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EAN : 9782070148646
240 pages
Gallimard (19/03/2015)
4.01/5   169 notes
Résumé :
Fabien, 15 ans, placé dans un centre de soins pour adolescents, écrit son histoire dans des carnets qu'il adresse à son psychiatre. Il raconte son quotidien de jeune garçon subversif et épris de liberté dans les années 1990, ses amitiés, son rapport difficile à l'autorité, son expérience de la délinquance, etc. Ce parcours en cinq carnets aboutit, dans le sixième, à une vérité cruciale.
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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Fabien est un gamin qui séjourne dans un asile psychiatrique. Lydia, son médecin, traitant lui demande à des fins thérapeutiques, de rédiger sur des cahiers de brouillon l'histoire qui l'a mené dans cet hôpital. Au fil des mots, derrière la nonchalance et l'esprit rebelle de Fabien, se cachent un drame enfoui dans son inconscient. Accompagné d'un loup invisible qu'il a nommé « Champion », le gamin va petit à petit réaliser ce qu'il s'est passé et comprendre l'attitude étrange de ses parents à son égard.
Maria Pourchet a écrit une jolie histoire qui n'a pas de grandes ambitions, sinon simplement de nous distraire et souvent nous faire sourire. La dramaturgie des situations est légère et le texte pas suffisamment dense, ni l'intrigue suffisamment intense pour que cette histoire nous prenne aux tripes. Néanmoins, un court et bon moment de lecture.
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Je fais une pause dans cette rentrée littéraire 2019 pour m'offrir une séance de rattrapage avec « Champion », que m'a conseillé ma librairie fétiche ICI en la personne de Nina. Dans le mille, Émilie - si tu ‘appelais Émilie. Quel pied ce roman de Maria Pourchet ! Intelligent, drôle, dérangeant : ma sainte trinité de la lectrice comblée. Un roman sur la jeunesse brisée, l'impossibilité du deuil, le désarroi des parents et la folie, comme dernier refuge possible. Fabien est le héros, il n'est pas un adolescent comme les autres : « J'ai lu dans un magazine pour dames que l'odeur de l'enfance, c'était statistiquement la lessive, la confiture et le pain. Moi l'odeur de l'enfance, c'est le fioul. Je ne suis pas un exemple ». On ne saura qu'à la fin du livre pourquoi il s'invente un double, un loup qui mord à sa place, pour supporter le quotidien du pensionnat ou pire, les week-ends en famille. J'ai adoré sa foudroyante lucidité, son regard acéré, ses raccourcis déroutants, cette façon désopilante de mettre en boîte le genre humain. Un hymne à l'enfance écolière, « Les 400 coups », « Les choristes » et « Diabolo menthe » sous l'emprise de la gnôle et ¤££¤12Intelligent11¤££¤ puis la tendresse qui affleure quand il parle de sa grand-mère et de ses manières surannées : « J'ai compris que c'était bien plus grave mais Mamie a dit « invitée à danser » parce qu'elle vient d'un temps où la langue française n'était pas là pour vous agresser. Il y avait déjà la guerre pour ça ». Un roman à tiroirs, qu'on fouille avec bonheur. Dédoublement du personnage, héros qui écrit un journal destiné à la psy et l'auteur qui taquine sa propre prose : « J'ai semé des cailloux sur la route. Non, c'est faux. Mais je ne sais pas comment écrire le sentiment d'abandon ». Et vous, vous l'avez lu ce petit miracle ?
Bilan : 🌹🌹
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Bon, eh bien ça ne l'a pas fait. Après deux lectures enthousiastes ("Feu" et "Toutes les femmes sauf une") de Maria Pourchet, cette troisième approche m'a frustrée.
Fabien Bréckard, "quinze ans et un casier juridique", séjourne dans un centre médicalisé dans l'Est de la France. A la demande de la psychiatre qui le suit, il relate dans des cahiers d'écolier l'année précédente : c'était alors 1992, la guerre de Yougoslavie, les succès de Metallica, la prostate de Mitterrand. Et Fabien en internat en classe de cinquième B, son caractère bien trempé et son ami imaginaire, et lui encore plus heureux d'être en colle que chez lui. Mais est-ce lui qui déraille ou son entourage ? Et qu'a-t'il bien pu faire pour se retrouver dans ce centre ?

Je n'ai pas réussi à entrer dans cette histoire, peut-être en raison d'un mauvais timing entre ce livre et moi. Pourtant, j'ai apprécié le ton vif et insolent de Fabien, lointain cousin d'Antoine Doinel et Holden Caulfield, ses réflexions vachardes sur le monde qui l'entoure, ses élans et son désarroi. En le voyant se débattre dans sa vie comme un naufragé, j'ai éprouvé de la compassion à son égard. Mais le fond du roman étant trop diffus, je ne suis pas parvenue à m'accrocher aux bizarreries qui le jalonnent, ni à déterminer ce qui relève de la réalité et de l'hallucination. Habituellement, c'est un mélange qui me plaît, mais ici, ça n'a pas pris. En outre, il est déjà question d'une mère monstrueuse, thème récurrent chez l'auteur -et je n'avais plus envie de m'y confronter.

C'est donc un rendez-vous manqué, mais ce n'est que partie remise : j'aime trop le style de Maria Pourchet pour m'en passer, et j'admire sa propension à tordre ses sujets, instiller une goutte d'horreur dans les décors les plus normaux, pour faire de ses romans des pièces uniques qui se démarquent des autres.
(N'hésitez pas à découvrir cet auteur si particulier.)
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C'est pêchu Pourchet : surtout qu'ici elle fait parler un ado rebelle, insolent, subversif et bien déprimé, Fabien, tête à claques de 14 ans (redondance?), Fabien Bréckard, né le 4 janvier 1978 à Troyes, 5eB au moment des faits. Il a fait une connerie, le gosse, une grosse paraît-il…
Depuis, il vit dans un centre de repos (un asile psychiatrique) d'où il ne sortira que lorsqu'il aura raconté à sa psy le comment et le pourquoi de ses actions. La thérapie par l'écriture, pourquoi pas...
C'est lui le Champion du titre ? Non, Champion, c'est son loup imaginaire qu'il trimbale avec lui, espèce de ça ou de surmoi ou de double (la psychanalyse et moi…)
Bref, Fabien Bréckard doit écrire et, si possible, la vérité : il nous livre ainsi - et très très à contre-coeur, je vous l'avais dit que c'était un sale gosse hypersensible - sous la forme de six cahiers, le quotidien de ses dernières années dans son petit collège catholique, les copains timbrés, les profs lourdingues, ses parents distants et violents, l'internat refuge, les week-ends où on préférerait rester collé au collège plutôt que de se taper des claques ou des gueules de dix pieds de long en famille, les conneries à gogo… Il a l'esprit vif, le morpion, il comprend vite, pas besoin de lui faire un dessin. Il est lucide et son regard acéré sur la société le pousserait bien à renouveler l'exploit de cesser de respirer un peu plus longtemps que la dernière fois… Il finirait bien par y passer avec un peu de patience… Mais, il y a ce projet de partir en Amérique qui le tient en vie.
Que cherche-t-il dans le fond ? A nous éclairer VRAIMENT ou à nous perdre, nous tromper ? Nous apporte-t-il la vérité sur un plateau ou sème-t-il autour de lui des leurres dans lesquels on se prendra les pieds ? Sème-t-il des petits cailloux pour nous conduire sur la voie de la vérité ou pour nous égarer ? Aura-t-il les mots pour dire pourquoi ses parents ont eu une attitude pour le moins étrange à son égard… Hein, le poids de la culpabilité qu'on traîne et qui nous tue à petit feu... Il maîtrise la langue, le môme, justement où nous mène-t-il ?
Oui, c'est pêchu Pourchet (elle est pas belle, mon allitération?) : chaque phrase « pulse », claque, pique, pétille, le jeu de mots surgit, la bonne formule jaillit, on se dit qu'elle a l'esprit vif, l'autrice, du répondant, le sens de la répartie : elle m'épate, moi qui mets du temps pour tout, qui ai l'esprit de l'escalier et la fulgurance de l'escargot. Elle connaît les expressions des kids, leurs tournures, leurs tics de langage… Il y a un p'tit côté brut, direct, cash qui me plaît beaucoup. Un exemple, première page : « La saison, c'est l'hiver, le décor, on s'en fout.Une ville bâclée autour d'un fleuve marron... » On s'en fout peut-être de la description mais ça y est, elle nous l'a posée là, à travers deux adjectifs : « bâclée » et « marron ». Pas besoin d'aller plus loin, vous êtes chez Pourchet. « L'époque, c'est 1992, c'est assez ennuyeux, 1992. Je m'ennuie » (Tiens, ça me rappelle le style du Giono des chroniques, vous savez, Un Roi… Laissez, je suis assez obsédée par Giono, j'dis peut-être des conneries). Bref, c'est drôle, intelligent, rythmé, original, plein de sensibilité, ça en envoie pas mal, oui, ça décape…. mais mais mais, (fait chier d'être honnête - parce que je l'aime bien, Pourchet), allez, j'avoue, il a fini par me saouler un peu le Bréckard, je l'ai trouvé un peu longuet son récit, j'ai eu l'impression qu'on patinait un peu souvent dans la semoule. Franchement ? Pour moi, c'est l'histoire qui ne tient pas la route (sur 250 pages) et j'ai eu beau m'accrocher des deux mains à l'écriture, il m'est arrivé de frôler l'abandon… Aaahhh, je n'aime pas dire ça parce que c'est pêchu Pourchet, oui, j'avais tellement aimé Toutes les femmes sauf une
Si, franchement, c'est bien Pourchet...
Et puis, allez, faites-vous votre avis et on en discutera, hein ?
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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D'abord il y a l'écriture. le rythme. Et surtout le sens du rythme. Et puis il y a le tableau de chasse de Champion. Champion c'est un loup. « Ursus et Homo étaient liés d'une amitié étroite. Ursus était un homme, Homo était un loup. », M. Hugo si tu m'entend... ….
Champion donc. Et Fabien, Fabien ? c'est un môme. Lucide, drôle, et pas que.
Le sens du rythme c'est la colère de Fabien qui se met à parler. Ou plutôt à écrire. Fabien n'y croit plus. Alors il se la raconte. Son histoire, leur histoire. Ou plus exactement, sa psy va lui demander de l'écrire. Juste pour ouvrir les portes, pour qu'il puisse voir un peu la gueule de sa colère, de son mal de vivre. Qu'il arrête la spirale infernale.
Pour qu'il comprenne,... et... de cahier en cahier, pour qu'on comprenne avec lui. C'est le chemin d'une résilience et l'illustration de ce que le trauma peut générer d'impact dans la tête, la sienne, celle des autres, dans tout ce qui tourne et parle autour de soi.
Comment ce qui est est enfoui dans la mémoire peut perforer, déformer, tordre les réalités qui nous entourent.
Alors Maria Pourchet c'est une très belle et percutante écriture (je n'emploierai pas le terme de style – le style a la particularité de se démoder très vite comme une longueur de jean ) , et c'est également l'intelligence d'une construction narrative mise au service de la belle littérature. de celle qui construit.
Astrid Shriqui Garain
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critiques presse (1)
Bibliobs
17 juillet 2015
La romancière raconte la jeunesse compliquée d'un jeune garçon. Avec un humour décapant.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Le neuvième jour, j’ai signalé à mon père, l’individu que j’intéresse un peu dans cette baraque, que j’arrivais à bout des distractions qui peuvent se poursuivre au lit. J’espérais un magnétoscope, il est venu le lendemain avec le plateau d’échecs. Bon. En même temps, je me serais adressé à ma mère, sûr qu’elle m’apportait l’aspirateur. Tandis que je lui prenais son fou, il m’a demandé si j’avais des choses sur le cœur. Il aura mis le temps. Il y a quelques mois, j’aurais fondu en larmes. Sauf qu’en cavale je m’étais durci la couenne. J’ai ricané, et on est pas passés loin que je réponde « quel cœur ? ». Je me suis retenu. Ce sont des répliques à balancer droit dans ses bottes, la main sur le colt. En robe de chambre, ça vous ferait vite passer pour un con.
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Ma mère ne peut pas me voir. Je dois lui rappeler quelqu’un qui n’est pas un bon souvenir. Mais en même temps, si je me cache, ça la rend folle, et il faut qu’elle me trouve pour me faire exécuter un truc que je ne sais pas faire correctement. Au hasard équeuter des haricots sans en gâcher la moitié, nettoyer une salade sans laisser les limaces. Je me rate à tous les coups, elle me rend nerveux. Bien sûr, elle déteste frapper au visage parce qu’elle est croyante et qu’on a tous le visage du Christ. Mais moi je dois avoir une tête à claques qui dépasse l’entendement, alors parfois, c’est plus fort qu’elle. Souvent disons. Je m’en fous.
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La saison, c'est l'hiver, le décor, on s'en fout. Une ville bâclée autour d'un fleuve marron, dont les rues portent les noms des présidents de la Troisième République, ici les gosses les récitent par cœur, Thiersmacmahongrévycarnotperierfaureloubet, très tôt, et dans l'ordre, presque sans respirer. C'est un peu la performance locale.
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Fosco Zaga prétendait qu'il existait des mecs tellement heureux qu'il ne leur restait plus qu'à se pourrir la vie à craindre que ça s'arrête.
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J’ai lu dans un magazine pour dames que l’odeur de l’enfance, c’était statistiquement la lessive, la confiture et le pain. Moi l’odeur de l’enfance, c’est le fioul. Je ne suis pas un exemple.
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Videos de Maria Pourchet (35) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Maria Pourchet
Maria Pourchet vous présente son ouvrage "Western" aux éditions Stock. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2885309/maria-pourchet-western
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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