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4,14

sur 1628 notes
Quelle gifle ! Crochet gauche, crochet droit, uppercut, Pollock m'a mis KO. Lu en 48 heures chrono (foi de la Redoute). Un grand coup de coeur qui rejoint « La griffe du chien » de Winslow ou « Un pays à l'aube » de Lehane. Et pourtant tout est noir dans ce roman, d'un noir indécrottable, la plupart de ces personnages sont de fieffés salopards, irrécupérables, le mal coule dans leur sang. On ne souhaite pas à notre pire ennemi de croiser l'un de ceux-là. Pollock mène la danse (du diable forcément) avec une maestria impressionnante. Il nous saisit au col dès les premières pages, pour nous lâcher trois cent soixante pages plus tard, estomaqué, sans voix, le besoin de récupérer tant son roman est brillant, génial, prenant, époustouflant, j'arrête là, besoin d'un petit remontant !!! Promis, juré c'est une bombe. LISEZ -LE.
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Un grand merci à Asphodèle qui a eu la gentillesse de me prêter ce livre très particulier. Pourquoi particulier ? Parce qu'il est atroce ! Noir de chez noir ! Un peu comme le chocolat à 99% de cacao qui vous fait grimacer mais que vous reprenez quand même parce qu'au fond, vous aimez le faire fondre sur la langue afin que ce petit goût âpre vous envahisse et vous donne des frissons. Voilà, c'est exactement ça... on râle, on se dit que les personnages sont de fieffés salopards mais on ne lâche pas le bouquin.

Habituellement, je ne suis pas friande de livres où les histoires évoluent en parallèle pour, au final, s'imbriquer. Ici, c'est tellement bien écrit que cela n'est pas dérangeant. L'écriture est puissante, mettant en relief ce mal qui coule dans les veines des protagonistes. le fil conducteur est le péché et la rédemption. L'Amérique puritaine en prend pour son grade ! Les crimes, les horreurs s'égrènent comme un chapelet. La folie et le sadisme deviennent la norme. Brrr... voilà qui fait froid dans le dos !

Après un tel roman, j'ai besoin de quelque chose d'un peu plus léger ! Mais je ne serais pas contre une autre lecture de ce genre, bien au contraire... Je vous le disais, c'est comme le chocolat à 99% !

Lien : http://promenades-culture.fo..
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On prend un sacré coup avec ce roman.
L'écriture est fluide , agréable , mais surtout addictive. A tel point qu'on en oublierait presque les défauts ... déjà un des sujets de fond de l'histoire qui est loin, même très loin d'être quelque chose que j'apprécie et que je fuis en général (je reste volontairement vague pour éviter le spoil), mais j'ai réussi a avancer sans trop être gênée malgré tout.

Une des grand point fort de ce roman (mais qui est en même temps un défaut pour moi) , c'est la noirceur des personnages. le seul bémol,c'est qu'au final aucun des personnages n'est équilibrés. Ils sont tous frappa-dingues à leur façon. Mais j'avoue que l'auteur maîtrise tout cela et pour une fois le trop n'est pas l'ennemi du bien, bien au contraire.

J'ai aussi beaucoup apprécié la façon très simpliste, voir anodine de l'auteur, de vouloir démontrer que le conditionnement dès l'enfance peut avoir de graves répercussions à l'âge adulte.

Un très bon roman, qui se lit vite tellement l'auteur nous immerge dans son univers.
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Un best-seller, très réussi ; rien à ajouter au concert de critiques positives, ce qui va me permettre un petit détour, quelques mots sur les genres littéraires, et de leur éventuelle relativité…

Ce livre est selon moi un excellent roman d'épouvante. Oui, vous savez, ce genre où les couvertures peuvent donner des problèmes de vue, voir carrément détruire une étagère, à coup de vernis sélectif rouge vif sur lettrage crissant, bon à se faire péter les plombages si on les regarde trop longtemps, partageant avec quelques collections de S-F ce goût douteux pour les t-shirts de groupe death-metal-core…
Bon, vous me direz, on est un peu snob et mal-appris, chez nous, en francophonie, où la majorité des couvertures de littérature « blanche » (pas la couleur… hmmm… le… la… littérature « générale » quoi) donne dans la sobriété façon paquet de ciment, alors qu'un tour dans les librairies de certains de nos voisins, plus « atlantistes », pourrait nous les faire confondre avec un vidéo-club ou un magasin de farces-et-attrapes.

Tout cela, non pas pour ouvrir un inutile débat artistique — où l'on pourrait évoquer ces petites maisons d'éditions francophones qui n'ont pas peur de renouveler l'esthétique, quand d'autres s'y perdent — ou réfléchir aux chapelles bien délimitées que construisent ces classifications (polar, S-F, romance, épouvante, etc.) face au « reste »… mais concentrons-nous sur ce qui a pu « sauver » ce livre d'un tel traitement.

L'épouvante induit souvent une présence surnaturelle, un mal hors-monde, comme par exemple (tiens, tiens…) : le diable… Retranscrivez cette histoire dans nos campagnes, elle semblera tout de suite extraordinaire !
Ici, on nous parle d'un roman quasi-naturaliste sur l'Amérique profonde des années 50, ou tout le monde tue et/ou est tué… Sans faire de l'anti-primaire, il faudrait se demander comment une société, sensée représenter l'aboutissement d'une civilisation (la nôtre), peut accoucher de ce mélange étonnant de religion et d'ignorance, d'armes à feu et de friteuses, d'alcool à brûler et de soda, d'imprécations et de parkings… tout cela un jour à la télévision…
Le pays de la Liberté… et nous continuons à les écouter… quoi d'autre ?

Sa qualité littéraire ? Oui, c'est très efficace, bien écrit…
Ça y est, ça va encore me péter à la figure, cette tentation de circonscrire la littérature « générale » à l'habileté de la plume… Mon dieu, heureusement que non… les exemples pleuvent… bien que le doute demeure… snobisme et inculture… étalage de boue bon pour magazine… éternel dilemme de ce que pourrait être la « culture populaire »… vous voyez, je souffre… moi qui aime tellement la vision de ces quelques femmes voilées habituées du rayon romance chez mon bouquiniste préféré… quasiment prêt à adouber ces « bookstagram », remplis de guirlandes et de vernis, au titre qu'ils incitent encore à lire…

Vous l'aurez peut-être compris, je galère à accorder conviction et nécessaire ouverture d'esprit, dès qu'il s'agît de glisser vers ces débats de goûts et couleurs, de particulier et d'universel… et ce très bon livre en forme d'archétype, tel le générique d'une de ces séries bien produites, dont tout a déjà été dit ici (jusqu'aux réflexions toutes personnelles d'être bichromatique), m'engage à ce genre d'auto-dialogue, digne d'un crucifix qui vous tomberait dessus lors d'une sieste d'été (le charme des vieilles maisons…), d'où la seule chose à retirer serait qu'un genre n'est jamais aussi intéressant que lorsqu'il se dépasse !
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Je me demande encore pourquoi j'ai tant hésité à lire ce "crime novel" de haut vol !
Très noir, violent, révélant la tourbe crasseuse et infâme de l'âme humaine... dans un style sans concessions et suffocant, s'approchant par sa caractérisation de la "new American Gothic" littérature.

On "vit" -sans aucune empathie- la vie de quelques déclassés de l'Amérique profonde d'après-guerre, tels que ce vétéran-du-Pacifique tourmenté qui entraîne son fils dans les douleurs de son impuissance, ce saligaud de prédicateur et son acolyte handicapé qui sont de vrais faux magiciens de la "Bonne Parole", ce duo de tueurs contrastés qui trace un long sillage sanglant à travers les états...
Et parmi ces personnages cauchemardeux, dans un Ohio oublié par Dieu, mais non par les démons... Arvin, l'orphelin perverti par une vision primaire de la religion, grandit en apprenant à se défendre...

Arvin, oui... à qui on s'attache, qu'on ne lâche plus jusqu'à la dernière page...et qui nous lâche plus...par la suite...

Après avoir lu "Le Diable, tout le temps", il n'est plus possible de dire d'un autre livre qu'il vous a renversé par un véritable coup-de-poing !
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J ai fait confiance à l'avis d'une libraire interviewée lors d'une émission littéraire et ...j'ai craqué. J'ai donc acheté et lu rapidement ce roman dont , je l'avoue , le succès n'est absolument pas usurpé. Quelle épopée , que de rencontres de personnages tous plus noirs les uns que les autres , en quête d'un je ne sais quoi dont on devine rapidement qu'il ne peut s'agir que d'une utopie , d'un rêve qui ne peut que déboucher sur le désespoir programmé et la désespérance..Pas une once d'espoir , de compassion , d'empathie . Chacun pour sa peau . À force de " titiller " Dieu , on a plus de chances de rencontrer le Diable et , vraiment , le Diable se présente presque à chaque page d'un roman qui , incontestablement , ne laisse guère de place à l'optimisme . " The American dream " ? Les personnages s'imprégnent en nous sans nous amener à nous attacher à eux tant on sait combien ils ne peuvent nous mener que " dans une impasse " . La description des lieux est à l'identique . Des motels miteux , la saleté , la crasse , des vies " au jour le jour ", une nourriture " chiche " et de piètre qualité, des bagnoles au bord de la " ferraille " , des crimes sordides , des meurtres , des " prières " maléfiques , des "abus " de pouvoir de toutes sortes , tout y passe , tout s'y succède. Et au final , seul le Diable semble pouvoir se satisfaire d'une telle situation .
C'est un roman dur , âpre, noir de " chez noir " et , pourtant , il vous scotche , vous colle comme le plus efficace des sparadraps . Très sincèrement, je n'ai jamais eu la moindre envie de " passer à autre chose " , soucieux de poursuivre le calvaire jusqu'au bout . Il faut dire , et ce n'est pas la moindre de ses qualités , que l'écriture est éblouissante, tout simplement remarquable . Les mots , les phrases , les paragraphes traduisent de façon poétique, les plus grandes des horreurs .Incontestablement , il s'agit là d'un grand livre porteur de l'image d'une société qui se délite , se " vautre " dans une sorte de " soue " boueuse et nauséabonde qui va longtemps " hanter nos esprits "et , espérons- le , déranger nos certitudes et nous pousser à la réflexion. Un roman à ne pas rater , un très grand texte , mais , vous le savez , ce n'est que mon humble avis ......et , tout de même, celui de nombreuses et nombreux amis babeliotes .
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Willard Russel ne fait jamais les choses à moitié. Homme de sang froid, aussi dur avec les siens qu'avec lui-même. Son fils Arvin peut en témoigner. Aussi, lorsque sa femme tant aimée est rongée par le cancer, il fera appel à Dieu et fera résonner, dans toute la ville de Knockemstiff, ses prières et ses lamentations, sous un soleil de plomb ou une pluie battante...
Theodore, en fauteuil roulant, a trouvé en Roy une âme soeur, du moins le croit-il. Ce dernier prêche la bonne parole un peu partout et est persuadé de pouvoir ressusciter les morts...
Sandy et Carl, un couple de doux-dingue. Elle vend son corps et lui ramasse la thune. Se faisant passer pour un photographe, il aime prendre sous toutes les coutures sa nana avec d'autres hommes. Mais leur folie ne semble pas vouloir s'arrêter là. Ce qui n'est pas sans mettre mal à l'aise le shérif de Knockemstiff, le frère de Sandy, lui-même peu regardant...

Le diable, tout le temps, en personne, hante ces pages. de l'Ohio à la Virginie Occidentale, l'on croise ici et là sur les chemins de traverse, aux abords d'une station service, au pied d'une église, dans une chambre d'hôtel miteux ou sur la banquette arrière d'une voiture, ces hommes et ces femmes, sans scrupule, traumatisés, bouleversés ou rongés par la vie et des âmes vagabondes, esseulées ou déchirées. Par un tour de passe-passe habile, Donald Ray Pollock fait s'entremêler ces destins. Ce n'est pas tant ses personnages incroyablement marqués qui impressionnent, c'est aussi cette ambiance sombre, glauque et oppressante qui nous happe à la gorge. Servi par une écriture sèche, maîtrisée et ciselée, ce roman efficace de bout en bout nous plonge dans une noirceur indéfinissable où les descriptions de cette nature sauvage et humaines sont tout simplement éblouissantes et effroyables.

Le diable, tout le temps... le diable, effrontément...
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(...) Presque tous les personnages sont dingues, méchants, pervers, ils vivent dans des milieux sociaux très dégradés, n'ont pas beaucoup d'espoir à l'horizon, et les quelques-uns qui ont un peu de moralité sont comme des anges démunis dont on se demande comment ils vont survivre dans cet univers de fous. Et bien sûr, ils ne survivent pas, du moins pas tous.
Ça pourrait être lassant, trop déprimant, mais non, et c'est là la force de Pollock, on est aspiré par cette histoire, on a envie d'en savoir plus, de voir comment ça va tourner, car ces trajectoires se percutent et on se demande lequel sera plus mauvais ou moins bête que les autres. (...)
Le Diable, tout le temps mérite bien son titre, car ils sont tous perdus entre les griffes du Malin, que ce soit le pasteur pervers, le couple de tueurs en road trip, les prédicateurs allumés, le shérif corrompu et sa soeur pas (du tout) convenable. Même ceux qui s'en remettent à Dieu ne vont pas très bien non plus, à l'image de Willard Russell, rescapé de la guerre du Pacifique, qui fabrique un autel dans les bois et sacrifie des animaux (et pas que) pour sauver sa femme du cancer.
L'Amérique des années 1940-1960 décrite par Pollock va mal. L'alcool, le sexe, l'argent, les armes à feu, la religion sont autant de maux qui la minent, mais étrangement, c'est un univers fascinant, où tout est possible car l'écriture et la créativité de l'auteur sont marquées par une forte tendance à la disruption, et on aime être secoué, pris à contre-pied à chaque page, on en redemande. (...)
Avec ce premier roman écrit à cinquante-sept ans, Donald Ray Pollock, qui était auparavant ouvrier puis chauffeur de camion dans une usine de pâte à papier, qui est passé par le creative writing à l'université de l'Ohio, fait un sacré carton.

François Muratet pour Double Marge
Lien : https://revuelitteraire.fr/l..
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Si les ambiances sombres, glauques, oppressantes ne vous font pas peur, foncez, jetez-vous sur le roman de Donald Ray Pollock.

« le diable tout le temps » est une oeuvre magistrale où la noirceur humaine qui éclabousse chaque page vous prend à la gorge. Ici, tout n'est que violence, peine, misère. Tous les personnages, qu'ils soient victimes ou bourreaux (ou les deux tour à tour), ont une existence de souffrance. Aucune trace d'espoir dans les destins qui nous sont contés par Pollock.

Pour instaurer ce climat suffocant de noirceur, Pollock adopte un style rude, sec mais pas dénué de poésie. Jamais il ne cède à la facilité. Même le périple meurtrier du couple de psychopathes Carl et Sandy, qui aurait facilement pu prendre l'aspect d'un thriller « ludique » et outrancier, dégage un parfum d'âpre vérité qui fait la force du récit.

Les personnages sont tous intéressants et très bien caractérisés. L'auteur évite de tomber dans un manichéisme facile. Ici, même les salauds souffrent. Et même eux peuvent laisser entrevoir des lueurs d'humanité, brèves mais fortes.

Le portrait de l'Amérique rurale brossé par Pollock est saisissant. « le diable tout le temps » est une plongée en apnée dans cette société abîmée par la misère, hantée par la religion, qui semble figée dans le temps. Dans ces bourgades rurales, le destin des hommes est tout tracé, pas d'ascenseur social et la religion qui empoisonne et emprisonne. Véritable poison, la religion est pour certains le moyen d'assouvir leur vice, pour d'autres un venin qui va les rendre fous. le fanatisme religieux, comme inscrit dans les gènes, se propage de génération en génération.

En bref, un grand récit très noir magnifié par une écriture sublime. Pour un premier roman c'est un coup de maître.
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Que dire de mieux, de plus innovant, allez, osons, de plus intelligent après presque 200 chroniques ?

Rien.

Sauf que le Diable tout le temps est diablement efficace.

Sauf que le Diable tout le temps est remarquablement bien écrit.

Sauf que le Diable tout le temps est incroyablement réaliste dans sa peinture d'une Amérique des laissés pour compte, 1/2 sels, et autres dépravés de l'Ohio ou du Kentucky.

Sauf que le Diable tout le temps est étonnamment maîtrisé dans sa construction, dans sa montée en puissance sans avoir l'air d'y toucher, dans son embarquement de lecteur qu'il enfume doucement dans une fausse quiétude pour mieux le fracasser quelques pages plus loin.

Sauf que Donald Ray Pollock est assurément en moins de 4 livres un des grands de la littérature US contemporaine.
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