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Critique de Pancrace


Ohio youille, quel carnage ! D.R Pollock éclabousse autant que Jackson, l'autre Pollock, le peintre expressionniste abstrait à la nuance près que son pinceau-stylo asperge concrètement de sperme et de sang cette région encombrée de cinglés.

Je ne le cache pas, je me suis un peu enlisé dans la fange des exactions de tous ces tordus mal léchés depuis le trou du cul mal torché de cette Amérique de dégénérés.

Bref, j'ai laissé tomber dix fois, puis j'y suis retourné onze pour y chercher quelque part la rédemption, un coin de ciel bleu dans les mots noirs qui poissent et angoissent, qui collent à la tête et où chaque page diffuse tout le traumatisme de chacun des protagonistes qui peuplent ce roman.
Notez bien que le mot « roman » ne soit que peu adapté à cette interminable collection de tortures et de tueries. C'est diabolique, tout le temps.
Le romantisme est le bonheur y sont aussi absents qu'un brin de muguet au coeur du désert.

Comment ne pas s'apitoyer sur ce pauvre gamin, Arvin qui a perdu sa mère et que son père oblige à aller prier chaque soir dans la forêt devant des croix improvisées en autel, gluantes et dégoulinantes du sang des bêtes qu'il sacrifie, son chien compris ?

Comment ne pas gerber devant cet handicapé pédophile qui tripote tout ce qui passe à proximité de ses roues pendant que son frère prédicateur bouffe, par acte de contrition des araignées devant une assemblée de repentants d'une église d'illuminés ?

Pourquoi passer la nuit dans un motel miteux avec Carl qui se masturbe en zieutant les photos qu'il a prises pendant que sa femme, Sandy se faisait baiser juste avant qu'il enfonce un petit bouquet de fleurs dans le trou béant qu'il a causé dans la poitrine du baiseur à grands coups de tournevis ?

Pourquoi ? Parce que j'aime lire. Parce que c'est compliqué pour moi d'abandonner un ouvrage avant d'en connaitre la dernière idée, le dernier souffle, même si c'est un râle, une agonie. Lire jusqu'à la lie, jusqu'à l'hallali.

Mon analyse est surement un peu sommaire cependant je dois avouer, grâce à la clémence de l'auteur avoir vécu un sursaut de soulagement au dernier tiers du livre. Bien que ce bouquin demeure un catalogue de calvaires qui, je l'espère sont en majorité des fictions, j'ai apprécié le « solde de tout compte » infligé au ramassis de bons à rien qui m'ont hérissé la couenne page après page.
D'autant que je garde gravé dans ma petite tête les images fortes du film de John Boorman « Délivrance » où les individus dans le genre « déglingués » ne sont pas mal non plus.

N'imaginez pas que mes phrases quelque peu explicites aient soustraites un intérêt même minime à cette lecture, au contraire, il reste essentiel de découvrir ce texte pour s'imprégner de l'enfer et de son « boss ». le diable, tout le temps.


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