoir les questionnements, les doutes, les différentes façons de faire, et nous emmène cheminer avec lui.
Commenter  J’apprécie          20
Le roman débute par l'arrestation de Claude, une femme accusée de meurtre. le roman alterne entre interrogatoires de police, souvenirs, retours en arrière.
Claude est à l'origine de la création d'une mini société de femmes (à laquelle est tout de même convié son fils adolescent Lenny) dans le Tarn. Inspirée par le mouvement des béguines , florissant au Moyen Age, elle décide d'acheter un hameau, quelques maisons à retaper dans le Tarn et d'y accueillir des femmes fatiguées de leur vie ou victimes de violence. Animées par des idées pacifistes et utopiques, leur mode de vie gène l'entourage immédiat, Michel en particulier qui bénéficie d'un droit de passage dans leur propriété et qui ne cesse de les menacer, de les harceler.
Une réflexion sur les liens variés entre femmes, sur la sororité, sur la violence ou le mépris à l'égard des femmes, sur la viabilité de sociétés utopiques en marge de l'économie capitaliste et surtout sur la violence. Une violence peut-elle être juste ? Peut-on ayant subi la violence devenir violent soi-même ? Comment devient-on violent ?
Le roman aborde une cause juste mais le fait (volontairement probablement) de façon caricaturale. Il est en outre désespéré. Ces femmes voulant fuir la violence des hommes (au sens du genre) ou de la société capitaliste se retrouvent elles-mêmes en marge de la société, ce qui n'est pas grave mais surtout en marge des Hommes (au sens humain), de l'humanité et de leur moralité, du respect de la vie.
Commenter  J’apprécie          20
Plusieurs amies m'ont encouragées à lire ce roman au titre prometteur ou aguicheur ! En quoi une femme portant un fusil pouvait elle être mise ainsi en scène.
Coïncidence ou pas je venais de lire un article sur les meurtres commis par des femmes et non sur des femmes, les jugements envers ces criminelles étaient reconnus beaucoup plus sévères que ceux des hommes car au crime contre une personne s'ajoute le crime contre la vie, brisée par une femme censée la donner !
Donc, Claude et ses amies, propriétaires d'un hameau dans le Tarn se trouvent embarquées dans une chasse aux tueurs de femmes alors qu'elles souhaitent simplement vivre à l'écart du monde masculin brutal, comme au temps des béguinages dans les Flandres ou des sociétés hippies dans les années 70 aux états unis, qui ont tous deux disparu et qui prônaient le vivre ensemble en paix, sans violence envers les femmes de la part des hommes ou de la société .
On comprend très vite qu'un coup de feu a été tiré, qu'un homme est mort et que Claude est accusée du meurtre, et se trouve dans un commissariat entre les mains de policiers.
Ce roman est une succession de courts chapitres, factuels pour certains, et documentés pour d'autres, entrecoupés des opinions très tranchées de l'autrice sur la parti prise par la société telle qu'elle s'articule depuis des siècles, brutalisant toutes les minorités que Sophie Pointurier pointe du doigt .
Livre un peu déroutant par sa forme, très perturbant par son sujet et la réalité de celui ci et éclairant sur les chemins à prendre pour sortir de ce qui semble une impasse pour le moment.
Certains passages m'ont percutée, d'autres m'ont laissée sur le bord de la route, l'ensemble demeure un bon roman, pas le meilleur à mon goût depuis le début de l'année
Commenter  J’apprécie          10
Je n'ai pas pu terminer le livre. Je ne le trouve pas bien écrit, cela m'a vraiment dérangé. A priori, je suis assez seule à penser cela étant donné les notes et avis babelio. Pourtant le propos et les questions posées m'intéressait vraiment, ce qui me frustre d'autant plus. Tant pis, j'aurais au moins appris ce qu'étaient les béguines.
Commenter  J’apprécie          10
S'il était possible de mettre 6 étoiles / 5 à cet ouvrage, j'en mettrais sûrement 7. Un immense coup de coeur. Une histoire qui sonne juste, qui sonne vraie, des femmes attachantes et fortes en convictions, j'ai été ébranlée et n'ai pas réussi à quitter les pages des yeux. J'ai aimé les teintes de ces femmes, toutes incarnant la lutte et le courage, à leur manière. C'est un beau moyen de parler de la diversité des parcours et des âmes qui peuvent se rejoindre dans des valeurs et des utopies communes. Et, surtout, j'ai aimé cette histoire de la colère, et toutes les questions politiques qui en découlent. Comment peut-on en vouloir aux femmes violentes, avec ce compteur des féminicides qui ne baisse jamais, année après année ?! Après le traitement politique et sociétal qui en est fait ? Bref. Un récit poignant, qui fait réfléchir, qui remue, qui donne envie de rire, de hurler, de pleurer et, par-dessus tout... Qui fait rêver d'indépendance !
Commenter  J’apprécie          40
Avec son roman, « Femme portant un fusil », Sophie Pointurier s'attaque à des questions hautement sensibles dans notre société, les violences faites aux femmes et notamment les violences conjugales sur lesquelles trop souvent, la société ferme les yeux. Et lorsque les femmes ripostent, trop souvent aussi, elles ne sont considérées que comme de simples criminelles, leur statut de victimes totalement nié.
C'est ce qui arrive à Claude, Elie, Harriet et Beatriz, lorsque, du fin fond du Tarn, par un enchaînement inéluctable de faits, elles passent de l'utopie à la riposte. Pourtant, ces femmes n'aspiraient qu'à vivre simplement, paisiblement, loin de toute tyrannie patriarcale.
Un roman construit comme un thriller, qui interroge en profondeur les mécanismes de notre société.
Commenter  J’apprécie          30
Très beau roman. Il tient à la fois du livre documentaire avec une recherche sur les communautés de femmes à travers les temps et les lieux, l'étude du patriarcat et aussi du polar. Il s'agit de l'histoire de Claude et Elie, d'abord puis Harriet et Anne qui les ont rejointes pour fonder une communauté, une forme de béguinage.
Petit à petit, la réalité du patriarcat les rattrape. En fait, dès le début, la construction du roman se fait en chapitres croisés avec d'une part le parcours de ces femmes pour s'installer et d'autre part l'interrogatoire de Claude par des gendarmes durant sa garde à vue. On sait vers quoi on s'avance au fur et à mesure des pages et on y prend plaisir avec ces femmes qui ne s'en laissent pas compter.
Commenter  J’apprécie          50




Autres livres de Sophie Pointurier (1) Voir plus

Lecteurs (413) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
568 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}