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Critique de SophieLesBasBleus


L'été d'Agathe c'est à la fois celui de 2007 que le narrateur, son père, raconte dans un journal, mais c'est aussi, plus symboliquement, l'été d'une jeune femme que la mort qui menace n'empêche pas de rire au soleil, de faire des projets, d'arpenter l'île d'Oléron avec ses amis. Il aura fallu 23 ans à la mucoviscidose pour gagner ce combat qu'Agathe apprend à mener dès sa naissance. Jamais d'armistice ou de cessez-le-feu dans cette guerre-là, même si les parents se bercent d'espoirs, repoussant aux frontières de leur conscience l'idée même que leur fille va mourir. Comment intègre-t-on une maladie incurable dans la vie d'une famille ? Que négocie-t-on ? de quelles compromissions, de quelles lâchetés, de quels regrets, remords et fiertés, les relations sont-elles tissées sur la trame d'une mort dont on connaît la date ? Comment est-on parent d'un enfant condamné ? "L'été d'Agathe" n'apporte pas de réponses définitives et absolues. Bien au contraire, le récit montre les innombrables et inévitables tâtonnements qui sont autant de tentatives d'arrangement ou d'ajustement avec une réalité intolérable.
Au jour le jour, Didier Pourquery prend des notes en accompagnant sa fille lors des séjours à l'hôpital. L'écriture a cette qualité extraordinaire que d'aider à mettre la réalité à distance tout en la décrivant et à en garder une trace indélébile. Cette écriture-témoin, écriture-mémoire porte un message d'amour et de chagrin infinis. En racontant Agathe, son père la retrouve, la fait revivre le temps d'une lecture, la fait connaître à tous ceux qui ne l'ont jamais approchée et, ainsi, il continue de lutter contre la mort, contre l'oubli dans lequel sombrent ceux qui sont morts et que l'on n'a pas assez aimés.
Une émotion si intense, si bouleversante qu'il m'a semblé lire à travers un brouillard de larmes.
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