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Critique de tamara29


Merci à Babelio et aux Editions Plume du coq/ Weyrich pour la lecture de « La tendresse des séquoias » de Jean-Sébastien Poncelet à l'occasion de l'opération Masse Critique.
Un journaliste free-lance, Maxime, est amené, à la demande d'un rédacteur en chef d'un grand journal belge, à enquêter sur des graffitis (ressemblant à de formes artistiques abstraites) qui, l'espace d'une nuit, ont recouvert une cinquantaine de maisons dans un quartier de Bruxelles.
Si, au début, il rechigne à travailler pour ce genre d'actualité peu sérieuse, il va rapidement comprendre que ces motifs ne sont pas l'oeuvre d'un petit plaisantin qui s'ennuyait (sûrement incapable de patienter tranquillement jusqu'à l'Euro 2016).
Petit à petit, en s'aidant d'amis ou collègues, chacun spécialiste d'un domaine (art, informatique, info policière, etc.), il va faire de cette enquête une affaire personnelle jusqu'à démêler les graffitis et remonter jusqu'à leurs origines et les motifs de ces mêmes motifs (si je puis me permettre). Cette enquête va le conduire notamment à faire la rencontre d'une jeune fille Laura, d'une douzaine d'années, très intelligente, emprise avec ses problèmes d'ado (conflits perpétuels avec ses parents qu'elle méprise pour leurs attitudes de « riches », qui vont à l'encontre de ses propres valeurs).
Difficile pour moi de mieux résumer ce roman. Peut-être aurais-je dû le faire plus à chaud, dès la fin de ma lecture, avant de commencer un autre.
A présent que plusieurs jours sont passés, je ne retiens que mes réactions et sentiments les plus manifestes. Un plaisir évident en commençant ce roman, en suivant l'enquête de ce journaliste, ses interrogations, ses découvertes. Un plaisir à découvrir les divers personnages aux caractères si opposés et leur description presque « psychologique ».
Ces sentiments étaient certainement liés aussi au fait que l'enquête sur les graffitis nous faisait entrer, peu à peu, dans le milieu artistique en parlant de Pink Floyd et l'album The Wall mais aussi de l'artiste Felice Varini. Pour la petite anecdote, j'avais vu une de ses oeuvres au Grand Palais lors de l'expo Dynamo en 2013. Donc, je n'étais pas forcément très impartiale. Et c'est avec un certain sourire que j'avançais dans ma lecture en me disant, si ce roman me délivrait autant de petits plaisirs, ces 500 pages se boiraient comme du petit lait (500 pages en gros caractères certes, ce qui ne devrait pas forcément plaire aux séquoias ni à leurs confrères).
Malheureusement, vous l'aurez compris (je n'écris pas de roman à suspens), je n'ai pas gardé jusqu'au bout ce sourire. Je dois avouer ma déception à la dernière partie de ce roman.
Sans en dévoiler la fin, je peux tout de même évoquer la transformation de « l'enquête journalistique » en quelque chose d'un peu plus « thriller » qui ne m'a pas convaincue. A mon goût, ce n'était pas nécessaire d'en passer par là. Si j'apprécie les « thrillers », dans ce cas précis, cette partie-là tombait un peu comme un cheveu sur la soupe. Parce que même si le milieu dans lequel Maxime va se plonger n'a rien de charmant, cela m'a semblé tout de même en décalage avec le ton du début du roman.
A force de vouloir saupoudrer le roman de divers ingrédients qui peuvent faire un bon met à savourer / ou faire recette (c'est comme on l'entend) (psychologie, amour, humour, drame, violence, etc.), le plat finalement semble un peu trop simple ou too much et donc plus difficile à digérer.
C'est pour cette raison que, finalement, en refermant ce livre, j'ai été déçue que ce jeune auteur se laisse prendre par ces techniques si « faciles » alors qu'il a des qualités indéniables : son écriture est agréable, agrémenté d'humour ; les principaux personnages sont plaisants à découvrir, certains attachants.
Une fois présente cette déception, j'en suis venue à me dire que, malheureusement, ces personnages étaient un peu trop clichés ou déjà vus. le journaliste intègre (tel le héros qu'on voudrait presque comme pote), sa copine qu'il connaît depuis toujours (ils s'aiment de manière presque solaire, bien entendu), son pote flic qu'il a rencontré et sauvé lors d'une mission humanitaire, Laura très intelligente (un peu trop) avec, bien sûr, ses problèmes relationnels avec ses parents (son père qui a réussi en écrasant les autres) mais entretenant, heureusement, une relation épanouie avec sa grand-mère… et tous les autres…
Bref, tous ces personnages étaient finalement si caractéristiques de l'éventail des personnages qu'il est bon d'avoir dans un roman que cela m'a semblé un peu trop. Certes, ils ne sont pas ou tout blanc ou tout noir, mais ils étaient, pour moi, à trop forte dose « très blanc » ou « très noir ».
Au vu des autres critiques beaucoup plus enthousiastes, je me suis demandée si je me montrais pas trop dure ou exigeante pour un premier roman. Mais le rôle de tout lecteur ici est de se montrer le plus honnête possible face à son ressenti lors de sa lecture.
Je finirai par une note positive (parce que je n'oublie pas le sourire des premières pages et parce que j'ai apprécié de lire une histoire se passant en Belgique) : pour un premier roman, Jean-Sébastien Poncelet semble prometteur et il saura très probablement affiner ses personnages et peaufiner ses prochaines histoires. Alors à suivre…
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