page 197:
"Chacun sait pourtant, depuis le XVIIIè siècle, que la liberté de chacun s'arrête là où commence la liberté de l'autre, mais surtout que le bien commun n'est pas la somme des intérêts individuels."
page 39:
"Bref, on offre gratuitement au GAFA du temps de cerveaux humains disponible."
page 25:
"... c'est parce que le système économico-politique a peu à peu imposé dans les sociétés occidentales son modèle éducatif pour en faire une machine à fabriquer du consommateur-producteur qu'il a pu étendre son emprise et supprimer peu à peu toute alternative."
page 116; (à propos de l'ENA):
"Une fois en poste, ils ne tardent pas à vérifier ce que l'on a pas cessé de leur enseigner, à savoir que l'on doit éviter autant que possible l'esprit critique et les opinions solitaires."
page 64:
"Le capitalisme n'est plus un système de production par le capital, mais un système de production de capital, favorisé par le crédit, les dettes et la création monétaire de banques centrales."
Les électeurs savent pertinemment que, quoi qu'il sorte de ce barnum, cela ne changera pas grand-chose au destin du pays.
Ils savent que les sujets essentiels ne seront pas abordés par des journalistes passionnés de combats de coqs.
Ils savent que les candidats eux-mêmes ne sont même plus dupes de ce théâtre d'ombres qu'est devenue la politique ( à la fin de l'empire , la religion d'État, à Rome, faisait l'objet d'une telle désaffection que deux augures ne pouvaient croiser le regard sans sourire. Remplaçons les deux augures par deux prétendants à la magistrature suprême et l'on comprendra mieux ce qui se passe dans nos démocraties apaisées et post-nationales ).
C'est un sentiment diffus,presque imperceptible,et que nous sommes de plus en plus nombreux à partager.
Comme ce petit caillou dans la chaussure,qui ne blesse pas mais dont la présence se rappelle sans cesse à nous,et que les Romains appelaient .
Un sentiment qu'on évite de partager pour n'être pas aussitôt rangé dans la catégorie des complotistes ou des paranoïaques.
Le sentiment que,par bien des aspects,nous ne sommes plus tout à fait dans ce qu'on peut appeler un régime démocratique.
La démocratie est notamment menacée par l'alliance redoutable des marchés financiers et des nouvelles technologies, alliance sanctifiée par le caractère indépassable du bon plaisir individuel.
En devenant virtuelles et planétaires, ces forces se sont détachées de tout territoire et sont désormais hors d'atteinte des volontés populaires.
Les démocraties occidentales ont bel et bien commencé à s'affaisser sur elles-mêmes.
Le jeu électoral est devenu un spectacle dans lequel quelques démagogues professionnels promettent, mentent, pour mieux décevoir.