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Critique de 1001histoires


La filière afghane écrit par Pierre POUCHAIRET a été publié par les Editions JIGAL en mai 2015. J'ai retrouvé avec plaisir le capitaine de police Gabin Mournet, en charge d'un groupe stup au sein de l'antenne PJ de Nice. Gabin était un des héros de "Une terre pas si sainte".

Le quotidien d'un groupe stup est fait de planques, de surveillances de dealers et de toxicos, d'infiltrations grâce à des indics, d'interpellations puis de négociations d'infos contre une peine allégée. Un travail de fourmis souvent frustrant, sans fin prévisible car le trafic de drogues est tentaculaire, chaque partie visible n'étant qu'un infime maillon de réseaux internationaux. Cette situation est très bien rendue à travers le quotidien du groupe dirigé par Gabin à Nice, un travail harassant mais presque illusoire. C'est sans doute l'ambiance de franche camaraderie qui permet à ses membres de poursuivre leur travail routinier mais qui peut à tout instant tourner au drame.

Pierre Pouchairet a de l'expérience en la matière, il sait de quoi il parle. Il connait le quotidien des stups et il se révèle un excellent conteur. Il réussit à partager avec le lecteur, la lassitude, l'exaltation des enquêteurs et parfois la peine d'en arriver à privilégier leur vie professionnelle au détriment de leur vie familiale. Gabin, Marie, Luc, Sylvain, Henri, Marc forment un groupe soudé, des individus tous différents, complémentaires et parfois frustrés de constater que leur travail est sans doute vain face au gigantisme des filières de la drogue qui finissent par se fondre avec la géopolitique et souvent se mêler au fonctionnement des groupes terroristes.

Grace à des écoutes téléphoniques, Gabin a acquis la certitude qu'une filière a ses origines en Afghanistan. Une ONG fait peut-être le lien entre la France et ce pays en guerre depuis qu'il a été reconnu comme base arrière d'Al-Quaïda. Après le polar niçois, place à l'aventure en Afghanistan.

Pierre Pouchairet a travaillé à Kaboul, son expérience fait que le séjour de Gabin se lit un peu comme un documentaire. C'est la guerre en Afghanistan mais l'auteur insiste sur les particularités de ce conflit, attentats suicides, la corruption des autorités afghanes infiltrées par les Talibans, les contractors, les services secrets occidentaux dont les modalités d'intervention sont aussi complexes que l'organisation tribale de ce pays aux traditions millénaires omniprésentes. Les armements les plus sophistiqués entrevus à Bagram côtoient les Kalachnikovs et les couteaux traditionnels avec lesquels on égorge. Gabin séjourne à Kaboul mais ses déplacements jusqu'à Kandahar et Lashkar Gah la capitale de la province du Helmand permettent aussi d'apprécier les différences entre la capitale et les régions isolées de ce pays montagneux et souvent désertique.

Ce récit ( une fiction se passant en 2014 ) colle à l'actualité avec les attentats qui ont touché la France. La fin du roman insiste sur ces moments de terreur. J'ai aussi beaucoup apprécié la place faite à la naissance d'une nouvelle menace. L'influence d'Al-Qaïda et de ses réseaux salafistes clandestins est en perte de vitesse face à la menace sunnite symbolisée par Daesh et sa maléfique attirance consécutive à sa tentative d'administration d'un territoire en Syrie et en Irak, futur califat ou Etat islamique.

Lien : http://romans-policiers-des-..
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