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Critique de Litteraflure


Roman après roman, Maria Pourchet s'affirme. J'avais été impressionnée par « Champion », j'ai été éblouie par « Feu ». Je ne lis pas les critiques des autres avant de rédiger la mienne mais là, je suis tombée malencontreusement sur une phrase disant que Maria Pourchet était un Houellebecq féminin. C'est vrai qu'elle a cette même capacité à concentrer l'ait du temps sur un aphorisme. Comme lui, elle évoque mieux que personne la déliquescence du couple (p131), la déréliction du businessman (« Elle va me quitter, je pleurerai un hiver maximum, je dormirai au bureau, je serai l'employé du mois »), l'absurdité de la société de consommation (p39), la misère sexuelle, le mensonge (« Tu es comme toutes les autres. Tu t'imposes, faute de morale, des limites ») ou la dépendance à l'alcool et aux médocs. Chez elle, un peu de cynisme, beaucoup de pragmatisme, ravageur, souvent hilarant (« Apprends-lui simplement à faire sauter les boutons-pressions d'une seule main, la vie est courte et Roland Barthes inutile »).
Mais à la différence de Houellebecq, Maria Pourchet aime son prochain (et peu m'importe si c'est faux, c'est moi la lectrice, je crois ce que je veux). Elle passe de la peau d'un homme à celle d'une femme avec la même sincérité, avec l'exigence de restituer cet amour bancal et fou qui les consume. Je crois à l'amour de Pourchet ; j'ai cessé de croire à celui de Houellebecq, qu'il nous présente depuis toujours comme un dérèglement hormonal.
Un roman est bon parce qu'il éveille en nous, bien des années plus tard, des scènes culte, des « marqueurs », comme diraient les désabusés du marketing. « Feu » n'en manque pas : la débandade de Clément, les happenings de la fille de Laure à l'école, la séance au Champollion, l'exégèse d'Andromaque… Et cette fin... Chienne de vie !
Bilan : 🌹🌹🌹
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