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Critique de le_Bison


Quand les éditions Taurnada me proposent de partir à l'aventure, je n'hésite pas bien longtemps, le temps de finir mon verre, d'imaginer le clair de lune sous d'autres cieux et d'écrire de la plume tout mon courage de revivre. Quelques bouteilles de binouzes et de bourbon dans mon baluchon, le dernier bouquin de Thierry Poncet et j'embarque immédiatement. Dépaysement garanti. Surtout qu'il est question de parcourir les latitudes de ce monde, toutes les terres sales et parsemées de bars, de putes et de bars à putes. de l'Afrique à l'Indonésie, escales en Australie ou en Andalousie. Avec Zykë, comme chef de file, maître d'armes, pourvoyeur de putes, fournisseur d'alcool et de drogue. Grand charmeur, le colosse chaîne en or autour du cou possède un pouvoir de séduction indéniable.

Mais derrière cette grande aventure, il y a surtout une histoire d'amitié fidèle, d'un secrétaire devenu écrivain et d'un baroudeur devenu auteur. Je ne connaissais pas Cizia Zykë avant de lire ces formidables écrits et mémoires. Maintenant, je n'ai qu'une envie, me plonger dans les romans « Oro » et « Sahara ». Sieur Poncet m'a si bien vendu ces aventures qui s'étalent comme de la confiture fait maison sur des tartines de pain encore tièdes et moelleuses. Je découvre à l'occasion la littérature confiture, un genre que je n'ai pas exploré souvent avant, mon dieu que je ne suis pas aventurier, désespérant, et pourtant quel bonheur j'ai vécu là. le pied !

Les pages respirent le shit et la merde de nos vies. Crapahuter toute la planète, des putes en Andalousie, des putes au Maroc, des putes en Indonésie, mais pas en Australie. Elles s'alignent une page sur deux, grosses et rondes, belles et bandantes, présence systématique de cette chaire à chaque coin de rue dépravée. Boire jusqu'à plus soif, et encore j'ai toujours soif, une page sur deux également. J'ai un doute pour l'Australie, c'est que j'ai beaucoup bu et beaucoup gerbé dans cette escapade en plein poussière du bush.

Et puis entre deux aventures, il y a l'amour. La chaleur. L'ivresse. La sodomie. L'ivresse. L'essence du bonheur. Indra. La déliquescence de ma vie. L'amour inoubliable. Paloma. La sueur qui coule, dégouline le long de ses seins. le sperme qui coule et dégouline entre ses cuisses. Sueur. Sperme. Plaisir. Jouissance de la vie. Vie jouissive. L'amour et l'ivresse se conjuguent en un bonheur d'aventures, de mots et de verres. Poésie littéraire pour peu qu'on aime ce genre, qu'on aime la confiture et la littérature qui s'étalent sur ces putains de vie et ces putains de la vie sous d'autres latitudes.

Le voyage s'est achevé, la raison l'a emporté, une musique à composer, un roman à imprimer. Cizia n'égrène personne. Il sème sa prose, Thierry la compose, les éditeurs la disposent. A la clé, une mallette remplie de billets. Payé en liquide. Comme pour les putes ou les bakchichs. Mais si la dernière page est tournée, que la couverture noire affichant la trogne de Zykë me dit adieu, mon voyage n'en est pas pour autant bouclé. Mon esprit est encore en vadrouille, à l'aventure, il furète entre les rues sombres d'Indonésie, il sue dans les hammams marocains, les mots d'étalent et détalent sous sa plume emportée par le vent des dunes, il chante louanges sur pirogue, il danse remue, danse du ventre des femmes ventrues, il boit il gerbe ses tripes, il plonge, il prie, il se bat, il baise, il gerbe, il JOUIT. J'aime cette idée que mon esprit baise quand il lit. Dans un lit, dans la rue, sable dans le cul, mon esprit s'allonge, ferme les yeux : « l'aventure continue », Zykë.
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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