Le confort de vie généralisé comporte en lui même une sorte de désespérance, en tout cas d'insatisfaction.
La République doit être celle des "politiques" au sens vrai du terme, de ceux pour qui les problèmes humains l'emportent sur tous les autres.
Le fascisme n'est pas si improbable ; il est même, je crois, plus près de nous que le totalitarisme communiste.
Les théoriciens peuvent, dans l'abstraction, accumuler les raisonnements subtils et compliquer à l'envi les noeuds du problème humain.
Je ne vois de précédent dans notre histoire qu'en cette période désespérée que fut le XVème siècle, où s'effondraient les structures du Moyen Age et où, déjà, les étudiants se révoltaient à la Sorbonne
Les tenants du socialisme sont en France, des esprits superficiels, préoccupés en réalité non d'économie mais de redistribution des richesses. Préoccupation louable en elle-même mais qui devrait être précédée d'une interrogation sur la création de ces richesses qu'on désire mieux redistribuer.
Gouverner, c'est faire prévaloir sans cesse l'intérêt général contre les intérêts particuliers, alors que l'intérêt général est toujours difficile à définir et prête à discussion, tandis que l'intérêt particulier est ressenti comme une évidence et s'impose à chacun sans qu'il y ait place pour le doute.
Au regard de tant d'autres jeunes, ces révolutionnaires de Mai étaient des nantis, des privilégiés. Mais beaucoup de révolutions sont le fait de privilégiés insatisfaits. Le problème est de savoir pourquoi les nôtres étaient insatisfaits. Et je crois précisément que, nourris, logés, entretenus, travaillant fort peu, ne désirant certainement pas affronter la vie active, les problèmes de l'emploi ne hantaient certainement pas les cervelles des meneurs de Mai (leur principale préoccupation étant plutôt de retarder le plus possible le jour où il leur faudrait exercer un métier ...), ces jeunes gens trouvaient dans leur demi-oisiveté et l'absence de problèmes matériels à la fois le temps de réfléchir et celui de s'ennuyer.
L'évolution des mœurs a transformé les rapports entre parents et enfants comme entre maîtres et élèves.